Action/horreur
Long métrage américain
Réalisé par Guillermo del Toro
Scénarisé par David S. Goyer, d’après les personnages créés par Marv Wolfman et Gene Colan
Avec Wesley Snipes, Kris Kristofferson, Leonor Varela, Luke Goss, Norman Reedus, Donnie Yen…
Année de production : 2002
À l’origine, David Goyer envisageait d’utiliser le personnage de Michael Morbius pour la suite de Blade. Il existe même une fin alternative du premier long métrage dans laquelle une silhouette observe à distance le diurnambule après le combat final…même si on ne discerne pas le visage, il s’agissait bien de Morbius, personnifié par le réalisateur Stephen Norrington lui-même. Mais l’idée a été abandonnée car Marvel avait alors ses propres plans pour le vampire vivant (qui aura finalement attendu plus de 20 ans pour avoir son film). À la place, une autre fin a été tournée, montrant Blade traquer un vampire en Russie…
L’histoire de Blade II se déroule deux ans après la victoire de Blade sur Deacon Frost et ses soldats. Le diurnambule est à Prague sur la piste de Whistler, que l’on avait pourtant laissé pour mort…mais il faut croire qu’ils ne pouvaient pas se passer de cette vieille baderne campée par Kris Kristofferson. Whistler a survécu à ses blessures et a muté avant d’être enfermé dans une cuve régénératrice de sang par un gang de vampires qui ne le réveillent de temps en temps que pour s’amuser en le torturant. Et c’est l’occasion d’une ouverture percutante pour démarrer cette nouvelle aventure…
Chaque film Blade développe son propre style, son identité visuelle caractéristique. Et celle du II est la plus riche grâce à son réalisateur Guillermo del Toro. Le mexicain n’avait pas gardé un bon souvenir de sa première expérience américaine (Mimic) mais il a pu bénéficier ici de plus de liberté et montrer qu’il avait les épaules pour diriger ce type de production un peu plus « musclée » (notamment par rapport au plus personnel…et magnifique…L’Echine du Diable sorti l’année précédente), sorte de test avant Hellboy, son adaptation rêvée (dans ses tiroirs depuis la fin des années 90).
Tout en restant fidèle au script de Goyer (jusqu’à se moquer gentiment de certains dialogues dans le commentaire audio du DVD), Guillermo del Toro a imprimé sa marque dans la direction artistique (j’aime beaucoup l’antre du seigneur Damaskinos), dans les excellents designs des créatures, l’apparence de Jared Nomak (Luke Goss, qui jouera à nouveau sous la direction de del Toro dans Hellboy II) et des faucheurs, évolution du vampirisme résultant d’une expérience génétique qui a mal tourné. La révélation des faucheurs est bien orchestrée, suggérée dans un premier temps avant d’en voir tous les grotesques détails lors d’une attaque mouvementée, mélange réussi entre maquillages et images de synthèses.
Pour combattre Nomak et les reapers, Blade et ses compagnons Whistler et Scud (joué par un Norman Reedus pré-Walking Dead) vont devoir s’allier à leurs ennemis de toujours. Le seigneur Damaskinos a formé une équipe dont le but initial était justement de vaincre Blade. Parmi les membres du Blood Pack, il y a la belle Nyssa (Leonor Varela), fille de Damaskinos, qui se rapproche de Blade tout au long du récit (mais sans en faire trop, le diurnambule n’est pas du genre romantique). Il y aussi de chouettes tronches de cinéma : le fidèle Ron Perlman (déjà au générique de Cronos, la première réalisation de del Toro), Tony Curran ou encore Donnie Yen qui s’est également chargé de la chorégraphie de certains combats.
Avec Blade II, ces grands fans de comics que sont Guillermo del Toro et David S. Goyer ont livré une suite menée sans temps morts (contrairement au premier volet), aux références bien digérées (il y a de l’anime, du Frazetta, des touches humoristiques à la Terence Hill & Bud Spencer…), aux ambiances soignées (des contrastes très réussis dans les nombreuses scènes nocturnes) et aux morceaux d’action nerveux…avec même une jolie touche d’émotion qui fonctionne très bien dans les derniers instants…