Discutez de Paradis Perdu
En sauvant un enfant, un Ange se retrouve en plein milieu de la guerre entre le Ciel et l’Enfer, prenant conscience des manœuvres qui le dépassent.
Sur ce postulat de base, le tandem de scénaristes Ange (Anne et Gérard) livre un récit qui marche sur les plates-bandes de Neil Gaiman, mais en version film à grand spectacle, orientant leur série vers l’aventure, l’action et la fantasy contemporaine.
Le premier tome est dessiné par Alberto Varanda, dans le style dynamique qu’on lui connaît, largement inspiré des comic books. Son encrage marqué, avec des ombres bien définies et des formes limpides, fait merveille. Ses influences apparaissent de manière évidente, mélangeant le trait d’Olivier Vatine, les ombres cassantes de Mike Mignola, les trognes et les tignasses des personnages de Travis Charest. Le tout dans un cocktail des plus efficaces.
Nous sommes en 2002 et le dessinateur, sans doute appelé par d’autres projets, abandonne la série. Il faut donc que l’éditeur et les scénaristes trouvent un repreneur. Ce dernier arrive en la personne de Philippe Xavier, un dessinateur issu des comic books (malgré ses origines bordelaises) et qui a travaillé sur des séries telles que Legendlore ou Mortal Souls, cette dernière avec Steven Grant chez Avatar.
Philippe Xavier vient de revenir en France et a déjà travaillé, outre quelques prestations chez Semic, sur le premier tome du Souffle, un album de fantasy déjà écrit par Ange et mis en couleurs par Alexe, qui dessinera bientôt d’autres albums pour Jean-Luc Istin. Toute cette équipe sur retrouve sur Paradis Perdu, assurant les tomes 2 à 4 de ce premier cycle.
Xavier parvient à se fondre sans grand souci dans les codes graphiques proposés par Varanda. On note, entre autres, qu’il reprend la manière qu’avait son prédécesseur de dessiner les cheveux, et l’usage qu’il faisait des masses noires, ce qui contribue à déclencher une épure graphique qui se confirmera par la suite.
L’ange Gabriel, fidèle à sa promesse, se lance dans une quête qui le conduira (et les lecteurs dans son sillage) dans des lieux insolites et grandioses, comme on dit. On remarquera que justement le dessinateur fait preuve d’une certaine démesure dans la peinture de décors exotiques.
Si le récit en soi n’est pas particulièrement novateur, c’est l’occasion pour Xavier de dessiner des scènes de bataille assez épiques et de donner libre cours à son goût de l’action : le sujet lui permet de livrer des images spectaculaires.
Les quatre tomes de la série seront compilés dans une intégrale en 2015.
Jim
Si j’ai bien aimé le 1e cycle, en revanche le 2e m’a pas vraiment séduite et je trouve que l’on peut s’en passer.
Jim, tes reprises d’anciennes BDs me font réaliser que j’ai encore plus de retard dans mes avis que je ne le pensais. Aïe!
ginevra
C’est le fruit soit de souvenirs qui remontent, soit de relectures, un peu en diagonales, à l’occasion d’un passage devant un rayon de ma bibliothèque. J’ai remarqué que parfois, ça provoquait des réactions comparables chez les visiteurs (eux-mêmes lecteurs), donc c’est toujours agréable de partager. Et somme toute, ce n’est pas trop consommateur de temps.
Jim