ON EST CHEZ NOUS t.1-2 (Sylvain Runberg, Olivier Truc / Nicolas Otero)

« Méchant ! Singe ! »
:wink:

Jim

Tiens, j’ai essayé de l’enregistrer hier soir. J’ai vu une heure, au moins jusque là … et visiblement, la machine a voulu être méchante également …

« Méchante machine ! »

Jim

(Soyons clairs : le monde en général est méchant)

Tiens,c’est marrant:j’avais imaginé un groupe de cagoulés corses reprenant les codes de différents genres:
on avait dans le lot un bandit fantômassien mystérieux,un ninja en tenue de ninja avec une cagoule,un tuenr psychopathe muet au physique d’armoire à glace increvable avec une cagoule et une machette,un sniper,un super-méchant avec une cape,une cagoule et des gadgets qui pourrait être un double maléfique de Batman (il y en avait un autre pour Fantômiald) etc…

J’avais fait la même chose pour des islamistes,des racailles, des mafieux,le Ku Klux Klan et les Illuminati.

La fin est la même:un membre des ces groupes,qui a été l’élève des autres membres,devenait le boss de fin, une sorte de synthèse (mais aussi un double maléfique de Regulator (le personnage,pas moi)).

L’Illuminati finissait par réunir le Klansman (nommé le Génocidaire),l’islamiste (nommé le Zélé),le délinquant (nommé…le Délinquant), le mafieux (sans nom de code) et le cagoulé corse (nommé sobrement Lisandru) au sein d’une Legion of Doom dont les membres passent plus de temps à essayer de s’entretuer.

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A paraitre le 17 juin "« On Est Chez Nous » T2 : « marchands d’espoir » (scénario : Sylvain Runberg & Olivier Truc/Dessin : Nicolas Otero/Couleurs : Vérane Otero/Hachette/Robinson) Le résumé de l’éditeur : « Thierry Mongin est un journaliste qui enquête sur l’extrême-droite. Son choix se porte sur une petite cité provençale où Chloé Vanel, l’ancienne égérie d’un parti d’extrême droite effectue son grand retour. Mais le jour de son arrivée, un évènement va changer le cours de son enquête : un immigré clandestin a été assassiné. Il est retrouvé pendu, avec autour du cou, un panneau avec l’inscription : “On est chez nous”…
Sylvain Runberg (Millenium), Olivier Truc (Le dernier Lapon) et Nicolas Otero (Morts par la France) associent leur talent dans cette bande-dessinée coup de poing, dérangeante et nécessaire »

Je ne sais pas pourquoi, mais dimanche dernier, j’ai eu envie sortir cette BD du tas où elle se situait, malgré tout le bien que peut penser Kab des éditions Robinson.
Bon, alors déjà, je tiens à rassurer les sceptiques : les masques présents sur la couv’ sont allégoriques, notamment parce que le petit groupuscule local de la petite ville du Vaucluse où se situe l’histoire s’appelle le Sanglier de fer.
En tout cas, la couv’ du 1er tome m’avait bien attiré l’œil, quand même.
Et puis je n’ai pas vraiment eu l’impression que le discours nationalistes était ici banalisé, bien au contraire. Là où j’étais un peu sceptique sur quelques attitudes, lignes de dialogues; … que je pensais peut être un peu trop caricaturales par moment (ne croyant pas qu’on puisse agir comme ça, naïf comme je suis), le cahier supplémentaire en fin d’album, sur la montée du FN dans les mairies, du sud notamment, et sur l’évolution de son approche du lien avec ses électeurs donne encore plus de crédit au récit… et fait bien rire jaune quand on voit, 5 ans après l’interview, que Jean-Yves Camus avait raison et en filigrane, avait presque prédit ce qui allait arriver, sans le vouloir.

Donc, l’histoire. Des journalistes arrivent dans cette ville (dont un qui enquête sur l’évolution d’une ville quand elle arrive aux mains du FN), car les élections municipales vont mettre en avant une jeune et très prometteuse politique du parti d’extrême-droite (ouais, y a du Marion là-dedans), en lieu et place du maire présent depuis 12 ans (qui laisse sa place pour aider le parti). Et au même moment, un immigré africain est retrouvé pendu dans la campagne avoisinante (cf. la page en début de sujet). Evidemment, ça va changer les objectifs des journalistes (sauf le perso principal, qui reste sur sa ligne de conduite… jusqu’à ce que son patron lui dise le contraire, à a sa manière. C’est la caution comique de l’album, que je pensais un peu exagérée aussi, mais comme Olivier Truc est aussi journaliste, je pense qu’il y a du vécu :joy:), et lancer une enquête.

