Je l’ai lu dans la version petit format publiée chez Points. C’est la première fois que je lis du Backderf et j’ai été happé dès les premières pages, un début qui se passe de paroles (lorsque le jeune Dahmer découvre le chat mort) et qui pose déjà le ton d’une reconstitution soignée (avec un subtil dosage entre la réalité et la biographie romancée pour les besoins de la fluidité du récit) et glaçante. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti un certain malaise à la lecture d’une bande dessinée. Le sujet est fort, c’est très bien écrit et Backderf sait aussi par son dessin travailler des atmosphères différentes, aussi bien dans les scènes de lycée que dans le quotidien de Jeffrey Dahmer (j’ai une préférence pour les passages nocturnes, avec un beau travail sur le N&B, les contrastes entre ombres et lumières). Bref, une réussite complétée par de très intéressantes notes de l’auteur…