NICK FURY, AGENT DU S.H.I.E.L.D. : L'INTÉGRALE 1965-1994

Après Springer il y a eu d’assez bons épisodes par Trimpe et même un par Barry Smith (que j’avais en comics mais qui a disparu…)

De mémoire je me rappel pas.

Mais S.E.R.V.O phonétiquement ça évoque quand même plus agence de renseignement que S.H.I.E.L.D à un public jeune et/ou non anglophone.

Tellement de choses ont été traduits dans les « revues de gare ». Récemment, j’ai découvert que Brother Power The Geek, de Joe Simon (et Jerry Grandenetti, de mémoire, mais j’ai un doute) a été traduit dans Maniaks #2 et 3. Je n’ai que le premier numéro (avec des épisodes d’Angel and the Ape).

[quote=« Madmonkey »]Ceci dit, et sans aborder les problèmes liés au remontage et à la traduction, qu’est-ce qui a touché le plus grand public ? Les tirages d’Arédit ou l’édition des Humanos ?
Arédit, assurément. Les tirages étaient plus conséquents et les prix plus démocratiques.[/quote]

Oui, je pense.
La grosse différence, c’est que la presse spécialisée ne s’intéresse qu’à l’album. Donc Steranko a été identifié comme un auteur important à partir du moment où il a été traduit en album (ce qui permet de mettre son nom sur la couverture, certes), et commenté dans des revues.
Reconnaissons cela dit que Phénix parlait de comics (surtout VO) en nommant les gens. C’était Dionnet qui s’occupait de la rubrique, souvent. Phénix a fait des papiers sur Infantino, Kubert, Williamson… Mais bon, Phénix, n’en déplaise, c’était du fanzine. Du fanzine de luxe, mais du fanzine quand même. Mais les Cahiers de la BD, par exemple, les sorties kiosques, ils n’y mettaient pas les doigts.
Grosso modo, les parutions kiosques, ça touchait le grand public, ça marquait des générations entières, surtout en termes de séries. Les sorties en albums, ça permettait d’identifier des auteurs (Corben, Wrightson…). L’impact n’était pas tout à fait le même. Mais question largeur du public, Arédit était gagnant, dans le cas qui nous intéresse.

Moi, j’ai mis des années à le trouver. Des années. Genre, j’ai dû le récupérer au début des années 1990.

Jim

Bon quelqu’un pouvant éditer les message à du faire une fausse manip… C’est pas grave mais c’est pas de moi. À cette époque j’étais pas né :laughing:

En tout cas très intéressants vos commentaire. Ayant commencé pas lire de la BD (au sens le plus large) via des albums et ayant toujours eu le sentiment que les formats kiosque étaient mal mis en rayons. Sérieux je compte pas le nombre de fois ou j’ai vu du Spawn à coté du journal de Mickey. J’aurais eu tendance à penser que l’album des humanoïdes avait eu plus d’impact. Mais bon, comme vous l’avez dit plus haut, c’est aussi du au fait que j’ai vu des articles y faire mention alors que j’ignorais (ou au moins avait oublié) l’existence des Eclipso et autres Inattendu.

[quote=« Zaïtchick »]
Il y avait des trous, tout le run avec Griffe Jaune est éludé.[/quote]

Tu les trouves dans Vengeur #15 et 16.

C’est à des détails comme ça qu’on comprend à quel point c’était innovant.

Jim

Visiblement, tu as commencé nettement plus tard, à une époque où, déjà, la présence en kiosques diminuait.
Des vieux comme moi ou Zaitchick (surtout Zaitchick), on a connu une période où il y avait au minimum trois intervenants en kiosques. Au début des années 1980, on avait Lug, Sagédition et Arédit (et quelques productions Mon Journal). Beaucoup de titres, certains atteignant des chiffres épatants (dans ces années-là, Strange, c’était 150 000 exemplaires).
Cela dit, la bonne présence dans tous les points de vente en France n’était pas assurée. En discutant avec des potes qui ont aussi connu cette période, je me suis rendu compte que j’étais plutôt bien loti, à Saint-Lô. Parce que dans certains coins, les titres Sagédition ou Arédit n’étaient pas aussi bien distribués, et parfois même ils avaient du mal à trouver les Albums de l’Araignée ou les Albums des Fantastiques. Donc ce n’était pas toujours la panacée.

