Encore une fois, j’ai l’impression que ce que j’en dirais ne serait pas assez fort pour retranscrire la force du bouquin de Kubert. Sa propre façon de décrire **Yossel **(« une oeuvre de fiction basée sur un cauchemar qui a réellement eu lieu ») tranche beaucoup trop avec ton avis sur la question. Et tu ne ferais qu’émettre encore une fois un jugement sur un livre que tu n’as pas lu sans avoir toutes les infos qu’il faut pour en parler.
Pour en revenir une dernière fois sur Magneto, Pak a travaillé sur les bases que Claremont, Lobdell ou encore Joe Kelly ont développés avant lui. Les camps de concentration ne sont qu’un des événements qui ont forgé celui qui allait devenir Magneto.
Et pour moi, on peut parler de cette période terrible dans une fiction tant que c’est bien fait et avec respect.
Comme tu veux, cependant n’oublie pas que c’est toi qui a amené **Yossel ** sur le tapis.
[quote]Pour en revenir une dernière fois sur Magneto, Pak a travaillé sur les bases que Claremont, Lobdell ou encore Joe Kelly ont développés avant lui. Les camps de concentration ne sont qu’un des événements qui ont forgé celui qui allait devenir Magneto.
Et pour moi, on peut parler de cette période terrible dans une fiction tant que c’est bien fait et avec respect.[/quote]
Je comprend ton point de vue, même si comme tu l’a lu je ne suis pas d’accord avec.
Je dévie un peu mais c’est quand même raccord : ce passé de Magneto dans les camps, c’est pas aussi dû au fait que le film de Bryan Singer, qui a choisi d’ouvrir son « X-Men » sur une scène de cette nature (plutôt sobre d’ailleurs), a insisté sur ce détail « biographique » du perso ?
Je dis ça parce que si Claremont et ses successeurs ont bien utilisé cet élément, je ne me souviens pas de scènes se déroulant à proprement parler dans les camps de la mort…
Pour prendre un exemple de « fictions un peu crapoteuses » (pour reprendre la description du Doc’ des films « nazisploitation » des années 70, et je suis bien d’accord avec lui sans en être un expert) mais dans le domaine des comics, je me souviens d’un court récit de Mark Millar pas mal réalisé (notamment au niveau graphique) mais qui m’avait mis mal à l’aise, mettant en scène Logan / Wolverine dans les camps de la mort : et là c’est très gênant je trouve (en gros, les tortionnaires nazis n’en revenaient pas de ce prisonnier invulnérable). Ce que je trouve problématique, c’est que même au niveau allégorique, cette histoire ne vaut rien au regard du contexte pour le moins douloureux où elle est située
Pour le reste et sans vouloir relancer de poélmique à ralllonge, j’ai plutôt tendance à partager l’avis du Doc sur le coup, mais je me souviens aussi de l’article de Jacques Rivette (historique dans l’histoire de la critique ciné) intitulé « De l’abjection », où l’auteur fustigeait un plan du « Kapo » de Gillo Pontecorvo, où le cinéaste recadrait « élégamment » la main d’Emmanuelle Riva mourant électrifiée dans un camp (« celui qui signe ce plan à ce moment-là est digne du plus profond mépris »).
Le critique disait alors qu’il est de certains sujets qui se s’abordent « qu’en tremblant »…
[quote=« artemus dada »]Comme tu veux, cependant n’oublie pas que c’est toi qui a amené Yossel sur le tapis.
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Parce que la discussion s’y prêtait, mais j’ai eu comme l’impression, par la tournure de ta phrase, que tu trouvais le sujet de ce bouquin aberrant, ce qui ne serait pas lui rendre justice. Mais c’est quand même plus facile de discuter d’un livre quand son interlocuteur l’a lu…
Oui je sais, on est pas souvent du même avis, amigo (à part peut-être sur Hickman et la dernière série Deadpool )…
[quote=« Photonik »]Je dis ça parce que si Claremont et ses successeurs ont bien utilisé cet élément, je ne me souviens pas de scènes se déroulant à proprement parler dans les camps de la mort…
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Pas souvent je pense, mais il y a bien eu un court flashback se déroulant dans les camps dans une histoire courte de Claremont et John Bolton…
Voilà un bon exemple d’utilisation sensationnaliste des camps de la mort. Mais bon, on parle de Mark Millar, là…
Je me permets de revenir brièvement sur le sujet qui nous a occupé pendant quelques commentaires pour citer un exemple de ce qui peut se faire en matière de rencontre monde réel/fiction avec Tango-Sarajevo d’Herman.
