Pour les amateurs d’histoires et d’Histoire je vous propose sur mon blog, une aventure du Devil Dinosaur original, celui de Jack Kirby en version française, publiée à l’époque chez l’éditeur Artima.
Et vous aurez droit à un bonus !!! La comparaison entre une page U.S et sa version française car, comme vous le savez surement les éditeurs français de l’époque n’hésitaient à retoucher certaines planches, ou certaines cases pour différentes raisons.
Mais ce n’est pas tout dans cet article vous trouverez aussi un lien qui vous emmènera vers un entretien avec le magnifique Jean-Yves Mitton qui a travaillé (justement) dans l’atelier de retouches de l’éditeur **LUG **.
[size=150]Ne partez pas ![/size] Vous y trouverez également, dans cet article décidement roboratif, un lien (encore) qui cette fois-ci vous emmènera vers un article sur un « projet avorté » concernant le Devil Dinosaur, rien que ça !
C’est un petit peu hors sujet, mais pas tant que ça, vous allez voir…
(enfin, si j’arrive à m’exprimer clairement…)
Quand Lee et Kirby ont créé les Fantastiques, soit en 1961, Marvel était sinistré (renvoi à l’année 1957 et à la catastrophe en matière de distribution qu’a essuyée Atlas) et l’industrie en général était sinistrosée. Moins d’activité, fuite des talents vers d’autres sphères (on cite souvent l’exemple de John Buscema qui part dans la publicité, mais s’il n’y avait que lui…), réputation pourrie de l’ensemble du métier qui est regardé avec condescendance, bref, pas glop.
Tellement pas glop que, pour faire court, le milieu était tout petit, et bien peu de gens rêvaient d’y accéder. Les places étaient chères, et les gens qui savaient écrire, dessiner ou éditer allaient ailleurs.
Grosso modo, la situation a perduré jusque, disons, vers la seconde moitié des années 1980. Plusieurs éditeurs qui avaient survécu jusque-là ont progressivement fermé boutique (Gold Key, Charlton…), et leur personnel a émigré chez d’autres éditeurs ou est carrément sorti du métier. Une première génération de fans a occupé les places (de Roy Thomas à Jim Starlin, pour donner un aperçu chrono-générationnel), mais pour faire court le milieu ne s’est pas énormément développé. Les places restaient toujours aussi chères.
Les années 1980 ont vu les choses changer. C’est en partie dû à l’apparition du direct market qui a permis de fabriquer des comics pour le marché des librairies, ce qui a permis la création de nouvelles structures éditoriales (Pacific, Eclipse, Eternity, First, Dark Horse…), ce qui a amené plus de gens dans le métier (éditeurs comme auteurs). Les deux gros ont commencé à embaucher du monde, à stabiliser leur catalogue puis à le gonfler. C’est en partie dû aussi à la médiatisation des comics, via notamment Watchmen et Dark Knight Returns, qui ont jeté une lumière nouvelle sur le métier.
Résultat des courses : amélioration de la réputation et accroissement de l’activité, ce qui veut plus de places à pourvoir. La fin des années 1980, c’est l’arrivée de titres hebdomadaires (Action Comics Weekly, Marvel Comics Presents), la multiplication des supports (les mini-séries, les Annuals, les « Special »…) et aussi l’arrivée de tas de dessinateurs pas toujours très compétents, pas toujours formés, pas toujours assez mûrs.
Parce que les places ne sont plus chères, et que l’on ratisse plus large. L’explosion Image en 1992 n’a fait que surmultiplier le phénomène : plus de parutions, réalisées par plus de gens, pas tous à niveau. Avec plus de visibilité.
Ce qui ne va pas sans un accroissement du lectorat, du nombre de fans et du nombre d’impétrants, désireux de se faire une place dans le milieu. C’est-à-dire, grosso modo, l’exact inverse de la situation qui a vu naître les Fantastiques.
Et je crois qu’aujourd’hui, on est encore dans le même type de situation, malgré les faibles ventes. La production est colossale, jouit d’une réputation pas trop mauvaises, mais les éditeurs noient dans la masse leurs idées et les concrétise en les confiant à des gens qui n’ont pas toujours le métier, et donc le recul, pour que ce soit correct (que ce soit des auteurs ou des éditoriaux).
Aujourd’hui comme en 1992 avec l’explosion Image, on décline des concepts sans les creuser, on copie les succès en reproduisant leur apparence, pas leurs qualités propres, et on inonde en fabriquant des produits selon des recettes mécaniques, que l’on confie à de jeunes talents qui ne profitent pas d’un encadrement suffisant (et qui, parfois, n’ont simplement pas le niveau).