Vers la fin des années 1980, Scarce parlait souvent de versions françaises. En général pour dire du mal, mais au moins, c’était évoqué. Qui plus est, le développement du marché de l’album, qui commence dans la seconde moitié des années 1980, favorise une visibilité plus grande de certains auteurs, et entame un glissement du lectorat d’un support vers l’autre. Et ça, ça correspond à la situation que tu as connue.

Jim

Je te le confirme. J’ai commencé à acheter des comics en kiosque quand Semic publiait la JLA de Morrison. C’est en tout le premier à m’avoir marqué avec le Superman transylvane qui était au 4th world de Kirby. ( Y a pire pour débuter je trouve ) Du coup pour les comics c’était Semic ou Panini. Il y avait peut être d’autres éditeurs mais si c’est le cas mon libraire de les prenait pas.

Je savais bien que Strange avait fait du Marvel avant, mais seulement parce que mon cousin m’avait passé de vieux numéros qu’il n’avait jeté. Et Scarce j’ai découvert ça plus tard aussi, quand mes tendances complétistes sont apparues et que j’ai commencé à quitter ma banlieue pour farfouiller dans les boutiques spécialisées de Paris.

Donc toutes cette époque dont vous parlez je ne l’a connait pas, enfin pas vraiment. Comme beaucoup de ceux de ma génération. Les gens de mon entourage que j’ai réussit à convaincre de lire des comics ( je les ai eu à l’usure ^^). Passent systématiquement par l’album, presque pas par le kiosque ,et je dois être le seul cinglé à chercher de vieux Aredit dans les vides greniers.

Bon maintenant que j’ai bien raconté ma vie j’ai des questions. Tu évoques des tirages (ventes ?) à 150 000 exemplaires pour Strange. Mais de nos jours une bonne vente kiosque c’est combien de numéros ? Ça a baissé dans les même proportions que les ventes aux USA ?

[quote=« Jim Lainé »]

Moi, j’ai mis des années à le trouver. Des années. Genre, j’ai dû le récupérer au début des années 1990.

Jim[/quote]

je l ai vu toutes les années 80 dans la bouquinerie de Marmande (47) mais je n aimais pas SERVO … je preferais MIESL (version Aredit dans les 1ers Nick Fury ou avengers) :unamused:

Comme Jim, je fais partie de la génération qui a surtout connu le kiosque.
J ai peu connu de souci de distribution (alors que je vivais en lot et garonne) alors que l’album librairie, justement, arrivait peu jusqu aux petits bleds…
J ai découvert la VO par USA magazine (qui traduisait Killing Joke) avec Album puis DV en VPC et par là Zenda et Glenat/Comics USA que je devais commander à mon libraire (en laissant des arrhes)…
c etait plus compliqué et plus cher… un album… ca me demandait des economies…

[quote=« Jim Lainé »]

Avec la double splash qui est sur 4 pages… :imp:
je les ai ceux-là…

Alors tirages et ventes sont deux choses différentes. On me corrigera si je me trompe parce que je ne suis pas au fait des détails mais le tirage correspond aux nombres d’exemplaires imprimés par l’éditeur. Ceux-ci parviennent dans les différents points de vente pour être vendus mais si c’est pas le cas, les retours sont effectués (et donc pas de vente).

De manière général si un éditeur communique facilement sur son tirage, « bizarrement » c’est moins le cas pour les ventes. Cela dis ça donne une idée approximative du succès de telle ou telle œuvre.

Pour te donner une idée, voici le rapport annuel ABCD

acbd.fr/wp-content/uploads/2 … D-2015.pdf

page 30

[quote]TIRAGES DES PRINCIPAUX COMICS DIFFUSÉS EN KIOSQUE
50 000 ex. Ultimate Spider-Man Mag Panini
45 000 ex. Star Wars Insider Panini
40 000 ex. Dans la toile de Spider-Man Panini
19 240 ex. Batman Saga Urban comics
28 000 ex. Spider-Man et ses amis Panini
25 00 ex. Avengers magazine Panini
21 00 ex. Avengers - X-Men : Axis Panini
20 00 ex. Les Gardiens de la galaxie Panini
20 000 ex. Original Sin Panini
20 000 ex. Spider-Man Panini
25 000 ex. Avengers Now ! Panini
19 00 ex. X-Men Panini
18 00 ex. Avengers Panini
18 000 ex. Original Sin Extra Panini
18 000 ex. Uncanny Avengers Panini
17 000 ex. Ant-Man Panini
17 000 ex. Iron Man Panini
17 000 ex. S.H.I.E.L.D. Panini
17 000 ex. Spider-Man Universe Panini
16 860 ex. Green Lantern Saga Urban comics
16 000 ex. Deadpool Panini
16 000 ex. Marvel Universe Panini
16 000 ex. Ultimate Universe Now Panini
15 000 ex. Avengers Universe Panini
15 000 ex. Marvel Saga Panini
15 000 ex. Wolverine Panini
15 000 ex. Wolverines Panini
15 000 ex. X-Men Universe Urban comics
15 000 ex. Walking Dead le magazine officiel Delcourt
14 730 ex. Justice League Saga Urban comics
14 060 ex. Superman Saga Urban comics
13 000 ex. Marvel Classic Panini[/quote]

