LUMINARY t.1-3 (Luc Brunschwig / Stéphane Perger)

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Luminary t1 : Canicule
Prix : 19,95 €

Pitsboro, sud des États-Unis, juillet 1977. Une journée d’été pas tout à fait comme les autres. Les infos annoncent un pic de chaleur jamais atteint depuis plus de trente ans. Billy, jeune employé noir d’un cirque, assiste une tigresse de la troupe mettant bas. Tout le monde assiste, ébahi, au don qui lui permet de maîtriser la bête sauvage. De l’autre côté du pays, à New-York, une gigantesque explosion de lumière survient au cœur de la ville. Tout dans un rayon de plusieurs centaines de mètres a été littéralement anéanti. Tout, sauf un homme, indemne, au milieu des décombres. Cet homme, c’est Darby McKinley, admis quelques semaines plus tôt à la clinique d’où provient l’épicentre de l’explosion. Ce serait donc lui l’origine du phénomène. Reste à savoir d’où lui vient ce pouvoir. Et ce qu’il compte en faire…


Avec Luminary, Luc Brunschwig et Stéphane Perger nous livrent une fresque super-héroïque entièrement réalisée en couleur directe et ancrée dans une réalité contemporaine, qui n’est pas sans rappeler la série Heroes.

Il s’agit de la reprise de Photonik, super-héros made in LUG inventé à l’époque par Ciro Tota, qu’avait développée Luc Brunschwig . Ce dernier nous en dit plus :

J’ai choisi cet éditeur « parce que Glénat est un des trèèèès rares éditeurs à proposer une collection comics et à vouloir développer des séries originales d’auteurs francophone sur ce créneau… or, j’avais ce projet depuis longtemps d’un reboot de Photonik le super héros créé par Ciro Tota dans les années 80. Ca semblait pouvoir se faire, j’avais contacté Ciro qui était OK, j’avais commencé à écrire l’histoire pour Stephane Perger qui était OK et puis Ciro m’a annoncé qu’il poursuivait la série historique de Photonik chez Black and White l’éditeur de ses intégrales. Par contre, il m’a dit que mon histoire était suffisamment éloigné de sa version pour que je puisse faire une série originale rendant hommage à la sienne.
Sinon, oui, c’est une série, sans tomaison pour l’instant. sachant qu’on démarre sur un premier tryptique et plus si affinité (mais ce sera une série close, on a déjà la fin) »

Luminary_Perget

Ah ouais, depuis le temps qu’il en parle, c’est excellent de voir enfin le projet aboutir !!!

Jim

Qu’entend il par là ? Que ce n’est pas chapitré et décomposé en « issues » ? ou qu’il avancera au jour le jour ? (car bon glénat le vend comme un tome 1)

Héhé…

Francis Blanche : - Ah ! bon, mais qu’est-ce que vous entendez par là ?

Pierre Dac : - Oh ! par là j’entends pas grand-chose !

Mais tu as raison, la question se pose au vu de l’image postée en introduction, qui fait apparaître « T.1 : Canicule » sur la couverture. Sans doute que le scénariste veut dire que ce n’est pas une histoire à suivre, et que s’il y a un autre tome, ce sera un récit séparé.
Et donc il faudra attendre un peu, encore :

Relié: 144 pages
Editeur : Glénat BD (9 mai 2019)
Collection : Hors Collection
Langue : Français
ISBN-10: 2344025545
ISBN-13: 978-2344025543

Jim

Joli.

Je crois qu’il veut dire qu’il ne sait pas trop combien de tomes il y aura.

Tori.

Un triptyque avec 144 pages pour chaque tome ?
(intéressant en tout cas, à surveiller)

Sa part d’ombre : être un homme de lumière

Pitsboro, sud des États-Unis, juillet 1977. Une journée d’été pas tout à fait comme les autres. Les infos annoncent un pic de chaleur jamais atteint depuis plus de trente ans. Billy, jeune employé noir d’un cirque, assiste une tigresse de la troupe mettant bas. Tout le monde assiste, ébahi, au don qui lui permet de maîtriser la bête sauvage. De l’autre côté du pays, à New-York, une gigantesque explosion de lumière survient au cœur de la ville. Tout dans un rayon de plusieurs centaines de mètres a été littéralement anéanti. Tout, sauf un homme, indemne, au milieu des décombres. Cet homme, c’est Darby McKinley, admis quelques semaines plus tôt à la clinique d’où provient l’épicentre de l’explosion. Ce serait donc lui l’origine du phénomène. Reste à savoir d’où lui vient ce pouvoir. Et ce qu’il compte en faire…

Avec Luminary, Luc Brunschwig et Stéphane Perger nous livrent une fresque super-héroïque entièrement réalisée en couleur directe et ancrée dans une réalité contemporaine, qui n’est pas sans rappeler la série Heroes.

