MIYAMOTO MUSASHI (Shôtarô Ishinomori)

Miyamoto Musashi [one-shot] : Attirée par l’histoire de cet homme qui a marqué son passage dans l’ère des samuraïs, j’ai pris le risque d’acheter les yeux fermès, et j’ai été un peu déçue . Je m’attendais à plus de combats, plus de suspens, plus d’action et d’émotion mais ce n’est pas le cas . Ici, on est dans une biographie illustrée, ornée de quelques combats (4 ou 5) qui sont assez vite terminés et avec une grande aisance . Bon, le gars c’était certainement pas n’importe-quel bretteur, mais quand même . La lecture me laisse une impression d’inachevé; c’était trop court, enfin c’est difficile de résumer une vie dans un seul manga . A part les combats, il ne se passe pas grand-chose, on voit juste le héros parcourir le japon et évoquant à qui veut l’entendre ce qu’est la voie du sabre .
Après, j’ai réfléchi : pour apprécier la lecture, il faut vraiment voir ce manga comme une biographie; l’auteur narrant l’histoire de musashi miyamoto de façon simple, modeste et respectueuse (la note à la fin du tome m’a aidé à en saisir le véritable sens) . Et puis c’est vrai qu’à l’époque, les combats ne devaient pas durer des plombes comme dans d’autres mangas … A part ça, les dessins correspondent à l’époque : anciens . Mais ça, cela ne m’a pas gêné, je trouve qu’ils correspondent très bien à l’ambiance . Que dire d’autre… c’est difficile de conseiller ce manga, mais je peux dire qu’il est surtout destiné à ceux qui veulent découvrir ce célèbre samurai d’une facon différente . A essayer, avant d’adopter .

La critique par Skeet est disponible sur le site!

Lire la critique sur Manga Sanctuary

Ola.

Miyamoto Musashi a vraiment existé, pourquoi tu dis qu’il est né de l’imagination d’Eiji Yoshikawa ? :mrgreen:

J’'étais persuadé que c’était de la fiction.
Bon j’ai modifié la critique quand même lol
Par contre, les détails de sa vie restent assez difficiles à prouver visiblement.

Même réaction . Je me suis dit : « tiens, je n’étais pas au courant, il pourrait prévenir quand même qu’il a pas existé! » :mrgreen:

A part ça, j’ai une impression opposée après lecture, bien que j’aime l’univers féodal japonais . Je n’ai pas trouvé de rythme soutenu, mis à part que les combats s’enchaînent sans réel lien . Par contre, le graphisme ne m’a pas marqué (dans le bon sens, et dans le mauvais sens du terme) . Une biographie pour les amateurs du genre .

Après Eiji Yoshikawa a romancé c’est sûr, mais il a bien existé.

Pas de comparaison à Vagabond? Tu l’as pas lu?
Je dois dire que la seule raison qui m’a fait acheter ce manga malgré son dessin vraiment pas terrible, c’est que l’histoire est sensiblement la même (ou du moins, elle devrait l’être) que celle de Vagabond, que j’ai adoré.

Et non, je n’ai pas lu vagabond malheureusement, d’où la non-comparaison !
En même temps j’aurais eu du mal à comparer un one shot et une longue série…ça ne se compare pas je trouve.

Ben vu que c’est la même histoire, les mêmes personnages et tout et tout, ça se compare inévitablement d’une manière où d’une autre (et ça doit se faire, que ce soit pour le caractère d’un perso, la façon dont tel événement se déroule, etc.). En plus, ce n’est qu’un one-shot qu’en apparence vu que 500 pages, c’est presque 3 mangas normaux (mais je maintiens que même s’il avait fait 180 pages, la comparaison serait restée plus que pertinente).