Quand j’étais à Semic (première moitié des années 2000), on nous disait qu’une bonne vente, c’était la moitié du tirage. Qu’à un tiers, on épongeait les frais et on ne perdait pas d’argent. Et qu’à deux tiers, on était les rois du pétrole.
Si l’on applique ce barème aux chiffres qui viennent d’être donnés, ça donne des ventes comprises au minimum entre 25 000 et 6000, ce qui me semble assez cohérent.
Et si on l’applique à Strange vers 1980, on atteint au minimum le seuil de 75 000. Admettons qu’ils aient vendu les deux tiers de leur tirage, ça fait un Strange à 100 000 exemplaires par mois, ce qui laisse rêveur. Surtout qu’à l’époque, la France comptait 55 millions d’habitants, soit onze de moins qu’aujourd’hui.

Jim

Et puis les super-héros (et les BD en général) n’avaient pas vraiment la cote non plus à cette époque-là (bouh, pas bien, immature, pas de la vraie lecture,…).
Genre tu baisses la tête en avouant ta passion de Spider-Man quand on te demande ce que tu fais de tes loisirs.

Merci pour les chiffres. C’est vrai que dans ces conditions les chiffres de ventes potentiel d’un Strange laissent rêveur.

[quote=« Vik »]Et puis les super-héros (et les BD en général) n’avaient pas vraiment la cote non plus à cette époque-là (bouh, pas bien, immature, pas de la vraie lecture,…).
Genre tu baisses la tête en avouant ta passion de Spider-Man quand on te demande ce que tu fais de tes loisirs.[/quote]

Mouais c’est un peu mieux accepté (du moins c’est mon sentiment) mais bon y a encore du boulot sur ce plan là.

C’est même plutôt à la mode aujourd’hui, il n’est pas rare que mes collègues m’en empruntent depuis le matraquage de super héros dans la société.

Je veux bien le croire mais passé la curiosité, combien vont chercher à s’investir dans ce type de lecture.

Genre combien n’ont pas reconnu Flash dans BvS alors qu’ils ont un T-shirt avec son logo parce qu’ils l’ont vu dans Big Bang Theory ?

Perso j’attends toujours que les Eisner awards ou le grand prix d’Angoulême soit traité dans les médias généralistes comme le sont les Oscars ou le Goncourt… ou même comme peut l’être un prix sportif :unamused:

[quote=« Madmonkey »]Je veux bien le croire mais passé la curiosité, combien vont chercher à s’investir dans ce type de lecture.

Genre combien n’ont pas reconnu Flash dans BvS alors qu’ils ont un T-shirt avec son logo parce qu’ils l’ont vu dans Big Bang Theory ?

Perso j’attends toujours que les Eisner awards ou le grand prix d’Angoulême soit traité dans les médias généralistes comme le sont les Oscars ou le Goncourt… ou même comme peut l’être un prix sportif :unamused:[/quote]

Non mais ne soyons pas dupes, on est un marché de niche, mais il croît.

Mais niveau mentalité, les super héros ne sont plus de l’ordre de la honte en tout cas.

Tu veux dire n’importe comment et en privilégiant la forme au fond ?

Si tu regardes les chiffres de jim je dirais que non :mrgreen:

[quote=« Lord-of-babylon »]
Tu veux dire n’importe comment et en privilégiant la forme au fond ?[/quote]

Euh… dans l’idéal en privilégiant le fond sur la forme. Mais bon montrer qu’il y a des jurys, une critique, des analyses du média, etc. ça peut aider à attiser la curiosité de plus de monde.

Je ne crois pas. Ca apporte une forme de légitimité au même titre que d’apprendre que les comics deviennent des sujets d’études universitaires mais fondamentalement ca n’a pas l’impact et la couverture médiatique que peut avoir une adaptation cinématographique à succès.