L’auteur inscrit son histoire avec le drame qui se déroulait en Yougoslavie, pour le dénoncer, mais les événements sont traité de manière périphérique (mais extrêmement saisissante).
Ce qui prime dans cet album c’est l’histoire, l’Histoire est un arrière-plan.
C’est de mon point de vue très efficace.
Ceci dit ce n’est qu’un exemple, il n’est bien entendu pas nécessaire de faire les choses comme je les pense.
MAGNÉTO : LE TESTAMENT GIANT-SIZE
Auteurs : Pak, Di Giandomenico
Hors Collection, 136 pages, 28,00 €
Réédition en très grand format de cette mini-série largement plébiscitée, un récit glaçant évoquant les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale au travers d’un des personnages les plus marquants de l’univers Marvel : Magnéto, le Maître du Magnétisme !
(Contient les épisodes US X-Men: Magneto – Testament 1-5, précédemment publiés dans MARVEL DARK : MAGNÉTO – LE TESTAMENT)
SORTIE LE 27 JANVIER
Aujourd’hui il s’appelle Magnéto, un nom prononcé avec effroi par les ennemis des mutants. Sur son chemin vers la rédemption, le maître du magnétisme est passé d’ennemi de l’humanité à allié des X-Men. Mais il y a de cela plusieurs décennies, il était simplement Max, un jeune Juif ayant vécu les horreurs du nazisme. Retour dans le passé de l’un des personnages les plus complexes de l’histoire des comics avec cette saga imaginée par Greg Pak (Planète Hulk) et Carmine Di Giandomenico (Spider-Man Noir). Loin des récits super-héroïques classiques, cette mini-série, applaudie à l’unisson, évoque les horreurs de la Seconde Guerre mondiale au travers du jeune mutant, du ghetto de Varsovie jusqu’au camp de concentration d’Auschwitz.
Je profite de l’anniv’ des Mutants pour lire des choses que j’avais laissées de côté. Bon, ça en met d’autres de côté, c’est le système de vases communicants.
Et donc pour celui-ci (comme pour les autres, d’ailleurs), j’avais un peu oublié à quoi m’attendre.
La première scène des X-Men de Singer m’avait beaucoup marqué, et je m’attendais à retrouvé un peu de ça. Bah là, comme il est dit plus haut, les pouvoirs de Magnéto, on se le met dans la poche, à peine sont-il évoqués pour une scène utile pour la suite. Et en fait, ce n’est même pas dérangeant de ne pas lire une histoire de super-héros, tant je trouve que cette histoire est bien prenante, et didactique (et assez bien faite, de ce côté-là). On sent vraiment cette volonté de la part de Pak. Alors, je pense que le but n’est sûrement pas de faire Maus, mais j’avoue avoir été agréablement surpris par ce qu’a fait Pak avec cette histoire. Les œuvres sur la Shoah et les exactions des nazis, ça a tendance à me faire ressentir pas mal de choses. Je ne sais pas pourquoi, puisque je n’ai pas eu d’aïeul me racontant quoi que ce soit, mais j’ai un sentiment vis-à-vis ce qui s’est passé … je ne peux l’expliquer, même quand je sais ce qui s’est passé (même si j’apprends toujours un petit truc en plus). Et là, Pak, il cache pas grand chose. Et j’ai lu cette histoire d’une traite, j’en ai pas laissé une miette.
Et puis j’aime bien le style de Di Giandomenico. je ne peux pas trop l’expliquer. Je trouve que le summum que j’ai lu de lui est sur run dans X-Factor, mais là, il arrive à être suffisant « sage » vis-à-vis de son style , et retranscrit vachement bien la violence et la résultat de cette violence. Tout en ayant une expressivité adéquate.
Alors, je n’ai rien appris sur Magnéto. Mais je ne vais pas l’oublier ce récit (surtout qu’il y a un petit supplément signé Kubert/Adams).
Bon, maintenant, vais chercher un truc un peu plus léger, quand même …