Je m’en chargerai sans doute après avoir lu ce pavé.

edit : vu comme ça, c’est clair et net : on peut pas mettre autant de choses dans 500 pages que dans plus de 5000. Forcément, on passera pas mal de péripéties voire certaines rencontres avec des personnages un peu moins importants.
Enfin, au lieu de continuer à imaginer ce que ça pourrait être, je vais continuer mes lectures : encore 4 ou 5 mangas à lire et je commence Musashi.

En fait ce que je veux dire c’est que tu peux pas développer autant dans un one shot que dans une série assez longue.
Du coup le one shot pourra paraître trop expéditif par exemple.

Non, pas forcément, ça dépend du thème. Bon là, pour une autobiographie, ça peut à la limite se comparer, une vie étant longue par définition (en principe, y a des gens qui meurent jeunes je sais c’est triste ><) ; mais il est possible de ne se concentrer que sur les points importants de cette vie et d’en sortir quelque chose d’harmonieux et équilibré, qui sera plus dense, plus concentré et donc plus intense qu’une série longue.
Mais assurément il y a des thèmes qui ne se prêtent pas du tout au one-shot ; l’ijime par exemple, parce que la torture de l’ijime repose justement sur la temporalité et aborder ce thème avec une one-shot de façon crédible c’est impossible.

Eh bien voilà, Miyamoto Musashi est encore plus proche de Vagabond que je le pensais. Enfin, il serait plus exact de dire que ce sont les 2 histoires qui sont très proches.
En effet, si la quasi-totalité des événements décrits dans Musashi se retrouvent dans Vagabond, on relève aussi pas mal de différences :

  • l’auteur s’étend beaucoup moins sur les différentes péripéties de l’histoire (rien d’étonnant à cela vu que ce one-shot ne fait « que » 500 pages là où Vagabond en fait plus de 10 fois plus). Le « problème », c’est que certaines scènes sont coupées nettes; l’auteur passe alors à autre chose et on est propulsé à un autre moment de la vie de Musashi ainsi qu’à un tout autre endroit (je pense notamment à l’épisode du temple Hozoin et à ses moines lanciers, qui est abandonné avant que Musashi ne morde la poussière face au terrible Inshun).

  • autre conséquence fâcheuse à ce « tri » opéré par l’auteur : il a également supprimé chacune des scènes dans lesquelles Musashi trouve plus fort que lui et se prend des leçons d’humilité. Invincible et invaincu, le héros de ce manga nous apparaît assez bien différent du Musashi d’Inoue. Ici, il n’est qu’une simple brute, il est rustre, sûr de lui, et ne se remet jamais en question. Au contraire, dans Vagabond, il connaît occasionnellement la défaite puisqu’il rencontre quelques bretteurs (ou autres) plus forts et plus expérimentés que lui. Ces défaites occasionnelles lui font se remettre en question, et ainsi améliorer son style en remédiant à ses faiblesses.

  • d’autres personnages ont également un caractère totalement différent. C’est notamment et surtout le cas de Kojiro Sasaki, qui est ici un gros prétentieux suffisant. C’est tout le contraire du Sasaki d’Inoue, qui est sourd, un peu simplet, mais « pur ».
    Idem pour Seijuro Yoshioka, qui est beaucoup moins calme mais aussi beaucoup moins doué.

  • enfin, certains protagonistes, pourtant très importants dans Vagabond, n’apparaissent pas : Matahachi, Isnhun, Ito, etc. (ici encore, il est normal que certains personnages n’apparaissent pas dans cette version « allégée » de la vie de Musashi, mais je pensais tout de même que ces quelques personnages vraiment majeurs seraient présents).

Mais tout cela n’est pas si important. D’ailleurs, seuls ceux qui connaissent déjà l’histoire remarqueront ces quelques détails.
Il est également agréable de remarquer que même si on connaît déjà celle-ci sous un autre angle, lire Miyamoto Musashi reste un vrai plaisir.
Le dessin est assez old school mais il reste bien plus abordable que le trait de Tezuka ou même de Go Nagai. On remarque aussi un petit côté « cartoon » de temps en temps, ainsi que certains visages et certaines scènes assez amusants.

