PASSE-MOI L'CIEL t.1-8 (Janry / Stuf, Janry)

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La critique de Passe-moi l’ciel T.7 (simple - Dupuis) par ginevra est disponible sur le site!

Lire la critique sur BD Sanctuary

J’ai récemment chiné le sixième tome (sur sept) de la série d’humour Passe-moi l’ciel, intitulé « Réservé aux membres ».

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Le principe est simple : Saint-Pierre contrôle les arrivées au paradis. Sur ce postulat de base, Janry (qui pour le coup se met au scénario) signe des gags très variés, tenant à la fois sur la nature de l’arrivant, sur la qualité de sa mort, mais aussi sur les activités diverses de Saint-Pierre, sur les aléas administratifs, voire sur la capacité de ce dernier à s’adapter aux visiteurs.

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C’est plutôt drôle, pas trop répétitif (en tout cas sur ce tome qui, pour l’heure, est le seul que j’aie lu), joliment dessiné par Stuf (que je ne connais pas, et qui me semble avoir regardé Ernst et Bercovici pour en tirer le meilleur).

Jim

Normal : c’est la seule série qu’il ait dessinée avant de rejoindre Saint Pierre (il est décédé il y a quelques années).
Il était le coloriste de Janry pour Spirou et Le petit Spirou, ainsi que sur Soda.
C’était le troisième compère du duo Tome & Janry (dont il ne reste plus que Janry, désormais).

Tori.
Edit : oh, je croyais son décès plus récent…

Fichtre, je n’avais pas fait le rapprochement.

Jim

Passe-moi l ciel - Tome 8 - Juste ciel !

Tout le monde meurt un jour ou l’autre et se retrouve « de l’autre côté ». Et cela fait plus de vingt-cinq ans que Stuf et Janry nous racontent ce qui se passe après la mort. Et l’accueil au paradis (ou en enfer) n’est pas triste : on y retrouve pêle-mêle les chaussettes célibataires, les dinosaures (grosse affluence il y a 65 millions d’années) ou encore Atchoum, Prof et Timide (ça, c’était la fois où Blanche-Neige avait décidé de faire une tarte aux pommes…). Quant aux chanteurs de charme et autres princes charmants, ils risquent fort de finir en enfer, Saint Pierre supportant mal la concurrence de ces bellâtres…

Bref, en attendant que votre dernière heure soit venue, Passe-moi l’ciel est une saine lecture rigolote vivement recommandée !

Dans un souci de repérages tout à son honneur, Stuf a décidé de partir explorer le paradis. C’était en 2015. Depuis, Janry continue la série seul…

  • ASIN ‏ : ‎ B0BPNW11X1
  • Éditeur ‏ : ‎ DUPUIS (17 mars 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 48 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1034731268
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 788 g

Né le 2 octobre 1957, à Jadotville (aujourd’hui Likasi), dans l’actuelle République démocratique du Congo, Janry passe les premières années de sa vie en Afrique avant de débarquer à Bruxelles. Déjà dessinateur compulsif, il apprend à discipliner sa boulimie d’images grâce à des cours d’arts graphiques où il fait la connaissance de Stéphane De Becker (alias Stuf) et de son futur alter ego Philippe Tome.

De fanzine en petit travail de commande, Janry commence à se faire remarquer dans le milieu de la bande dessinée. Il commence à collaborer avec de grands noms, comme Dupa (Cubitus), dont il devient l’assistant. Remplacé à ce poste par son ami Tome pendant son service militaire, il assiste avec ce dernier Turk et De Groot (Léonard) à son retour. C’est à cette époque que Tome et Janry sont repérés par Alain de Kuyssche, rédacteur en chef du journal Spirou, qui leur propose d’animer à partir de 1981 la rubrique hebdomadaire Jeurêka.

La même année, Janry et Tome publient dans le Spirou 2253 une histoire courte du groom tutélaire des Éditions Dupuis, intitulée La Voix sans maître. La tonicité totale du trait de Janry et le redoutable humour de Tome leur valent d’être aussitôt choisis pour reprendre la série mythique. Tome et Janry vont dès lors animer un cycle d’albums qui rentreront dans la légende du neuvième art, apportant un incroyable regain de popularité à Spirou. On peut ainsi citer La Vallée des bannis, Le Rayon noir, Spirou à New York ou encore Le Réveil du Z. À l’aise dans tous les pays et genres dans lesquels Tome l’invite, Janry terminera son parcours sur Spirou et Fantasio en 1998 avec Machine qui rêve, album aux accents SF et réalistes qui bousculera délicieusement le vénérable personnage. De nos jours encore, les Spirou et Fantasio de Janry et Tome restent des modèles, tant en termes de mécanique graphique que narrative.

