PATLABOR (Mamoru Oshii)

Patlabor, le film sort dans les salles japonaises en juillet 1989 soit un mois après la sorti du dernier épisode de la série d’OAV sortie entre 1988 et 1989.

Suite de cette série, le film partage également le même réalisateur à savoir Mamoru Oshii qui signe ici sont quatrième film après Lamu : Only You, Lamu : Un rêve sans fin et Lunettes Rouges et le premier film de la franchise Patlabor qui s’étend peu à peu sur différend média (le manga étant alors en cours de publication).

Elément d’arrière-plan dans les OAV, le projet Babylon devient prend une position central dans un film qui peu décontenancer le néophyte au premier abord. Après une introduction mystérieuse mais diablement excitant qui montre qu’on est monté en gamme en terme visuel, la suite nous repose le contexte de la série avec, notamment, un boom de l’industrie et de la construction devant répondre à l’impératif d’un manque de place dans la ville Tokyo. Le projet Babylon consiste en fait créer des ilots et des routes artificiels dans la baie. D’où le nombre croissant de Labor dont la plupart sont construit dans une usine marine gigantesque appelé l’Arche.


Il faut toutefois chopper les renseignements en vol pour comprendre les spécificités de la section de police qui donne son titre au film et, surtout, des personnages mise en avant précédemment sont ici relégué au second plan pour apparaitre au moment déterminant.

Face à un nombre croissant de Labor devenu « fou », c’est avant tout Asuma, Noa et, surtout, Goto qui seront mis en avant dans une enquête qui va peu à peu s’étendre et déboucher sur une possible catastrophe au proportion biblique.


Si le film recèle de moment drôle (l’intervention contre un Labor « fou ») et de douce quiétude (la récolte des tomates), le film va surtout s’aventurer dans les vastes pâturages du thriller flirtant avec un fantastique bon aloi. Car tel face à un Ozymandias ayant déjà établi son plan, nos policier font face à un danger dont le principal maitre d’œuvre a tout mis en place avant de se suicider.


Plus on découvre l’ampleur de la catastrophe à venir (via une construction scénaristique à tiroir mettant principalement en valeur l’intelligence quasiment machiavélique de Goto), plus on se dit que rien ne pourra empêcher cela. Et pourtant c’est ce que vont tenter de faire nos héros lors d’une dernière partie où l’action et la poudre vont parler face à une armée robotisée.


Patlabor, le film est à la fois la suite logique des OAV mais également une nouvelle variation. Comme si les créateurs se rendait compte du potentiel d’un matériau capable de fournir des histoires passionnantes quelques soit le genre utilisé. Oshii semble en effet trouver ici un écrin parfait à ses questionnements sur le rouleau compresseur qu’est l’avancée technologique ou la modernité faisant fi de l’ancien. Le film joue d’ailleurs parfaitement sur cette opposition tout en jouant sur d’autres constamment (entre ancien et jeunes, femmes et hommes etc.) et continue, encore une fois, d’explorer la folie. Folie des Labor comme celle de Hoba qu’on ne pourra que vainement comprendre à travers l’enquête de l’inspecteur Matsui où des réflexions de Goto.

Et c’est sur un final aux aurores qu’on quitte nos policiers avant de les retrouver quelques mois plus tard de retour sur le petit écran.

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