La pression que tu me mets.
Grave !
Jim
A la demande générale de Jim Lainé, je m’en vais vous conter ma lecture (j’ai grave la pression, moi)
Alors, c’est pas mal du tout. On a un duo qui enquête sur des mystérieux meurtres violents qui ont la marque d’un marque d’un assassin mort depuis plusieurs années.
Je trouve que la dynamique fonctionne plutôt bien entre les deux perso principaux, avec une relation à la Steed/Peel, mais avec un perso masculin dont on sait bien qu’il sait goûter à la chair (contrairement à Steed). pour autant, il a une forme de code d’honneur.
En terme de temps de lecture, on en a pour notre argent, ça c’est sûr. Au détriment d’une fluidité ? Possible, parce qu’il y a un côté Jacobs dans sa manière de démultiplier les récitatifs (mais plus petits), mais je me demandais si ce n’était pas lié à la volonté de coller à une forme littéraire, de donner, par moment, plus que l’image ne donne. Et le petit cahier supplémentaire à la fin de l’album a bien confirmé cela. Un choix qui ne plaira pas à tout le monde, je pense, mais une fois habitué après la surprise de cette relative lourdeur, j’avoue que ça ne m’a plus dérangé.
Au niveau du scénario, j’attends d’être un peu plus surpris, quand même. Alors, c’est super sympa, c’est complètement dans ma came (le Londres de la fin du XIXème), ça fait appel et références à tout un tas de choses connus, sans que ça fasse clin d’œil au lecteur pour autant (car ça sert le récit). Mais les informations distillées font que pour le moment, les révélations manquent un peu de sel. Cela dit, ce n’est que la premier tome, et la fin indique quand même du remue-ménage pour les héros (d’ailleurs, le côté fantastique, le duo de perso, etc… me fontt penser à Aspic, détectives de l’étrange, dans le genre)
Après, j’étais bien pris dans l’histoire, ce rythme quasiment sans action excepté sur la toute fin, m’a bien plu aussi.
Graphiquement, Römling, c’est assez racé, je trouve. Et joli à mes yeux. Beaucoup de précision, un style tenu … c’est assez épatant pour une 1ère BD, même s’il n’est pas un perdreau de l’année.
Alors, sur la première moitié, je trouve qu’il y a des erreurs d’enchaînement de cases, de narration, qui m’ont un peu rappelé Hulet ou Aparo quand il se sent obligé de mettre des flèches pour expliquer le sens de lecture (Römling encastre les cases classiquement, sans chevauchement, même s’il utilise plusieurs tailles de cases)
Mais c’est tellement généreux en cases (ce qui explique aussi le temps de lecture) et en contenu, que je lui excuse ces quelques faiblesses, surtout quand j’ai appris que c’était sa première BD.
A noter que l’éditeur a présenté les perso juste avant le début de l’histoire. Je ne sais pas si c’est lié à l’édition allemande, mais pour un 1er album d’une série, je n’ai pas compris la raison.
Pour être sûr de bien comprendre : c’est ouvertement à suivre, ou bien l’intrigue est indépendante ? En gros, on peut le lire en solo ?
Jim
Le 1er tome est ouvertement à suivre. Je soupçonne Delcourt d’avoir publié uniquement le 1er cycle (enfin, j’espère qu’ils sont allés au bout de celui-ci)
Voilà, tu verbalises très bien mes interrogations.
Curieux d’en savoir plus.
Jim
J’enchaînerai plus tard le deuxième tome, j’ai un livre sans image à lire …
Ah ?
Jim
Ouais, celui pour lequel j’ai passé plus d’une heure dans la bibliothèque.
Diable.
Jim
Ta curiosité sera-t-elle comblée ?
Et donc, nous retrouvons donc nos deux héros en très fâcheuse posture, quelques heures après la fin du 1er tome.
Charisma est emprisonnée dans les sous-sols / laboratoires de l’usine qui fabrique les humanoïdes par un savant un peu fou et libidineux et Malcolm, accusé du dernier meurtre d’une femme (et donc d’être le tueur en série), se retrouve dans la tour de Londres. sauf que les deux très intelligentes jeunes filles qu’il a pris sous son aile l’informent du non retour de Charisma et va donc chercher à s’évader.
Étrangement, les 20 premières pages ne s’arrêtent pas du tout avec ce postulat de départ, mais le rythme de lecture est ralenti par les nombreux dialogues. On sent que l’auteur s’amuse avec ses personnages (et je trouve que la trad’ est plutôt jolie au niveau du phrasé), en les faisant parler, ce qui donne des situations et des moments qui font sourire.
Je ne sais pas si on peut considérer cela comme verbeux (ou littéraire), mais moi j’aime bien. ça me fait penser aux films où les perso n’arrêtent pas de jacter en lançant toujours des bons mots, même dans l’action (et là, c’est la vitesse de lecture et l’observation des images qui fait le La du rythme). On apprend (et se fait confirmer, parce qu’il y a des choses qui étaient devinables) pas mal de choses, et l’auteur réserve quand même quelques surprises. Et les menaces viennent d’un peu partout, un peu partout, puisque c’est quand même un grand mélange (steampunk, magie, fantômes, etc…), ce qui fait que la fin laisse un cliffhanger bien différent du 1er tome.
Et qui donne bien envie de se faire le 3ème tome, ce que je m’en vais faire rapidement.
Ce dernier avis comblera-t’il tous tes espoirs ?
Et donc, on arrive au bout de ce cycle et de cette histoire. je le dis de suite, rien ne restera en suspens, mais j’en aurais bien pris des lampées supplémentaires.
Et nous avions quitté le héros en bien fâcheuse posture, bien entouré de fantômes de jeunes femmes qui lui en voulait de ne pas avoir tenu ses engagements. Heureusement pour lui, elles vont lui laisser une dernière chance, et donc, le temps tourne, il est plus que temps de retrouver ce tueur en série ressuscité, tout en faisant en sorte que le « cancrelat » qui gère les humanoïdes qui volent le boulot de « petites gens » soit également mis hors d’état de nuire.
Alors, c’est rigolo, parce que ça ne s’arrête pas, mais du fait de la quantité de lecture, le rythme n’est pas si speed que ça. Et en fait, j’aime bien ça, parce qu’il y a un humour pince sans rire quasiment en permanence, et je trouve qu’il y a un vrai joli phrasé au niveau des dialogues.
Mennigen a vraiment diminué le nom de récitatif par rapport au 1er tome, tout en gardant un peu le côté littéraire, etje trouve que ça permet de garder la particularité del la BD tout en allégeant le récit.
Alors, question scénario, je pense qu’il n’y a pas grand chose de nouveau, mais c’est un divertissement très sympathique. Et puis l’intégration de personnages réels, avec les quelques explications en cahier supplémentaire, je trouve ça très sympa.
Le dessin est toujours aussi joli, avec des perso très vivant. Le jeu des expressions est vraiment fin et bien adapté, d’autant plus qu’il y a un belle variété.
Bref, un divertissement steampunk très sympa, et qui en donne pour son argent.
Comme pn pouvait s’y attendre, Delcourt ne publiera pas en VF le ou les cycles suivants (il y a 7 tomes en Allemagne)