MIMIC (Guillermo del Toro)

Le docteur Susan Tyler est une brillante entomologiste qui, ainsi que c’est expliqué dans l’amorce du film, a permis l’éradication d’une épidémie transmise par les cafards de New York. Mais après sa victoire qui a fait d’elle une star, de sombres événements la plonge à nouveau dans l’horreur.

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En effet, un prêtre est agressé par un être visiblement inhumain, et le seul témoin est un enfant autiste. Quant au docteur Tyler, elle découvre un spécimen d’insecte inconnu qui la met sur la piste de mutations génétiques, sans doute liés à ses travaux précédents. L’histoire va évoluer vers la découverte d’une race d’insectes mutants dans une ambiance de plus en plus claustrophobique à mesure que les personnages s’enfoncent dans les sous-sols de New York.

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Suite au succès de Cronos, Guillermo Del Toro est abordé par les grands studios américains. Mais la production de ce film tourne rapidement à la confrontation, les bailleurs de fonds exigeant de la part du réalisateur des changements de plus en plus importants. Notamment, le scénario envisageait que, en ressortant des sous-sols après avoir cru s’être débarrassés de la menace, les héros découvrent dans le public amassé des êtres qu’ils reconnaissent comme appartenant à la race hybride qu’ils ont affrontée, la construction du récit laissant entendre qu’ils étaient là depuis le début, en observateurs, au point d’avoir contaminé puis remplacé la population de la ville. Une fin qui sera refusée.
Del Toro cite une autre anecdote à propos des changements voulus par la production :

« À la base, Matthew Robbins et moi sommes venus avec une idée d’un immense essaim, où l’unique mâle baise toutes les femelles, comme chez les termites où il y a un seul roi. Pour appuyer cela, Matthew a imaginé une scène dégueulasse, où l’on voyait la course-poursuite finale juste après un accouplement, littéralement, et où le mâle courait après les héros avec la femelle toujours attachée à son pénis. Ses deux corps en parfaite coordination, courant après eux dans les tunnels du métro, je trouvais que c’était une image brillante, mais le studio trouva l’idée répugnante et repoussante et la façon de vous contrôler facilement, c’est par le budget. C’était aussi, malheureusement, une idée très chère et donc supprimée. »

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Au final, malgré les difficultés rencontrées par le cinéaste, le film propose un bon divertissement, bien monté, glauque à souhait, avec des séquences musclées bien maîtrisées et des références discrètes (les clins d’œil à Aliens ou autres ne sont pas encombrants), le tout porté par des acteurs motivés.

La jolie Mira Sorvino occupe l’écran, et le reste du casting ne démérite pas. Mention spéciale à Josh Brolin qui traîne sa solide carcasse en héros viril et disparaît dans une scène de mort peu ragoûtante qui témoigne de la volonté du film de vouloir déjouer les attentes du public.

Jim

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