PATHFINDER : LE SANG DU GUERRIER (Marcus Nispel)

Le pitch :

Un jeune viking est recueilli par une tribu indienne suite au naufrage de son drakkar sur les côtes d’Amérique du Nord.
Quelques années plus tard, ce dernier se dressera contre son peuple d’origine pour protéger sa tribu d’adoption.

Mon avis :

Pathfinder est un film frustrant ! un potentiel énorme pour un résultat des plus classiques.

Déjà le pitch de départ donne envie : une opposition entre un viking adopté par les indiens et son ancien peuple. De quoi faire un film épique, barbare dans la veine d’un Conan ou d’un 13ème guerrier !
Ensuite, il y a l’esthétisme du film. Cette dernière est simplement magnifique ! Chaque plan est travaillé à l’extrême faisant de ces derniers de véritables tableaux proches des dessins de Frazetta.
Décors et éclairages sont somptueux, flamboyants, et tout le début du film (en particulier la découverte du drakkar) accentue cet effet grâce à un rythme lent, posé, où la caméra prend le temps de s’attarder sur ceux-ci et de les magnifier.
Mais ce qui rend ce film si magnifique visuellement ce sont les vikings ! Leur esthétisme est tout simplement exceptionnelle, les faisant apparaître comme des figures mystiques, des démons sortis tout droit des mythologies nordiques : casques à cornes au design torturés (mélange entre démon et tête de mort), armures qui mixent à merveille cuir, peau de bêtes et mailles les faisant apparaître plus grand et plus large que des homme normaux (accroissant ainsi leur côté démoniaque) et l’utilisation de l’islandais dan leurs dialogues est une excellente idée qui renforce leur nature démoniaque.
Ils sont juste somptueux et leur première apparition accentue cet impression de démons qu’aucune force terrestre ne pourrait abattre.
Ajoutez à ce somptueux visuel une première demi-heure au rythme formidable (rythme d’abord lent puis qui s’accélère avec l’arrivée des vikings) et à la réalisation efficace (les premiers affrontements sont très bien mis en scène et barbares juste ce qu’il faut) et on se dit que le film part vraiment sur de bon rails et qu’il peut atteindre (voire dépasser) le niveau du 13ème guerrier.

Hélas tous cela est contrebalancé par des défauts qui amoindrissent la magnificence visuelle du film.
Premier défaut un scénario plutôt faiblard qui reprend sans génie les poncifs du genre : héros tiraillé entre ses origines et sa nouvelle famille et qui semble intégré nulle part, histoire d’amour assez niaise et sans intérêt pour l’histoire ainsi qu’un message philosophico-pacifique des indiens naïf…

Mais le plus gros défaut du scénario teint à l’utilisation de la figure des vikings. Alors qu’ils apparaissent au départ comme des démons quasi invincibles, ils deviennent après une demi-heure de film de simples barbares assoiffés de sang et pas très fin de surcroît (le héros les tue à la pelle et ils tombe dans tous les pièges possibles), ce qui est très frustrant car les démystifiant trop rapidement et transformant le film en banal actionner (contrairement à un 13ème guerrier où on se rend compte que tardivement du statut mortel des mystérieuses créatures).
A ceci s’ajoute une réalisation et à un montage qui perd de sa superbe au bout d’une demi-heure. Alors qu’au début il prend le temps d’installer intrigue et personnages, que les combats sont filmés avec fluidité (pour les premiers affrontements de Ghost avec les Vikings), tout d’un coup on bascule vers des scènes hachées, saccadées (avec de très – voire trop- nombreux changements de plans lors des affrontements). Alors ceci avait peut être pour but de montrer que le héros sombrait dans la folie guerrière et que la violence jusque là contenue en lui explose, mais cela nuit grandement à la fluidité de l’ensemble et ce d’autant plus que le film enchaîne les séquences sans véritables liens (on passe d’un lieu à un autre plus pour monter une variété de décor que pour servir le film) et qui plus est somme toute prévisibles.
Le dernier bémol viendra du héros interprété par Karl Urban (qui si mes souvenirs sont bons jouait Eomer dans le Seigneur des Anneaux). Celui-ci a un jeu assez pauvre : peu d’expressions, regard de veau mort, il fait assez retomber le souffle épique dans les parties dialoguées.

Bref, alors que le film est une totale réussite esthétique et qu’il aurait pu devenir une grande épopée flamboyante et barbare, il n’est au final qu’un simple actionner. La mauvaise utilisation des personnages vikings (mais bordel quelle réussite graphique leur apparition !) et un scénario sans risque lui font rater les dernières marches pour atteindre le statut de bon film.
Dommage.

super avis

Clair que ce film manque de punch, et si le début est accorcheur, il traine en longueur.

pas mal aussi l’analogie entre les viking (pathfinder) et les wendols (13ième guerrier) mais comme envahisseurs pro du nettoyage ethnique.
pour pathfinder, je vois le côté mystique dans les pouvoirs chamaniques du vieux chef indien, guide spirituel du héros qui l’empèche de sombrer dans la folie de sa quête de vengeance, et dans les croyances de ce peuple: le cheval blanc, annonciateur de changement.

justement j’ai trouvé ce côté mystique très mal mis en scène : le cheval blanc fait super kitsch et les rêves du héros sont très mals mis en scène rendant ainsi ce côté mystique sans force pour l’histoire

hummm m’avais vraiment tenté ce film vu que suis assez fan des film de tuerie épique au scénario facile… Bon bah vu ce que t’en dis je pense que je me le prendrais un de ce 4

n’empêche que Karl Urban est un super acteur mais bon manque plus qu’à voir le film de mon côté :slight_smile: