MARCEL LE COQUILLAGE (AVEC SES CHAUSSURES) - (Dean Fleisher Camp)


A la base il y a une voix trouvée par l’actrice Jenny Slate (membre du SNL en 2009 et connue notamment pour son rôle de Mona Lisa dans la série Parks & Recreation) lors d’un mariage. Cette voix, elle l’a réutiliseras en 2010 lors de la création d’un court-métrage avec son compagnon Dean Fleischer Camp : Marcel the Shell with Shoes On un faux documentaire de quelques minutes sur la vie quotidienne d’un petit coquillage avec un oeil et une paire de chaussure au sein de sa maison.

S’en suivront deux autres courts-métrage toujours réalisé par Dean Fleisher Camp et diffusés sur YouTube en 2011 et 2014

Énorme succès et multi-récompensé, il est guère étonnant que des studios proposèrent à Slate et Camp d’en faire un long-métrage. Si l’idée plait, ils veulent toutefois garder leur indépendance et les voila lancé dans une production à petit budget produit par Cinereach.

Marcel le coquillage (avec ses chaussures) est donc un faux documentaire sur le quotidien de Marcel, petit coquillage habitant un pavillon loué en Airbnb. que découvre son actuel locataire le réalisateur Dean Fleischer Camp. Au départ composé de petit moment de vie de Marcel et de sa grand-mère, le film va cependant dévier peu à peu de son projet pour devenir une quête afin de retrouver la famille du coquillage.

Projet original, Marcel le coquillage (avec ses chaussures) détonne en premier lieu par son rythme et sa capacité à nous faire croire à sa réalité de documentaire. De part sa nature (mélange de prise de vue réelle et d’animation) le film se doit d’être écrit de bout en bout et pourtant on en arrive à être face à une histoire dont le récit semble s’écrire au fil d’événement réels ou de l’humeur de Marcel. Brillant sur la forme en terme d’animation mais surtout de photo, le film joue également sur de multiples mise en abyme assez vertigineuses.

Faux documentaire prenant en compte le succès, réel, des courts-métrage et incluant le buzz en lui-même allant jusqu’à l’analyser au sein d’un propos sur la communauté et le sens qu’on peut lui donner, le film se double également d’un propos sur le deuil sous différentes formes. Que ce soit celle de la famille (événement fondateur de l’histoire), d’une relation (le réalisateur/acteur n’est pas qu’un personnage relais mais se révèle être au centre de l’histoire au final) ou d’une personne âgée.

Petite merveille donc mais qui, hélas, ne trouve pas son public depuis sa sortie. Moins de 8000 entrées en une semaine pour cette petite perle, ce magnifique coquillage à la voix incroyable et à la perception du monde aussi juste c’est même pas injuste, c’est carrément dégueulasse.