Bref, un très bon manga en beaucoup de points. On regrette quand même le manque de dynamisme flagrant lors des combats, qui sont assez courts et plutôt mous (alors que beaucoup ne les aiment pas comme ça).
Après cette lecture, je m’attends aussi à une fin plus ou moins imminente de Vagabond car très rares sont les scènes de Musashi qui ne sont pas encore apparues dans Vagabond (mais bon, rien n’est sûr, évidemment).

Un manga à lire et qui est une alternative très peu onéreuse mais tout à fait valable pour ceux qui n’ont pas 300€ à mettre dans l’oeuvre d’Inoue.

8/10.

D’après ce que tu décris, j’en conclus que ce one shot est bien plus proche de la « vérité » (du moins le roman) que Vagabond d’Inoue, ce dernier ayant énormément changé l’histoire.

Kojiro, en « vrai », n’est pas sourd. Et Musashi n’a quasiment pas (voire pas du tout) connu la défaite par exemple.

Je me prendrai ce one shot pour voir…

également, ca peut valoir le détour, allez hop je le prévoi dans mon craquage de slip :mrgreen:

Je n’ai rien à dire sur le graphisme qui est ce qu’il est, il faut voir la date et remettre dans un contexte, notez quand même l’importance d’Ishinomori qui est aussi connu que Tezuka au Japon pour ses oeuvres sur l’histoire et la politique du Japon, mais aussi pour Cyborg 009. Seule grosse critique, et éditoriale cette fois-ci, pourquoi cette couverture trompeuse!!! Ce que j’aime dans le manga c’est notamment la fidélité entre la couverture et le contenu et là…? qu’est-ce que c’est que ce dessin à mi chemin entre Inoué et Seto, donc beau mais sans rapport? Du coup beaucoup de lecteurs ont dû reposer le livre et d’autres qui auraient été intéressé par le contenu ne l’ont même pas feuilleté.

Pour ce qui est de l’histoire elle est contrairement à ce que vous pouvez le penser, plus proche de la réalité.

attention c’est un one shot et je suis d’accord c’est traité très rapidement, il y a des petits problèmes de transpositions du coup. Mais l’Oeuvre de Yoshikawa est mieux respectée dans sa chronologie.

Ishinomori n’a pas tourné son récit vers l’introspection d’un jeune sabreur fou qui cherche sa voie par le sabre comme Inoué, mais il a structuré son récit à travers les cinq roues du traité du même nom, ouvrage de philosophie écrit par Musashi à la fin de sa vie. Avec des voie de l’eau, du feu, etc… Il a donc subdivisé son récit avec des épisodes en rapport avec ces voies. C’est un parti pris et cela l’honore, c’est une nouvelle vision.

J’ai beaucoup aimé ce manga, il apporte quelque chose de nouveau (et non de neuf) au personnage légendaire, mythique de Musashi.

En gros ce que je pourrais en dire c’est: comparons ce qui est comparable, là on sent vraiment qu’Inoué n’a pas voulu faire le même récit qu’Ishinomori, ce sont deux oeuvres différentes sur un même sujet.

P.S: pour le personnage de Sasaki, c’est Ishinomori qui est le plus proche du personnage réel, décrit dans la parfaite lumière de Yoshikawa. Il n’a jamais été sourd!

C’est ce que je disais,merci de confirmer.

oui euh… en fait je suis pas encore à l’aise avec ce forum, je croyais qu’il n’y avait comme réactions que celles données avec le lien direct du manga. Après avoir posté j’ai vu que mes pensées faisaient doublons avec deux autres critiques mais bon… voila… j’ai dit ce que je pensais.

On te reproche rien, au contraire. Ton commentaire était très instructif et bien construit.

Sanford Greene

(le 29, plus précisément)