MARVEL SPOTLIGHT #28-29
Marvel Spotlight, pour son 1er volume, est une série de 33 numéros, à fréquence de sortie assez inégale. On pouvait y trouver des sagas de plusieurs épisodes pour un même personnage (comme pour le Fils de Satan, Ghost Rider ou le Loup-Garou), ou enchaîner sur une alternance de héros, comme ce sera le cas après le diptyque consacré à Moon Knight, en juin et août 1976 (d’après les couvertures)
En empêchant des policiers ripoux déguisés en voleur de cambrioler le QG de campagne d’un candidat à la mairie de NY, Moon Knight ne s’attendait pas à être embarqué dans un drôle d’imbroglio. Le Roi Conquérant, un cinglé assoiffé de pouvoir et avec des moyens, sorti dont on ne sait où, cherche à évincer le maire actuel et voulait lui faire porter le chapeau du cambriolage que le Chevalier de la Lune a fait déjouer. Il va donc s’attaquer frontalement au Maire en allant le tuer. Heureusement, sous l’identité du chauffeur de taxi, Jack Lockley, le héros a vent de tout cela, et va se « transformer » en Steven Grant et se rendre, en compagnie de sa petite amie Marlène, au gala du Maire.
Le Roi Conquérant étant déjà sur place, Grant rendosse le costume de justicier pour empêcher le vilain de bien viser sa cible. Cependant, dans la bagarre qui suit, Marlène qui tentait d’aider Moon Knight est enlevée par le Roi Conquérant, alors que Moon Knight découvre que le maire est quand même gravement blessé…
Doug Moench et Don Perlin ont donc l’opportunité de développer un peu plus le personnage qu’ils ont créé une petite année plus tôt, et déjà, ce qui fera la particularité de Moon Knight est bien prégnante au début de l’épisode. 3 des 4 personnalités du héros sont déjà bien présentes (donc sauf Marc Spector), et le « changement de costume » incessant rend le récit très dynamique. on découvre aussi sa petite amie, Marlène, ainsi que son majordome, et les deux semblent tout connaître des activités de Spector (tout comme le vilain, d’ailleurs). On voit que cela pose déjà problème pour la jeune femme, qui se sent un peu mise de côté, et qui va servir, ici, de victime à sauver, même si Moench la présente comme quelqu’un de combatif et qui a du caractère : les années 70 sont bien là.
Je ne sais pas si la volonté d’essayer de se différencier de Batman, mais le rôle de chauffeur de taxi permet au héros d’en savoir plus sur les bas-fonds, de poser des questions sans créer de suspicion. Et celui de Steven Grant, d’avoir ses entrées dans le grand monde, et les moyens d’avoir une activité de justicier. A ce propos, Moench pose de suite des bases : cela fait plusieurs mois que Moon Knight officie en tant que justicier, « en accord » avec la police, et qu’il prend ce rôle à titre gratuit. On commence déjà à s’émanciper du mercenaire de l’an passé. On apprend aussi qu’en fonction des phases de la Lune, Moon Knight a plus ou moins de force. Il est aussi évoqué qu’une potentielle morsure du Loup-Garou lui aurait donné une super-force, et donc, le lien entre les deux est plausible, sauf qu’ici, rien n’est confirmé. Un pan du personnage à potentiellement explorer par la suite, donc.
Frenchie est également bien présent, avec sa moustache dorénavant, et un hélicoptère relooké au blason du héros, mais qui ressemble pour le moment plus à un insecte. C’est également lui qui bricole le matériel de Moon Knight, du transmetteur à la cape.
Et côté intrigue, on sent bien que le scandale du Watergate est encore dans toutes les têtes, puisque Moench y fait franchement référence.
A noter, que l’auteur évoque les cours d’histoire des Noirs… autre lieu, autre époque…
Et le vilain, alors ? Autant dire qu’il ne va pas laisser un souvenir impérissable, et que je me demande où Don Perlin a pu trouver un look pareil (voir plus bas)
Après s’être assuré que le maire était encore vivant et pris en charge, Moon Knight retourne chez lui et découvre que l’un de ses domestiques, qu’il ne connaissait pas, le surveille. Il comprend alors qu’il est à la solde de son ennemi, fait semblant d’être assommé et le suit Jack Lockley quand ce sbire file chez son patron. Une fois présent, c’est Moon Knight qui prend le relai et met le bazar dans la base du Roi Conquérant, mais finit par tomber par un trappe secrète dans le sous-sol qui contient un échiquier géant sur lequel le vilain va l’affronter. Il résiste aux différents pièges et armes, mais il doit faire vite, car Marlène ne survit aux crocodiles que grâce à un sac de sable percé… Moon Knight arrive à retourner la situation face au Roi Conquérant, et à sauver Marlène, qui garde toute sa répartie face à son héros.
Donc, là, je ne sais pas si les films de James Bond et leurs bases secrètes ont une influence sur les scénaristes, mais toujours est-il qu’avec ce second épisode, Moench est parti dans un grand mélange de styles, sans lien entre eux : la trappe avec les crocodiles affamés, le jeu d’échec mortel, avec un mégalomane complètement abruti… on a connu mieux pour finir un diptyque. Cela dit, cela va de pair avec le costume du Roi Conquérant, un mélange e pas mal d’influences, qui ne vont pas trop ensemble.
La place est donc totalement réservée à l’action dans cet épisode, et si Marlène n’est ici qu’un faire-valoir, elle n’est pas du tout éplorée dans l’attitude, bien au contraire (là aussi, influence James Bond ?).
(Il est pas beau, comme ça, le Roi Conquérant, avec ses groupies ?!)