REALISATEURS
Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
SCENARISTES
Collectif Disney, d’après l’oeuvre de J.M. Barrie
DISTRIBUTION
Tom Conway, Bobby Driscoll, Kathryn Beaumont, Hans Conried…
INFOS
Long métrage américain
Genre : animation/aventures
Année de production : 1953
Comme ce fut souvent le cas, Peter Pan est un projet que Walt Disney a porté durant de nombreuses années. Il découvrit l’oeuvre de James Barrie pendant sa jeunesse et interpréta même le personnage dans un spectacle de son école. En 1939, Disney put acquérir les droits pour une adaptation en film d’animation auprès du Great Ormond Street Hospital, qui détient les droits de la pièce depuis 1929.
Le développement de la production commença assez tôt (et même avant la signature avec le Great Ormond Street Hospital), Peter Pan étant à l’origine prévu pour être le quatrième long métrage d’animation de Walt Disney. Il sera finalement le 14ème, de nombreux problèmes (dont les soucis financiers que connut le studio au sortir de la Seconde Guerre Mondiale) ayant repoussé sa mise en chantier officielle, qui eut lieu à la fin des années 40.
Le film sera un très grand succès mais pourtant, Walt Disney n’a jamais été totalement satisfait par le résultat final, principalement à cause de la personnalité du personnage-titre, qu’il finira par ne plus vraiment apprécier. Peter Pan garde en effet ce côté ambigu que lui a donné son créateur, ce qui est amplifié par sa première apparition dans le film, alors qu’il apparaît dans les airs au dessus de la maison des Darling et que son visage éclairé par la Fée Clochette le fait presque ressembler à un lutin diabolique.
Peter a beaucoup de défauts…c’est un ado égocentrique, railleur et il peut même se révéler cruel à certaines occasions (mais de façon inconsciente)…mais il ne manque jamais de courage (là aussi souvent inconsciemment) et sa bonne humeur et son enthousiasme sont communicatifs. C’est ce qui décide Wendy et ses frères Jean et Michel à le suivre au Pays Imaginaire, pour une aventure virevoltante, dans des décors aux couleurs chatoyantes.
Après 50 ans, le film est toujours une splendeur visuelle et bénéficie d’une animation de qualité qui rend jubilatoire les scènes de vol au dessus de Londres et la découverte des différentes régions du luxuriant Pays Imaginaire.
L’humour vient principalement de l’éternel ennemi de Peter Pan, le capitaine Crochet (toujours flanqué de Mr Mouche). Littéralement obsédé par son jeune adversaire, Crochet ne vit que pour imaginer des plans pour tuer Peter Pan. Aussi intelligent qu’excentrique, le Crochet de Disney a aussi un côté un petit peu « bouffon » (ce qui a été reproché par certains experts de J.M. Barrie), et ce quand apparaît le crocodile qui lui a dévoré la main (et un réveil), élément déclencheur d’un amusant comique de situation.
La musique joue un grand rôle dans les Disney et justement, le thème qui accompagne le crocodile, rythmé par un tic-tac régulier, est absolument irrésistible.
Avec les ans, le long métrage a été l’objet de plusieurs controverses (dont la sexualisation de la fée Clochette et la représentation stéréotypée des amérindiens), mais il demeure pour le plus grand nombre (et à juste titre, je trouve) l’un des chef-d’oeuvres des Classiques de l’Animation Disney, une fantaisie entraînante, une grande aventure qui fait la part belle à l’imagination.