Alors, y a pas mal de bulle et de texte, car tout passe par des échanges et des dialogues. Il y a assez peu d’action, mais je dois dire que voir monter les tensions à tous les niveaux, et dans tous les camps, ça fait monter les enjeux.
La dernière scène rappelel beaucoup la preuère, et permet évidemment d’avoir envie d’en savoir plus avec le second album, mais je crois malheureusement que je sais qui est le coupable (mais cela dit, si c’est bien ça, ça sert aussi le propos politique des auteurs). alors, ça peut manquer de rythme, mais j’avoue que si j’ai eu du mal à avancer cette semaine pour cause de taff, ce matin, j’ai avalé une quarantaine de page de rang, plus le cahier supplémentaire, qui est très abordable, même quand tu n’es pas trop au fait politique.

Alors, évidemment, même si quasiment tout le monde en prend un peu pour son grade (la vision des parisiens par les autochtones… en fait, faut croire que al région de Paris et ses « parisiens » donnent cet effet là à tout le monde :joy:), les nationalistes et affiliés sont les plus touchés, largement. Soit par leur attitude frontale, soit par leur côté mielleux et leur manière de fantasmé/maquillé une situation (le maire est très bon à ce jeu), soit par le développement de leurs idées.
Ce que j’aime bien, c’est que tout arrive par petites touches, avec l’aide du récit, car ça ne semble pas vraiment forcé de montrer tout cela. Et le supplément en fin d’album fait écho où tout ce qui est dit, ce qui donne encore pus de crédit à ce qui s’y passe (bon, les pendaisons, c’est peut être américaniser le récit, mais ça donne l’idée)

Quant au dessin d’Otéro, vu que c’est mon chouchou, c’est difficile de dire quelque chose. Bon, là, il utise son style « dessin », un peu à la Amerikkka, mais ça me semble moins « rugueux », moins anguleux, peut être.
Et puis il n’a pas encadré ses cases avec des lignes noirs. Je trouve ça pas mal, ça me semble moins agressif, surtout que la colo est assez claire.

Bref, je pense que tous ceux qui suivent l’actualité, des reportages ou des enquêtes sur la manière dont sont gérer des villes par FN n’apprendront rien. Des gens comme moi qui n’ont pas suivi et qui pensent que c’est romancé (enfin, en partie pour mon cas), bah, ça peut valoir le coup. Et je pense que c’est presque utile de lire cette BD.

2 « J'aime »

Je ne suis jamais fan du procédé. J’aime quand une case a un contour. Mais bon, c’est personnel.

Il y a deux tomes : sais-tu si la série / l’intrigue est finie ?

Jim

Oui c’est fini.
J’attaque le second ce soir…

Sur Bédéthèque, ils indiquent « série en cours », comme s’il y avait d’autres tomes ou un autre cycle prévus…
Tu nous raconteras.

Jim

Juste avant d’aller voter, j’ai fini le tome 2 ce matin.

Eh bien pas tout à fait. Y a de ça, mais tout en étant plus subtil. Disons que les deux meurtres sont des conséquences d’actes et de schémas de pensées. Par deux meurtriers distincts, dont celui auquel j’avais pensé à l’issue du 1er tome.
Et je trouve que les auteurs arrivent à bien mettre petit à petit des éléments qui montrent pourquoi certains versent vers le nationalisme, de manières diverses, d’ailleurs (disons que l’absence de culture - ou la volonté de ne pas se cultiver - est amené subtilement)
Ils montrent aussi toute la duplicité du fonctionnement, notamment via le maire, qui croit vraiment avoir tous les pouvoirs au sein de sa ville (il est vraiment croquignolet, lui)
Le seul risque, quand on lit ça, ce serait de croire que tout est romancé, d’autant plus que celle fois-ci, il n’y a pas de cahier supplémentaire dans l’album, pour amener de l’explication et la véracité dans cette histoire, somme toute romancé.

Alors, ça se finit. Pas de frustration à la fin de l’histoire. Mais le changement de position du journaliste à la fin de l’histoire pourrait faire penser à amener un autre cycle, sur un autre sujet, toujours lié au nationalisme.

En fait, je ne m’en étais pas rendu compte de prime abord, à la lecture du 1er album. Et là, même en le sachant, ça ne m’a pas dérangé. Mais avec un contour noir, ça aurait peut être été plus nerveux.

J’oubliais : même si le rythme reste un peu le même, avec assez peu d’action (mais si on ne veut pas trop romancé et rendre tout cela crédible, vaut mieux pas). Mais j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup moins de bulles.
Ah, et j’ai bien aimé le travail autour du journalisme dans sa globalité. Jusqu’au bout.
Les auteurs ont quand même réussi à rendre leurs persos très humains, avec leurs humeurs et leurs peines.

Sûrement pas la bd de l’année, mais par les temps qui courent, elle reste très intéressante. Au moins pour ceux qui n’ont pas encore ouvert les yeux.

Noté.
Merci.

Jim