Somme toute, c’est normal : il y a plus de monde, donc fatalement, des gens moins compétents, à tous les postes, il y en aura davantage. Rajoutons une approche d’entreprise à base de rapport comptable, et on obtient de nombreux produits aseptisés, sans aspérité, calibrés.
Je ne dis pas ça à l’égard de ce Moon Girl, qui me semble assez sympathique. Mais c’est plutôt une réflexion générale. La situation a complètement évolué, les conditions de production et les enjeux économiques ne sont plus les mêmes. La seule gestion des talents est aux antipodes de l’Âge d’Argent.
[quote=« Jim Lainé »]
Je ne dis pas ça à l’égard de ce Moon Girl, qui me semble assez sympathique. Mais c’est plutôt une réflexion générale. La situation a complètement évolué, les conditions de production et les enjeux économiques ne sont plus les mêmes. La seule gestion des talents est aux antipodes de l’Âge d’Argent.
Jim[/quote]
Je sais bien. Il y a des raisons qui expliquent l’état du marché, et une fuite en avant que tu ne cesses de rappeler. Mais bon, ces considérations - dont je suis friand parce que je suis moins instruit sur l’histoire des comic books que beaucoup d’autres ici - ne changent rien au ressenti sur la production présente et celle des toutes dernières années.
Comme moi, tu regardes les sorties et sollicitations avec circonspection, mais tu relativises, là encore comme beaucoup d’autres. J’ai des réactions nettement plus brutes, qui vont avec ma déception et un sentiment de gâchis. Parce que la richesse de la production actuelle n’accouche de rien de brillant. Ou de quelques séries sympas noyées dans une prod grisâtre. Et ça fait un bail que ça dure.
Ce constat, c’est autant le lecteur que le scénariste qui le font (difficile de séparer l’un de l’autre). Et les deux enragent. Question de nature.
Mes réactions se ressentent surtout dans mes lectures. Je lis beaucoup moins, tout simplement. J’achète plus rien en VF, et j’achète fort peu en VO (une grosse partie étant de la réédition, d’ailleurs, ce qui me permet de lire des trucs que j’ai ratés). Je suis en revanche toujours à l’affût d’une bonne surprise. Il y a huit-dix ans, mes grandes lectures, celles dont je me souviens encore, c’était Guardians of the Galaxy (et accessoirement Nova) et Incredible Hercules. Deux séries somme toute secondaires, mais qui m’apportaient ce que je recherche, à savoir des idées, une caractérisation cohérente, des cliffhangers épatants…
Aujourd’hui, je ne sais pas. Les séries que j’aime (y en a…) sont souvent du fait d’auteurs confirmés, autour de personnages installés (genre, le Daredevil de Waid). Hawkeye par Fraction, ouais, c’est un peu ça. Mais autrement…
Après, le fait que je lise beaucoup moins de choses dans « l’actualité » m’amène assurément à louper de bonnes surprises. Mais bon, j’ai toujours le temps de me rattraper, grâce aux TPB, je crois.
Alex avait un jour défini les petites séries comme des « chemins de traverse ». Il parlait notamment des séries chez DC de l’après Crisis, genre le Suicide Squad d’Ostrander. J’en ai plein, des comme ça, dans ma « carrière de lecteur » : outre les séries d’Ostrander (Firestorm, Spectre, Martian Manhunter…), j’aime par exemple beaucoup le Hourman de Tom Peyer. Voire le Harley Quinn de Karl Kesel.
Mais je note que ce genre de séries secondaires se fait de plus en plus rares. Et quand on en trouve, elles durent moins longtemps. Larfleeze, seulement douze épisodes. Pareil pour Nightcrawler. Parallèlement, on assiste à une multiplication des séries Batman, Vengeurs, Superman, mutantes, etc… Ce qui me semble aussi être un indice de l’insécurité ambiante que ressentent les acteurs du marché.
Ce n’est d’ailleurs pas une remarque relative à la qualité. Je suis curieux de lire les séries Vengeurs de Waid et Duggan, par exemple. Mais je suis davantage intéressé à l’idée de lire un truc sur Devil Dinosaur ou sur Black Knight. Tout en me doutant, hélas, que l’occasion de lire pendant trois ans une série un peu diagonale, un peu énergique, comme j’ai eu l’occasion de le faire dans la décennie passée, risque d’être plus rare.
Moi, justement, maintenant, dès que je vois trop les ficelles que tu évoques, je fuis, ça ne m’intéresse plus, je décroche très vite. Après, il y a une affaire de sensibilité au style d’un auteur. Tous les scénaristes aujourd’hui fonctionnent sur des tics d’écriture, parfois on accroche, parfois c’est horripilant.
