Je viens d’acheter le dernier numéro de Métal Hurlant. C’est un numéro pair, donc c’est un sommaire de rééditions.
Et y a plein de choses sympas. Notamment cette chouette histoire de Caza que j’aime beaucoup et depuis longtemps, Sanguine (avec le titre d’origine, pas celui qu’on trouve dans Arkhé). Une histoire muette avec une grossesse cosmique à la clé, qui renvoie à la fois à la beauté du corps féminin à une sexualité exotique comme on en trouve dans des romans de Philip José Farmer.
Je découvre d’ailleurs que l’histoire n’était pas prévue, à l’origine, pour figurer dans Métal Hurlant. Il s’agit d’une commande pour Emmanuelle, le magazine du plaisir, une revue éditée par Opta et dirigée par Emmanuelle Arsan. Mais la revue n’aura duré que vingt-deux numéros et Caza a fait le tour des rédactions avant de pouvoir caser son histoire muette (refusée par Mandryka pour L’Écho des savanes sous prétexte que les lecteurs n’y comprendraient rien, alors que moi, je trouve les histoires muettes de Caza aussi évocatrices que magiques).
Il y a aussi une longue interview de Serge Clerc, pas encore lue en entier, mais richement illustrée. Elle est accompagnée d’une aventure de Phil Perfect, « Nid d’espions à Alpha-Plage », où l’auteur s’amuse de la voix off, mais surtout nous livre des décors étourdissants. Purée, le Café des Bains, qu’est-ce que j’aimerais aller y prendre un petit déjeuner !!!
Ah là là, va falloir que la prenne un jour, cette intégrale de Phil Perfect ! C’est marrant d’ailleurs comme la tendance graphique de Serge Clerc, cette ligne claire au style atome à la fois surannée et si moderne, je n’y étais pas sensible plus jeune. Et maintenant, j’adore.
Le sommaire contient des articles qui ont l’air pas mal (un sur l’histoire du mag en 1976, un autre sur sa version américaine, Heavy Metal…), des histoires courtes (dont « L’univers est bien petit » de Moebius, repris dans l’album L’Homme est-il bon, je crois, sorte de triangle amoureux qui tourne au drame sanglant sur une planète déserte que tout le monde espérait tranquille, le tout sans réelle explication et seulement des non-dits), un cross-over entre les personnages de Dodo, Ben Radis, Margerin, Jano et Tramber intitulé « Scalpel Rock » et réalisé à de multiples mains, un chapitre de Gail par Druillet…
Il y a aussi une histoire courte d’Alias, pseudonyme de Claude Lacroix, extraite de ses Fariboles Sidérales : « L’esprit du jeu ».
Vaste partie d’échecs cosmique opposant deux forces dans la galaxie, ce récit est une sorte de métaphore de l’absurdité de la guerre, réduite au seul statut de jeu par des créatures qui dépassent les attentes des soldats.
Un petit côté marvélien, l’ombre du Grandmaster planant sur le récit. Et le traitement graphique, qui évoque un Bilal première manière, ou un Moebius détaillé, ravira sans doute aussi les amateurs de comics.
Bref, plein de choses. Je vais me plonger dedans et j’y reviendrai.
Jim