En 1987, Janry illustre La Jeunesse de Spirou, 38e album des aventures de Spirou et Fantasio. L’accueil est si bon, et le plaisir de création si évident que Tome et Janry font du Petit Spirou une série à part entière. Sorti en 1990, Dis bonjour à la dame, premier tome du Petit Spirou, installe un univers d’enfance irrésistible, à l’humour implacable et volontiers irrévérencieux. Tome et Janry, dans cette série qui devient la vitrine du journal Spirou, imposent des personnages aussi marquants que Mademoiselle Chiffre ou Monsieur Mégot. Le dernier Petit Spirou écrit par le regretté Philippe Tome, La Vérité sur tout !, sort en 2019, l’année même de son décès. Le Petit Spirou s’est vu consacrer, en 2017, un film réalisé par Nicolas Bary, avec Sacha Pinault dans le rôle-titre, mais aussi Pierre Richard, François Damiens ou encore Philippe Katerine.

À partir de 1990, Janry (qui depuis l’enfance est décidément resté un boulimique d’images) s’octroie une récréation en écrivant les gags de la série Passe-moi l’ciel, dessinée par son vieux complice Stuf et publiée dans le journal Spirou. Fidèle en amitié, Janry poursuit la série en tant qu’auteur complet après la mort de son dessinateur et ami en 2015.

Janry a également réalisé, à partir de 2013, Les Aventures de Poussin Ier, série de gags humoristico-philosophiques imaginés par le célèbre écrivain Éric-Emmanuel Schmitt.

Avec son dessin explosant d’énergie et de bonne humeur, Janry a déjà fait le délice de plusieurs générations de lecteurs mais aussi de plusieurs générations de Spirou, puisqu’il a animé le groom tutélaire des Éditions Dupuis et créé Le Petit Spirou avec le regretté Philippe Tome. Auteur populaire et essentiel, Janry a signé des albums aussi mythiques que La Vallée des bannis, Spirou à New York ou Machine qui rêve et réalise également en solo la série Passe-moi l’ciel depuis le départ de son complice Stuf.

Né le 19 janvier 1959 à Bruxelles, Stéphane De Becker, alias Stuf, alias encore Staif, se lie d’amitié avec Tome et Janry à l’école des Arts de Woluwé-Saint-Lambert où enseigne Guy Brasseur, dessinateur de « Scampi » dans TINTIN, enseigne son art. Le trio se forme dans la bonne humeur en imaginant les aventures de « Pétard Guy » (qui n’est autre que leur professeur !), un western quelque peu coquin où chacun des trois met la main à la pâte pour caricaturer les seconds rôles de la saga : Dynamite Stef (De Becker), Cactus Phil (Tome) et Coyote Janry. Les amateurs de précision seront ravis d’apprendre que, dans cette quasi prédiluvienne tentative d’apprentissage du travail en commun, Janry se réserva la belle Géraldine Lulu, l’indien Dynamite Stef - il avait déjà les cheveux jusqu’aux épaules ! - et tout l’encrage. Tome animait Coyote Janry et Pétard Guy. De Becker se chargea de Cactus Phil, des personnages secondaires et du crayonné des décors. En 1979, le ministère belge de la Culture organise un concours réservé aux jeunes auteurs de BD. Devenu étudiant à Saint-Luc, Stéphane De Becker y participe, seul, et remporte un prix. Les planches de « Pétard Guy » sont également soumises au jury de cette initiative et assurent un second prix au trio ! L’artiste va connaître une période réaliste et fanzineuse, influencée par ses études à Saint-Luc, mais la bonne humeur finit par l’emporter et il rejoint l’atelier Tome et Janry où, à partir de l’épisode « Le réveil du Z » en 1985, il assure les couleurs de « Spirou et Fantasio », puis du « Petit Spirou » et de « Soda ». L’envie de dessiner le reprend toutefois et il crée avec Janry pour scénariste la page d’animation des « Jeux d’enfer » en 1988. La volonté lui prend brusquement de dessiner plus de petits personnages que des labyrinthes ou des grilles de mots croisés. Leur production commune évoluera graduellement vers la série de gags de « Passe-moi l’Ciel ». Elle n’en reste pas moins servie au compte-goutte, mais n’ont-ils pas l’éternité céleste devant eux? C’est au bout de dix ans, pour saluer le millésime 2000, que leurs premiers albums seront distillés avec modération et sage lenteur pour ne pas épuiser trop vite la faible réserve accumulée par les auteurs. Le 22 juillet 2015, Stuf décède en France à l’âge de 56 ans.