MERMAID SAGA t.1-2 (Rumiko Takahashi)

A priori, les éditions américaines étaient dans l’ordre.

Tori.
PS : Et c’est compliqué côté japonais aussi : la première édition ne comprenait que deux tomes, et seulement les douze premiers chapitres : les quatre derniers chapitres n’existaient pas encore !

C’est pour ça que j’ai précisé « française ».
:wink:

Jim

Le tome de la précédente édition française était aussi dans l’ordre ! ~___^

Tori.

Mais pas complet, donc.
:wink:

Jim

Certes, mais tu disais « dans l’ordre », et c’est sur ce point que j’ai rebondi.

Tori.

Peut-être pas au sens où tu l’entends à mon avis.

Taniguchi a un statut particulier en France; son travail avait réussit à fédérer un public non exclusivement lecteur de mangas - au point de participer à des projets initiés en France - et l’auteur avait acquis une notoriété certaine. Il est assez fréquemment édité, au moins pendant une période - la réédition de Blanco date de 2009-2010, ça commence à remonter - voire réédité; les titres chez Casterman, ceux qui ne sont pas intégrés au label Sakka, sont régulièrement réédités j’ai l’impression.

La surprise étant plutôt de voire Pika s’intéresser à cet auteur depuis quelques temps, Kana ayant visiblement délaissé le défrichage de la partie plus ancienne de la bibliographie de Taniguchi. La ligne éditoriale à l’œuvre derrière la collection Graphic de Pika demeure un peu erratique: séries courtes (hormis Dragon Head) avec un graphisme relativement poussé pour bénéficier d’un grand format, s’articulant autour de ce qu’on pourrait appeler du patrimoine récent (années 1980-1990 disons) tels Kon, Taniguchi, Hoshino et mangas plus modernes. Mais chez cet éditeur, c’est à la marge.

ça reste difficile de dégager une tendance de fond générale se structurant autour du manga de patrimoine. Les rééditions des séries de Takahashi sont plus ou moins consécutives à son grand prix à Angoulême, en tout cas ça a représenté un accélérateur certain, et l’anthologie Lupin est un test: si les ventes ne suivent pas, peu de chances de voir débarquer l’intégralité de la série de Monkey Punch dans l’immédiat. Là où il pouvait y avoir une volonté évidente chez un éditeur important comme Kana vers la fin des années 2000-début 2010 (avec le Kamui Den de Shirato Sanpei, le travail autour d’Ishinomori, etc…) ou Glénat avec Ashita no Joe ou Cyborg 009, Le voyage de Ryu - notons que le premier titre est réimprimé alors que pour les autres, l’éditeur n’a pas renouvelé les droits -, ce n’est plus vraiment le cas à l’heure actuelle, du moins chez les grands éditeurs dominants le marché. Quelques exceptions comme Takahashi ou la réédition de L’école emportée chez Glénat mais ce dernier titre me semble surtout bénéficier du travail sur la durée effectué par le Lézard noir sur l’auteur depuis quelques années déjà.

Néanmoins, on peut quand même observer cette tendance que l’édition de mangas de patrimoine continue son chemin mais se structure désormais plutôt autour du travail de longue haleine d’éditeurs modestes, qui font des tirages plus calibrés - mieux adaptés? - pour ce secteur particulier. Le lézard noir comme cité plus haut donc - avec la mise en avant du travail d’Umezu sur plusieurs années et l’édition d’anthologies sur les travaux d’Ishinomori, Taro, Sasaki, Kaze voire une édition raisonnée du Vagabond de Tokyo, etc… - mais aussi Cornelius avec l’édition raisonnée d’une partie de la production de Tsuge Yoshiharu, l’éditeur Blackbox dont le fonctionnement repose sur un modèle d’édition particulier (financement participatif et ventes par correspondance), Atrabile avec l’anthologie sur Tsurita Kuniko et une réédition d’un Tsuge, Naban avec Destination Terra (vrai succès à l’échelle de cet éditeur puisqu’un second tirage du premier volume va suivre les 4000 exemplaires initiaux), Hagio Moto qui devrait faire son retour dans les linéaires français l’année prochaine chez un petit éditeur , etc… A ce titre, il va être intéressant de voir comment la réédition de Lone wolf & cub va être accueillie chez Panini, une édition onéreuse a priori pas à la portée de toutes les bourses et qui ne bénéficie pas d’une actualité multimédia concomitante comme ce fut le cas pour Banana Fish.

Je l’ai pris.
Bel objet.
Je vais découvrir la suite avec plaisir.

Jim

Et moi, j’attends la suite avec impatience.

Tori.

J’ai donc lu tout récemment la fin de ce premier tome, à savoir trois chapitres qui font suite à la première édition que j’avais commentée plus haut.

La première nouvelle histoire, en un chapitre, propose la rencontre avec un être transformé par la chair de sirène et semant le désordre dans une forêt. Yûta et Mana sont séparés, et le récit est articulé autour d’une course contre la montre pour éviter un drame. Plutôt sympa, avec une belle énergie : Takahashi m’épate vraiment dans sa capacité à dessiner de l’action convaincante avec son style, à la fois doux et mignon. C’est quelque chose que j’avais déjà constaté mais replonger dans cet univers me rappelle cette sensation.

L’autre récit, en deux parties, proposent une variation intéressante sur le thème exploité depuis le début. Plutôt que de la chair de sirène, l’autrice nous propose de réfléchir aux effets de la cendre de sirène, réputée pour fertiliser les champs les plus arides. Là encore, on croise des personnages hantés par des légendes et des souvenirs et capables du pire, et on entend des légendes qui, bien entendu, sont à double sens.
Ce qui amène une construction de récit intéressante, où les révélations et les explications arrivent petit à petit, et font comprendre progressivement le drame qui se prépare. Dans le cas présent, c’est aussi une intrigue qui concerne l’un des deux personnages et le met face à sa propre immortalité, et donc à ses propres souvenirs : récit forcément plus « personnel » que le précédent.

Bref, chouettes retrouvailles avec cette série, et qui allèche bigrement : vivement le tome 2 de cette intégrale.

Jim

Oui, quand on lit ses mangas, il y a quelque chose d’indéfinissable qui s’en dégage. Une sensation agréable. Cette maîtrise de ses histoires et de son dessin qui, s’il paraît simple et mignon n’en ast pour autant pas moins efficace.
Plus je lis ses mangas, plus j’ai envie d’en lire !

Oui, hein.

Tori.

Tome 2, Mermaid’s Scar

Prix : 14,95 €
EAN : 9782344047934
Date de parution : 05/01/2022

Tori.

Rendez-vous est pris.

Jim

Arrêtez vous me donner envie de le prendre lol

Fais-toi plaisir !
~___^

Tori.

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Te gêne pas.

Jim

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En plus, il n’y aura que trois tomes.

Tori.

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Une vieillerie en noir & blanc… mais courte !

Jim

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Oui, mais c’est le lectorat comics qui n’aimerait pas les titres à rallonge (parce que si on parlait du lectorat manga, il y aurait nombre de contre-exemples !).

Tori.

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L’île de la tentation version libraire :face_with_hand_over_mouth:

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Jim n’est pas libraire…

Bon, et si, sur cette île, tu trouves une sirène échouée, évite de goûter sa chair.

Tori.

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