Alléchant.

Jim

Hé bien c’est vachement sympa, cette petite chose-là.
Alors d’emblée, une précision : l’album n’est pas un one-shot, il se finit sur un cliffhanger et il y a clairement une suite.
Donc, Brunschwig reprend les bases de Photonik, à savoir un bossu, un vieux savant et un gamin proche des animaux (ici, un enfant noir qui vit dans un cirque, pas un enfant blanc qui dort dans un zoo). Tout le reste change : les noms, les origines du personnage central, les enjeux et les conséquences.
Le trio n’est pas encore constitué, mais il est diversement confronté aux a priori de l’Amérique de 1977. Notamment au racisme, mais aussi aux hésitations de la médecine, au culte du beau, etc… à ce sujet, les scènes de flash-back consacrées à l’enfance de Darby McKinley, frappé d’une bosse disgracieuse et d’une santé fragile, sont émouvantes, d’autant plus que ces séquences sont traitées en gris.
Comme souvent, le scénariste raconte une histoire en commençant par les bords, fournissant les explications par la suite. C’est assez limpide, les transitions d’une séquence à l’autre sont fluides, et l’action ne manque pas.
Question dessin, Perger travaille à la peinture dans des palettes qui ne sont pas sans me rappeler l’Alex Ross de Marvels. L’ensemble est très beau. Le bullage est placé sur les planches, et si parfois les queues de bulles se croisent, signe que les phylactères auraient pu être agencés autrement, c’est très lisible là également, dans l’ensemble.
Bref, techniquement, un très chouette album (allongé en hauteur, sans doute parce qu’il est homothétique au format comic book, faudrait vérifier, je me trompe peut-être), qui propose un portrait passionnant du genre super-héros. Les commentaires en bonus à la fin éclairent le travail des auteurs, explicite l’hommage au personnage de Tota, et annonce aussi l’éventuelle évolution de la série : une uchronie super-héroïque. Brunschwig voulait faire son Photonik, il est peut-être parti pour faire son Miracle Man.

Jim

Argh …
Bon, j’ai trouvé de la place dans la biblio !

D’après Luc Brunschwig, le tome 2 devrait sortir en août 2020.

Et de montrer une image, qui ira à l’intérieur du bouquin :

lulu

Jim

Bonne nouvelle. Le précédent avait un petit côté « lecture idéale par temps de canicule »…

Quand y en a plus, y en a encore.
Je me suis trompé, je pensais que la vingtième livraison de la newsletter « spécial confinement » de Glénat était la dernière en date, et en fait non, il y en a encore deux.
Dont une donne la parole à Luc Brunschwig et Stéphane Perger :

- Comment se passe vos journées depuis le confinement ?
Luc : Hum ! Je me dois d’être honnête. Rien ou presque n’a changé. Je suis confiné de naissance, genre y’a ma photo à côté de la définition du mot « casanier » dans le dictionnaire… donc sachant que je ne vais pas beaucoup sortir, j’ai pris depuis bien longtemps toutes les mesures pour avoir tout ce qu’il faut pour tenir longtemps en mode « reclus »… j’ai choisi avec ma femme de vivre à la campagne plutôt qu’à la ville, afin d’avoir une plus grande maison avec de l’espace à l’intérieur et à l’extérieur, nous avons des centaines de livres et de BD sous la main et trois abonnements à différentes plateformes de streaming. Notre petite respiration, c’est le mardi. Depuis deux ans nous faisons dépôt de pain une fois par semaine pour notre village (un boulanger nous amène sa fournée et les gens viennent prendre leurs commandes chez nous). Nous avons décidé de maintenir ce lien social. Seules deux choses ont réellement changé (en mode mineur, mais c’est rigolo). Comme je regarde beaucoup de films et de séries, je donne tous les matins des recommandations, des coups de cœur, afin d’aider mes amis sur Facebook à faire le tri. J’essaie de faire des petits papiers construits, qui donnent envie et un site de chroniques BD (les Sentiers de l’Imaginaire) a décidé de relayer jour après jour chacune de ces chroniques… dans le même ordre d’idée, comme je fête cette année (en novembre) mes 30 ans de Bande Dessinée, j’ai souhaité revenir sur les raisons qui m’ont poussé à écrire chacune des séries sur lesquelles j’ai travaillé. Ça fait des papiers plutôt longs que deux sites (Sceneario.comet Une Case en Plus) m’ont proposé de poster chaque semaine. Mon seul regret, si je peux en exprimer un, c’est justement que j’attends du Monde extérieur qu’il vienne me bousculer et me sorte de mes (mauvaises) habitudes. Là, tout le monde est à la même enseigne que moi, ce qui m’endort socialement et me maintient dans mes travers. Et nos peurs vont davantage vers l’avenir : après ce désastre social et économique, est ce qu’il y aura encore des gens pour lire nos livres ?.. On peut aisément comprendre que la culture ne soit plus une priorité immédiate, même si dans l’absolu, elle me semble indispensable à la bonne santé d’une nation.
Stéphane : Alors, moi je suis en bouclage sur Luminary tome 2, la phase couleur de l’album qui se déroule sur 4 mois.
Du coup, m’imposer le confinement ne change pas grand-chose sur mon confinement professionnel.
C’est juste que je dois travailler de chez moi (ce que je ne fais pas d’habitude, j’ai un atelier) et m’occuper des enfants dans la journée, ça rajoute un peu de sel !