Mais comme le succès des films pèsent de plus en plus sur le développement des grosses franchises, il est évident que ceux qui écrivent les grosses séries ont de moins en moins de liberté (ils les co-écrivent avec les editors, et ça impacte jusqu’à la partie graphique, avec des designs qui se veulent de plus en plus réalistes, avec des costumes « prêts-à-filmer » par exemple).
La fréquence des events est aussi devenu fatigante, je n’en ai plus lu un depuis… « Fear Itself » ? J’ai suivi ce qui se passait dans les suivants via des résumés, des commentaires, mais quand « Infinity », « Original Sin », « Axis » sont sortis, je n’ai pas eu l’envie (la force) de (re)plonger. Toutes ces sagas surpeuplés, dont les intrigues sont décousues six mois après…
Ce qui me motive, ce sont les séries de moindre envergure, que les editors laissent vivre leurs vies, sans que les events viennent s’y glisser. Mais c’est devenu de plus en plus dur parce que le succès semble contraindre leurs auteurs à jouer le jeu de l’univers partagé. Dans ces conditions, c’est exceptionnel que le « Hawkeye » de Fraction n’ait pas été parasité par les events. Et Waid a eu bien du mérite de composer avec des éléments très dispensables avec son « Daredevil » (même si, parfois, il a été plus ou moins bien inspiré).
Quand je consulte les annonces, je guette évidemment les équipes artistiques mais surtout, désormais, j’essaie d’évaluer les risques que court telle série d’être impactée par un event ou d’autres séries dans lesquelles apparaissent leurs personnages. Et je croise les doigts pour que les editors fichent la paix à des héros qui se débrouillent bien tout seuls dans leur coin.
[quote=« penitent »]
Ce qui me motive, ce sont les séries de moindre envergure, que les editors laissent vivre leurs vies, sans que les events viennent s’y glisser. [/quote]
Je partage cet intérêt.
Hélas, les « petites » séries ne vivent jamais très longtemps (un an, c’est déjà une victoire).
Je pense que mon goût pour des séries comme ça vient de deux choses : d’une part, j’ai découvert les univers de super-héros à une époque où, justement, chaque série avait sa personnalité et son autonomie. Et d’autre part, les trucs les plus intéressants à suivre ces derniers temps sont ceux qui laissent le temps à des auteurs de raconter leur truc. Ces séries peuvent très bien générer leurs événements et leurs cross-overs (genre, Greg Pak avec World War Hulk, Dan Slott avec Spider-Island ou Abnett & Lanning avec War of Kings…), mais la dynamique reste sous le contrôle des mêmes personnes et dans le voisinage des mêmes personnages.
En bref, le travail sur la durée est payant. Mais le travail sur la durée et la logique de grosses machines transversales à l’univers, c’est antinomique.
[quote=« n.nemo »]les ff puis les vengeurs de hickman se construisent sur la durée. Le thor de Aaron aussi actuellement.
Et 7 ans de bendis sur les vengeurs ^^[/quote]
Fumier de lapin.
Les Avengers d’Hickman, ça se lit. C’est savamment construit.
En revanche, du côté de la caractérisation, ce n’est pas transcendant.
Les Thor d’Aaron, je n’ai pas lu. Mais à force d’en entendre du bien, je m’y mettrai.
[quote=« penitent »]
Ce qui me motive, ce sont les séries de moindre envergure, que les editors laissent vivre leurs vies, sans que les events viennent s’y glisser. [/quote]
Je partage cet intérêt.
Hélas, les « petites » séries ne vivent jamais très longtemps (un an, c’est déjà une victoire).
Je pense que mon goût pour des séries comme ça vient de deux choses : d’une part, j’ai découvert les univers de super-héros à une époque où, justement, chaque série avait sa personnalité et son autonomie. Et d’autre part, les trucs les plus intéressants à suivre ces derniers temps sont ceux qui laissent le temps à des auteurs de raconter leur truc. Ces séries peuvent très bien générer leurs événements et leurs cross-overs (genre, Greg Pak avec World War Hulk, Dan Slott avec Spider-Island ou Abnett & Lanning avec War of Kings…), mais la dynamique reste sous le contrôle des mêmes personnes et dans le voisinage des mêmes personnages.
En bref, le travail sur la durée est payant. Mais le travail sur la durée et la logique de grosses machines transversales à l’univers, c’est antinomique.
Jim[/quote]
Je crois que c’est très dépendant de l’editor en charge de telle ou telle série. Sur « Hawkeye », Sana Amanat a vraiment su protéger Fraction et Aja, elle a compris que ceux qui lisaient la série ne voulait pas d’interférences avec ce qui se passait du côté des Avengers.
