MANOS KELLY (Antonio Hernández Palacios)

Discutez de Manos Kelly

La série Manos Kelly a fait l’objet, en 2016, d’une intégrale aux éditions du Long Bec. Que j’ai feuilletée, et qui m’a un peu refroidi.

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Le papier brillant et les scanns de qualité moyenne, en plus de bonus éditoriaux maquettés d’une manière très plate, ne m’ont pas encouragé à aller plus loin. Cependant, si je comprends bien, elle contient un récit inédit en album, ce qui la rend très tentante.

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La série elle-même a été publiée en albums par Mon Journal, avant d’être reprise par les Humanoïdes Associés, qui ont ajouté un troisième opus à leur réédition. Les planches, prévues pour un format qui n’est pas homothétique, sont donc surmontées d’un motif de titre afin d’occuper tout l’espace. Et personnellement, je préfère le papier mat de l’époque (1974 pour Mon Journal), qui convient parfaitement à ces coloris faits pour une consommation populaire.

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L’action se déroule vers 1848, peu après la guerre avec le Mexique. Le héros croise le chemin d’Indiens et de prospecteurs, et l’un des atouts est le dessin de Palacios, qui s’y entend en termes de décors d’envergure.

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Jim

J’ai récemment trouvé le troisième Manos Kelly, intitulé « L’Or des Caballeros ». Dans l’édition des Humanoïdes Associés, chez qui la collection « Eldorado » avait abrité une réédition des deux recueils précédemment publiés chez Mon Journal, « Le Drame de Fort Alamo » et « La Montagne d’or ».

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Et comment dire ça en termes pondérés ? Je trouve quand même l’ensemble passablement mauvais. Le tome précédent avait déjà fait preuve d’une narration décousue, hachée, parfois répétitive, avec des personnages mal dégrossis et des enjeux pas clairs.

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Ici, c’est pareil, mais en pire : on a une longue séquence de présentation, où des personnages arpentent des décors certes magnifiques, mais visiblement sans but clairement défini. Ensuite, à la faveur de rencontres diverses, le lecteur a droit à des résumés du parcours des protagonistes, et le temps qu’on arrive à ça, la moitié de l’album est déjà grignotée.

Au final, un récit guère passionnant, qui semble ne pas avoir de direction, affichant tous les défauts du feuilleton entre improvisation au doigt mouillé et longues séquences pour gagner du temps. Rajoutons à cela que je n’ai jamais été sensible au dessin de Palacios, dont l’encrage épais, gras, charbonneux, m’a toujours donné l’impression de regarder un imitateur maladroit de De La Fuente fournissant des atmosphères crapoteuses, et voilà une série qui n’arrive pas à me séduire, malgré toute l’envie que j’aurais de l’aimer. Les couleurs y sont peut-être pour quelque chose, également (déjà que sur Mac Coy, j’ai les yeux qui saignent…).

C’est rare, mais il arrive que même des séries estampillées « vieilleries » ne parviennent pas à me convaincre.

Jim

Même parmi les vieilleries, il y a des trucs moyens ou nuls, hein (voire parfois très nuls, même)…

Tori.