Discutez de Mr Magellan
On m’a récemment offert quelques Tintin Sélection. Chose étrange, alors que je suis très amateur des parutions de kiosques et d’histoires courtes, et que ce genre de compilation de petits récits aurait tout pour me séduire, je n’en avais pas. Donc j’ai picoré avec gourmandise dans les sommaires.
Et j’ai pu lire deux récits de Mr Magellan. L’un d’eux tourne autour d’un contact extraterrestre tandis que l’autre voit Capella, la capiteuse rousse acolyte de notre héros éponyme, rajeunir de manière inquiétante sous l’effet d’une horloge ensorcelée (cette dernière histoire est écrite par Jean Van Hamme, sous le pseudonyme de Vanam qu’il a utilisé quelques fois en début de carrière : étonnamment, Geri signe Ghion, je ne sais pas pourquoi…).
J’y ai retrouvé le flegme des héros, leur ironie souriante, l’aspect décalé du fantastique qui y règne, bref, cette petite étincelle que le tandem partage avec un autre couple célèbre, Steed et Peel.
Je n’ai pas d’albums de Mr Magellan. Mais je crois que c’est un manque que je vais rapidement combler, car je garde d’excellents souvenirs de mes lectures dans Tintin, il y a des décennies de cela.
Jim
Ce dernier récit, d’ailleurs, est signé Vanam et Ghion (Géri). Sous le pseudo transparent du scénariste, on reconnaîtra Jean Van Hamme, pas encore célèbre.
Jim
La série Mr Magellan, c’est un peu compliqué. Elle a été compilée d’abord dans la collection « Vedette » du Lombard, à raison de cinq albums d’une trentaine de pages.
Et puis il y a eu la série proprement dite, en albums cartonnés, qui compte sept tomes jusqu’en 1987. D’après les couvertures, il est possible que certaines histoires aient connu une publication dans l’une et l’autre des deux collections. Mais les récits de Van Hamme semblent cantonnés dans la première.
J’ai récupéré cette après-midi le premier tome, « La 2e mort du pharaon », qui contient trois histoires : un récit mêlant accident de voiture, momie, initié immortel et destruction de l’humanité ; « La guerre des ombres » dans laquelle un savant répondant au nom de Bona parvient à faire des ombres ses esclaves ; et « C’est chouette », un récit dans lequel un autre savant (visiblement connu de Magellan et Capella : la connaissance de la continuité semble nécessaire) parvient à matérialiser les rêves de ses patients. L’ensemble fait de l’album une sorte de chaînon manquant entre Chapeau melon et bottes de cuir (où l’équivalent de Steed fait preuve d’une goujaterie qui ferait pâlir d’envie James Bond) et Martin Mystère (surtout dans le premier récit qui mélange secret antédiluvien et initiation mystique).
Le dessin de Géri est un brin maladroit, pas toujours très narratif, mais la frénésie des idées emporte le lecteur.
J’ai récemment trouvé le sixième (sur huit, pas sept comme je l’ai dit précédemment) tome de Mr. Magellan, « Opération Crystal », toujours dessiné par Géri mais cette fois écrit par André-Paul Duchâteau. C’est jamais génial, Duchâteau, mais bien souvent ça se lit bien.
C’est le cas pour ce tome, composé d’une longue histoire à chapitre (ça sent la prépublication dans Tintin ou l’une de ses formules), puis de deux chapitres courts. La première longue aventure, qui donne son titre à l’album, voit le tandem affronter le professeur Crystal, qui capture Capella afin de la vendre au plus offrant, puis s’opposer au commanditaire du ravisseur, un dénommé Zérox maître de l’illusion. C’est pas mal, joliment frappadingue, un peu rapide dans la résolution, avec des dialogues parfois un peu elliptiques, mais l’ensemble se lit bien.
Les deux histoires courtes sont sympathiques, avec d’abord un émissaire d’une organisation appelée « Le Pouce » chargé de recruter Magellan (ou de le tuer s’il refuse) puis un flipper géant dans lequel deux criminels (dont Thaddeus, déjà vu au détour d’une histoire courte) tentent de piéger la Rolls du héros. Ce dernier récit connaît une fin abrupte, confirmant le fait que Géri n’est peut-être pas le meilleur narrateur du monde.
Toujours agréable à lire, avec cette petite touche surréaliste qui caractérise ce « Chapeau melon et botte de cuir français », mais j’ai connu des chapitres mieux bâtis.
Jim
Et comme c’est écrit dans le titre.
Je ne vois pas de quoi tu parles.
Tori.