NOUS ÉTIONS LES ENNEMIS (George Takei, Justin Eisinger, Steven Scott / Harmony Becker)

C’est notamment le sujet de Perfidia de James Ellroy, sorti en 2014 aux USA et traduit l’année suivante chez nous, et qui se passe à Los Angeles dans les quinze jours qui suivent l’annonce de l’attaque de Pearl Harbor, avec donc la question des rafles et des camps de concentration, pardon, d’internement, pour les Nippo-Américains.

C’était aussi le cadre de la seconde saison, sortie l’an dernier, de la série d’épouvante The Terror.

Mais en fait il y a des dizaines de romans (y compris pour enfants), de films, d’épisodes de série télé qui abordent la question aux États-Unis et ce depuis les années 50. (…Mais une minorité seulement ont franchi l’Atlantique. Peut-être pour la raison évoquée par Jim…) En 55, John Sturges tourne le film noir Un homme est passé (Bad Day at Black Rock), avec Spencer Tracy, qui évoque déjà le sujet avec d’autant plus de force, paradoxalement, qu’il ne montre aucun asiatique à l’écran : le personnage joué par Tracy cherche à retrouver un fermier nippo-américain dans une bourgade de l’Arizona profond, on prétend qu’il a été envoyé dans un camp après Pearl Harbor mais lui et sa famille ont en réalité été lynchés. L’année suivante sort le premier roman publié par un auteur nippo-américain, No-No Boy de John Okada, considéré depuis (à partir des années 70, en tout cas) comme un classique (il n’a jamais été traduit en français, sauf erreur de ma part) : on y suit le parcours d’un Nippo-Américain revenant s’installer à Seattle et tentant de trouver sa place dans la société après avoir passé des années interné du fait de son refus de s’enrôler dans l’armée américaine pour aller se battre contre le Japon.

Si vous avez grandi avec la saga Karate Kid, vous vous souviendrez peut-être que Mr. Miyagi est passé par un tel camp d’internement et y a perdu sa femme et son fils…