La force du concept initial peut aussi beaucoup jouer : « Hawkeye », c’est très simple (un Avenger protège l’immeuble où il vit), Fraction n’en a pas dévié (alors que son idée originale était très différente - il voulait écrire Hawkeye comme une sorte de « James Bond »), et la manière dont Aja l’a mis en image a fait le reste, donnant une identité très marquée au projet.
Du coup, quand on a ces deux éléments bien prononcés (une ligne éditoriale claire et ferme, et un plan bien défini), pour peu qu’un public, pas forcément nombreux mais suffisant et fidèle, suive, une série peut vivre sa vie sans être emmerdée.
C’est un peu le bémol du run de Waid sur « Daredevil » : je trouve qu’il a dû composer avec des choses extérieures à son projet trop souvent (épisodes avec Spider-Man, le Punisher, tie-in à « Original sin »). Les épisodes produits ainsi n’étaient pas mauvais mais brouillaient un peu le contenu. Alors que, quand rien ne traverse ses intrigues, que la série file droit, c’est irrésistible (pas au sens marrant, au sens rien ne lui résiste).
En comparaison, Bendis et surtout Brubaker avaient réussi à davantage préserver DD de ce qui se passait dans le reste du MU (à peine voyait-on the Hood chez Brubaker par exemple).
Un scénariste qui a su très bien préserver ses séries ces dernières années (mais qui n’est annoncé nulle part dans le « All-new, all-different Marvel » hélas !), c’est Nathan Edmondson : il a fait son truc tranquille mais super efficace dans son coin avec « Black Widow » et « Punisher ».
[quote=« slater74 »]Pour te donner une idée, voilà un article que j’avais écrit sur la série: casescritiques.fr/?p=343
Et encore, j’ai survolé. Si j’avais dû lister tout ce qui n’allait pas, il m’aurait presque fallu faire une analyse case par case.[/quote]
Pour moi Penitent, la question est pas de faire ou pas avec l exterieur… le boulot de l editor est de connaitre les forces de ces auteurs.
Certains auteurs n arriveront pas à suivre des interferences ou des ties ins… d autres sublimeront l exercice… ex Nocenti sur DD à fait des choses sublimes avec ces ties ins, bien superieur à l event lui-même et sa portée et ca a servi son run (bullet qui n aurait pas vu le jour, mephisto…) et il y en a d autres …
D ailleurs ce que tu cites de waid me parait differend car il aime jouer avec les bac a sable et je suis pas sur que les episodes que tu cites lui soient imposés…
Encore une fois, il n y a pas de regles… ni celles que l editeur impose ni celle que tu donnes…
Il y a des auteurs et des séries qui peuvent et d autres non…
LUNELLA LAFAYETTE is a preteen super genius who wants to change the world-but learned the hard way that it takes MORE than just big brains. Fearful of the monstrous INHUMAN genes inside her, life is turned upside down when a savage, red-scaled tyrant is teleported from prehistoric past to a far-flung future we call TODAY. The pair are many things, and together the most amazing Marvel Team-Up. MARVEL PRESENTS... MOON GIRL & DEVIL DINOSAUR!
Story by
Amy Reeder, Brandon Montclare
Art by
Natacha Bustos
Colors by
Tamra Bonvillain
Letters by
VC - Travis Lanham
Cover by
Amy Reeder, Pascal Campion
Publisher
Marvel Comics
Cover Price:
$3.99
Release Date
Dec 23rd, 2015
B.F.F.!?
• DEVIL DINOSAUR seems to like MOON GIRL just fine, but a guy’s got to eat!
• What are New York’s newest tourists, THE KILLER-FOLK, going to do next?
• And when prehistoric thunder lizards roam Times Square, a whole lot of shakin’s goin’ on![/quote]
Story by
Brandon Montclare. Amy Reeder
Art by
Natacha Bustos
Colors by
Tamra Bonvillain
Letters by
VC - Travis Lanham
Cover by
Amy Reeder, Paul Pope
Publisher
Marvel Comics
Cover Price:
$3.99
Release Date
Jan 27th, 2016
SAVED BY THE BELL!
• DEVIL DINOSAUR goes to school. What could possibly go wrong?
• MOON GIRL gets her game face on and is ready to take back what’s been stolen from her!
• And the KILLER FOLK up their street cred![/quote]
[quote]MOON GIRL AND DEVIL DINOSAUR #4
Written by Amy Reeder and Brandon Montclare
Art by Natacha Bustos and Tamra Bonvillain
Published by Marvel Comics
Release Date: February 23, 2016
A dinosaur loose in an elementary school! Somebody call for backup! Enter AMADEUS CHO – TOTALLY AWESOME HULK/monster hunter! But can MOON GIRL’s brains and DEVIL DINOSAUR’s brawn take down a HULK?![/quote]