- Votre famille va bien ?
Luc : Oui, d’ailleurs ce confinement est très familial. Mon fils et ma fille sont à la maison puisque les écoles sont fermées et ma femme avait arrêté de travailler fin janvier pour se réorienter professionnellement (ce qu’elle fait en visio-conférence du coup) … Nous sommes 4, mais comme je le disais, on a de l’espace. Les enfants sont grands (19 et 16 ans), mon fils veut devenir informaticien et il vit depuis pas mal d’années déjà une grande partie de sa vie sur le net sur différents sites dont il est parfois le modérateur (donc il reste en contact avec la plupart de ses amis). Et puis, ce confinement nous a réservé un bonheur inattendu, puisqu’on a enfin réussi à convaincre notre fille de lire des romans (elle attaque le tome 2 de Hunger Games).
Stéphane : Quelques malades dans mon entourage, mais pas de complications, donc on peut s’estimer heureux.

La situation a-t-elle particulièrement affecté votre travail sur Luminary T2 ?
Luc : Pas pour moi, puisque j’avais achevé l’écriture de l’album fin novembre. J’attends maintenant de m’attaquer au tome 3 qui bouclera une première histoire (en espérant qu’il y aura assez de lecteurs pour initier d’autres histoires ; j’en ai quelques-unes en réserve).
Stéphane : Comme dit dans la question 1, je jongle entre père au foyer et travaille d’arrache-pied, si les journées faisaient plus de 24h, ce ne serait pas pour me déplaire, je pourrais éventuellement dormir.

- Vous arrivez à gérer votre temps avec les enfants à la maison et l’alternance boulot/vie de famille ?
Luc : Sans problème puisque ma femme est là au besoin et que les enfants se débrouillent bien tout seuls.
Stéphane : La nuit est mon amie ! Sinon, on se refait tous les épisodes de ma série favorite « Twilight Zone », vu qu’on est un peu dans la quatrième dimension en ce moment, ça colle plutôt pas mal.

- Ce confinement vous a-t-il incité à chercher d’autres manière de concevoir votre " vie de tous les jours " ?
Stéphane : Il faut effectivement jongler un peu avec les attestations, bosser surtout et faire ce que je peux pour que les enfants ne se sentent pas non plus mis en retrait. Ça ne se passe pas trop mal, mais ce goût d’inédit est assez étonnant.

- Parlons un peu de Luminary T2, où en êtes-vous justement ?
Stéphane : À la phase couleur donc. Tout est dessiné, 122 pages, et la couleur en est aux 2/3. Hasta la victoria siempre !

- Que nous réserve de " nouveau " ce tome 2 d’ailleurs ? Des révélations ? Des axes nouveaux ?
Luc : Sur le tome 1 on était dans la découverte des personnages… Dans ce tome 2, on élargit l’histoire à l’ensemble de la nation américaine. Le tome 2 comme l’indique son titre (Black Power) sera plus politique et continuera d’interroger cette idée qui guide notre travail sur cette série : que changerait la présence de super-héros surpuissants dans l’histoire de l’Amérique ? Nous sommes en 1977 ; les USA viennent de sortir de la guerre du Vietnam. Ils sont plus fragiles qu’ils ne l’ont jamais été. Le président Carter est surtout là pour gommer l’image belliciste du pays, mais voilà qu’ils viennent de trouver l’arme absolue pouvant leur permettre de dominer le monde pour des siècles et des siècles. Peuvent-ils se permettre de passer à côté de cette chance, juste parce qu’elle n’est pas en adéquation avec leurs priorités du moment ?
Stéphane : Luc en parle très bien !

