PATLABOR

Après la série d’O.A.V.
Après le film

Voici la série télévisée et l’occasion d’un nouveau départ

En effet, diffusée à partir du mois d’octobre 1989 (soit trois mois après la sortie du film), Patlabor The Mobile police : On Television, n’est pas la suite des O.A.V. et du film mais une nouvelle approche de cet univers afin de conquérir un plus large public en adaptant le manga. Si les personnages restent les mêmes, on constate par contre quelques changements dans l’histoire. La où les O.A.V. nous présentaient une équipe déjà constituée, la série télévisée commence quand à elle avec l’arrivée de la jeune cadette Noa Izumi au sein de la 2ème Division qui vient de recevoir de nouvelles machines, les fameux AV-98 Ingram. Avec également l’arrivée de Kanuka Clancy, lieutenant de la police de New-York envoyée en formation de plusieurs mois pour étudier ces machines, c’est l’occasion pour le capitaine Goto de revoir la formation de sa division. Ainsi après quelques essais et, déjà, une aventure rocambolesque dès le premier épisode, Noa Izumi deviendra la pilote du 1er Ingram qu’elle nommera affectueusement Alphonse, Asuma Shinohara sera son superviseur et Hiromi Yamazaki son transporteur. A leurs coté, Isao Ohta, Kanuka Clancy et Mikiyasu Shinshi formeront l’autre équipe d’une deuxième division qui deviendra d’avantage célèbre pour ses dérapages et les dégâts causés que pour ses hauts faits.


Passage sur le petit écran oblige, l’animation est inférieure aux O.A.V. et, bien sur, au film. Ceci étant dit, la série se défend très bien même si on peut constater une qualité moindre vers la fin, cela peut s’expliquer par la prolongation du nombre d’épisode que la série a connue, passant de 24 épisodes initialement prévus (couvrant la période de formation de Kanuka Clancy) à 36 (l’arc du Griffon) puis à 47 épisodes. Toutefois la série s’en sort tout à fait honorablement et si elle n’est pas dans le haut du panier des productions télé de l’époque, elle reste d’excellente facture. Cela tient à la très bonne animation des personnages, un mecha-design pertinent, à quelques audaces et surtout à la tenue d’une atmosphère unique qui fait la spécificité de Patlabor.


Car ce qu’elle perd en qualité technique, la série la gagne en développement de son univers si particulier. Celui d’une série de SF avec des mécha qui ne recherche jamais le spectaculaire. Dans sur une base isolée à l’extérieur de la ville (ce qui n’est pas sans poser des problèmes de ravitaillement comme le montre SV2 Wiped Out ! l’un des épisodes les plus drôle et ubuesque de la série) et face à des crimes qui n’arrivent pas tous les jours (parce que bon, faut les piloter les engins), le temps peut paraître souvent long et il faut donc bien trouver de quoi s’occuper. D’où l’approche originale de la série à l’inverse de la majorité de la production du même type, que Patlabor parodiera justement dans l’un de ses derniers épisodes (CLAT Forever)

La richesse des personnages permet donc une grande variété des histoires et on se plait à suivre le quotidien de cet équipe pas comme les autres. Un jour ils doivent protéger un ministre, l’autre enquêter sur des actes de sabotages d’une autoroute en construction, le suivant les voient accueillir une pop-idol en leur sein voire même le prince d’un pays lointain. Les médias n’étant jamais loin, ils doivent également composer avec des journalistes réalisant un documentaires ou bien montant en sauce une affaire anodine (Shore Watch Out Order).


Et pendant ce temps là Ohta se fiance, Shinshi tente de concilier son travail et son mariage, Kanuka veille sur sa grand-mère et le capitaine Goto espère secrètement l’amour de Shinobu. Et puis il y a le duo Noa/Asuma. Les deux jeunes gens sont clairement plus qu’amis et leur relation ponctuera la série sans toutefois être au centre de celle-ci. Fils du PDG de la Shinohara compagnie qui construit les Labors au Japon, Asuma fuit un cadre familial et un passé douloureux qu’on entrevoit à peine. A l’opposé de beaucoup de clichés de personnages féminin, Noa se questionne continuellement sur ses capacités (notamment en comparaison de Kanuka) et développe un lien particulier avec ce que beaucoup d’autres considèrent comme une simple machine.


Le rapport à la modernité est d’ailleurs très souvent au centre des enjeux de la série. De par la nature de la patrouille mobile et sa localisation en dehors de tout grands environnements urbain, celle-ci se pose déjà en observateur extérieur. Un des leitmotiv de la série se trouve aussi dans la volonté de renouvellement des machines de la Division (ce qui donnera lieu à un magnifique épisode sur le deuil dans le double épisode de fin). Nombres d’interventions qui ont lieu suite à des actes terroristes impliquant des militants écologistes, la course à l’innovation sera également traitée sous l’angle humoristique (Labor and Flower et son chef Yakuza fan des Labor) mais aussi de manière plus sérieuse avec plusieurs épisodes abordant l’espionnage industriel et, bien sur, les épisodes formant l’arc du Griffon. Ce dernier voit nos héros être confrontés à un groupe mystérieux tentant de concevoir un Labor de combat afin d’être vendu sur le marché de l’armement. Le tout dans la plus grande illégalité. Un projet qui partira en vrille et qui verra la confrontation du robot piloté par un jeune garçon face à une Noa qui ressortira changée de ces événements.


Cet arc se distingue par le nombre d’épisodes qui lui ai consacrés ainsi que par la tonalité plus dramatique le rapprochant de celle du film tout en restant totalement cohérent avec le reste d’une série bien à part. Car c’est cela Patlabor, une série à hauteur d’hommes et de femmes serait-on tenté d’écrire. Une fiction télévisuelle qui se permet de proposer tour à tour des épisodes fantastiques, comiques, poétiques, parodiques, romantiques, voire même nostalgiques mais aussi une série qui interroge sur le temps qui passe dans une société qui va toujours de l’avant.

Patlabor, la série de mecha zen et qui après 47 épisodes a encore des choses à dire.

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