REALISATEUR
Renato Polselli
SCENARISTES
Renato Polselli, Ernesto Gastaldi et Giuseppe Pellegrini
DISTRIBUTION
Marco Mariani, Giuseppe Addobbati, Barbara Howard, Carla Cavalli…
INFOS
Long métrage italien
Genre : horreur
Titre original : Il mostro dell’opera
Année de production : 1964
Dans L’Amante du Vampire en 1960 (déjà réalisé par Renato Polselli), une compagnie de ballerines se retrouvait enfermée dans un château et les donzelles y passait la nuit (souvent en petite tenue) à être poursuivie par un vampire et sa compagne. Dans Des Filles pour un vampire en 1961 (de Piero Regnoli), des showgirls trouvent refuge pour une nuit dans un château isolé. Vu le titre, vous pouvez deviner ce qui va arriver.
Dans L’Orgie des Vampires de Renato Polselli (tourné en 1961 et sorti en 1964), des danseuses (bon, là il y a aussi deux ou trois mecs dans le lot) répétant dans une salle de spectacle située dans un château abandonné deviennent les proies d’un vampire persuadé que la star du spectacle est la réincarnation de son ancien amour. Le comte aux dents longues attaque ses proies avec une fourche géante et les livre à ses femmes vampires qu’il garde enchaînées dans une oubliette…
Faut bien quelques légers changements pour éviter de se répéter…
Souvent considéré comme un équivalent italien de Jess Franco et de Jean Rollin compte tenu de son penchant pour l’érotisme à tendance sado-masochiste et un fin de carrière marquée par l’horreur et le film pour adultes glauque, Renato Polselli ne s’embarrasse pas ici de cohérence et tisse avec ses deux compères scénaristes (dont un certain Ernesto Gastaldi, prolifique signature qui a oeuvré sur tous les genres et avec tous les cinéastes, de Mario Bava à Sergio Leone en passant par l’obligatoire case peplum) une histoire totalement décousue, qui a surtout pour but d’attirer le chaland en insistant sur ses jolies actrices très légèrement vêtues.
L’Orgie des Vampires est en fait un titre français mensonger…ici, point d’orgies à l’horizon, on est encore au début des années 60 et Polselli est freiné par la censure. Ce qui ne l’empêche pas de multiplier les plans sur ses comédiennes qui dansent et déambulent inlassablement dans des couloirs poussiéreux en petite tenue.
Un peu comme un Bloody Bird avant l’heure, L’Orgie des Vampires passe la première partie du métrage à s’attarder sur les relations entre les membres de la petite troupe, entre histoires d’amour contrariées, élans sapphiques assez prudes (juste quelques frottis-frottis) et pétage de plomb de la vedette. Le réalisateur s’attarde également sur des numéros musicaux beaucoup trop longs et qui ont très mal vieillis.
L’ennui pointe le bout de son nez…et c’est là que le vampire fait son apparition et que le film part complètement en cacahouète, en brouillant sans cesse les frontières entre rêve et réalité et en ménageant quelques instants complètement hystériques (la dernière séquence dansée sur une musique jazzy est un grand moment surréaliste où toute la troupe se lâche sans peur du ridicule).
L’interprétation de Guiseppe Addobatti (aperçu dans Opération Peur de Mario Bava), qui passe son temps à grimacer et à cracher en brandissant sa fourche (qu’il a très grosse), dans le rôle du vampire est complètement outrée. On est plus proche d’un vampire de film d’horreur mexicain que de Christopher Lee (manque plus que Santo). Les actrices sont pour la plupart non professionnelles et sont surtout là pour leurs qualités de danseuses…et parce qu’elles sont sexy en nuisette, il ne faut pas se leurrer…
Curiosité exhumée de l’âge d’or du cinéma d’exploitation italien (mais pas dépoussiérée, la copie est juste affreuse) sans en être un digne représentant, L’Orgie des Vampires emprunte au Fantôme de l’Opéra, au Portrait de Dorian Gray et aux films de la Hammer sans parvenir à en restituer la force de l’imagerie horrifique. C’est qu’il est intéressé par autre chose, le Renato…
Du petit bis plein de petites culottes.…