- En quoi cette série est-elle " à part " si c’est le cas, de votre production habituelle ?
Luc : Elle est à part dans le sens où elle se rapproche d’un format comics et rend hommage à un personnage de super héros que j’ai adoré étant adolescent, mais elle n’est pas à part du tout dans ma démarche d’écriture. Bien au contraire, le super-héros, c’est ce qui m’a donné envie de faire de la BD. Mes deux scénaristes préférés sont deux auteurs de comics (Alan Moore et Frank Miller). J’ai appris mon métier en décortiquant leur travail. A l’origine, la façon de rythmer les histoires est plus naturellement chez moi américaine que franco-belge. Je dirais presque que c’est tout ce que j’ai fait jusqu’ici qui est à part de ce que je voulais vraiment faire.
Stéphane : Je dirais déjà la pagination, en un an, faire un 120 pages en couleur directe, c’est un peu un challenge-marathon, surtout en série. Après, c’est une série, avec Luc Brunschwig, qui parle de politique, de social, de super-héros, franchement, c’est un plaisir à faire !

- Un dernier mot, un conseil à partager ?
Luc : J’espère sincèrement qu’avec ce drame, on aura compris les limites du capitalisme et surtout du néo-libéralisme sauvage et délétère. Que ce qui se passe aujourd’hui aux USA nous aura convaincu d’arrêter de prendre ce pays comme modèle de développement économique et écologique. En même temps, je n’y crois pas une seconde. Le capitalisme sait se nourrir des drames pour se renforcer et user de la sidération dans laquelle sont les gens pour prendre des décisions nuisibles au bien commun impossibles à prendre en temps normal (encore que depuis quelques années, le niveau de culot des politiques est devenu ahurissant de cynisme). Donc, à demain dans un monde qu’il nous faudra surveiller de près pour qu’il ne devienne pas encore plus invivable qu’aujourd’hui.
Stéphane : Je vous conseille les vidéos des jours de confinement de Pierre-Emmanuel Barré sur Facebook, c’est tout simplement génial, analyse fine, hilarante et sans filtre de cette période étrange et spéciale.

Pour finir, nous vous proposons de découvrir la vidéo musicale " confinée " de Van Hammer Stone , le groupe de métal au sein duquel Stéphane troque ses pinceaux pour chanter à gorge déployée…

Et pour en savoir plus : https://www.facebook.com/vanhammerstone

Et comme je viens de découvrir comment copier les images de cette newletter, j’en profite pour vous montrer quelques images liées au tome 2 de Luminary :

Jim

9782344036853-001-T

Luminary - Tome 2

Black power

Une lumière s’est éteinte. Un feu s’est déclenché.

En accusant à tort Gabriel King - et par extension les Black Panthers - d’avoir commis l’attentat ayant ravagé la clinique polytraumatique située à Manhattan, le gouvernement américain a allumé l’étincelle d’un immense feu de révolte. Les communautés racistes n’hésitent plus à s’exposer au grand jour et enclenchent un processus de lynchage généralisé sur la population noire. C’est dans les états du Sud que les troubles sont les plus marqués et Billy, malgré la protection que lui offrent ses capacités de communications avec les animaux, est l’une des victimes de ces comportements agressifs et furieux. À Washington, pour faire face à cette escalade de violence, le commandant Greenwood recommande au Président Carter d’user des pouvoirs offerts aux spécimens issus du projet Shamash afin de stabiliser la situation. Car, même si Darby a perdu l’intégralité de ses capacités extraordinaires, Mila, elle, paraît tout à fait encline à mettre sa puissance au service de l’État.

Scénariste

Luc Brunschwig

Coloriste

Stéphane Perger

Dessinateur

Stéphane Perger

D’après l’oeuvre de

Ciro Tota

Numéro de Tome:

2

Parution :

26.08.2020

Collection :

Hors Collection (Glénat BD)

Cool.

Jim

Ah bah tiens ! Ils avaient fait pareil pour le tome 1 ?