Le site de l’éditeur : editions-delcourt.fr/catalogue/comics/la_petite_voleuse
Ah tiens du Michael Cho.
Ca m’avait échappé
Il y a plein de titres que j’avais complètement oublié dans tout ça…^^
J’en ai reconnu beaucoup, mais celui-ci, me souviens même pas de l’avoir vu.
Pareil, faudrait que je regarde de plus près…
Jim
On vient de me l’offrir. L’objet est très chouette, avec une couverture souple à rabats. Lu les premières pages, je ferai un retour fissa…
Jim
Tu vas réussir à le faire avant moi (ouais, l’objet est joli)
Alors c’est très sympa. On suit les mornes journées de Corrina Park, qui a fait des études de lettres poussées pour finir par rédiger des slogans racoleurs à destination de produits dans une agence de comm où elle n’est pas motivée.
Ce qui est intéressant, c’est qu’au final, même si ça en parle, ce n’est me semble-t-il un récit sur la solitude urbaine ou le drame sempiternel de l’incommunicabilité. Mais plutôt, c’est une chronique d’un monde médiatique où seul le message compte, ni le locuteur ni le destinataire ni le sujet. Il me semble que la séquence éclairant l’ensemble, c’est celle où Corrina s’endort devant les infos télévisées et où il est clairement expliqué que le sensationnel prime sur le véridique. Située plus ou moins vers le milieu du récit (avant la rencontre qui fait bascule), cette scène donne le ton : que ce soit la pub, les slogans, les infos, la photo, les réseaux sociaux, tout l’album met en évidence la primauté du message sur la communication réelle. Le fameux distinguo entre parler aux gens et parler avec les gens, qu’on retrouve dans les dialogues.
Après, c’est bien, oui, mais c’est un peu léger. Ou dirais-je, c’est gentillet. Mignon. Sans grande aspérité. Et au final optimiste (c’est bien ça…) sans cynisme aucun (… mais c’est un peu naïf quand même…). Je dirais que par son propos et la par la gentillesse attentive qui s’en dégage, c’est une peu du Brett Easton Ellis pour midinette. Mais c’est bien. Et y a les formidables dessins de Michael Cho qui, sans atteindre les niveaux d’un Darwyn Cooke, parvient à nous brosser un microcosme très attachant dans une maîtrise totale de sa bichromie.
Jim
Marrant, c’est ce que je craignais quand j’ai pris le bouquin en main.
C’est peut-être moi qui suis trop cynique, hein.
Parce que c’est vraiment bien. La scène finale est top.
Mais c’est tellement dans les pas de Brett Easton Ellis (le microcosme professionnel, le pognon, le m’as-tu-vu, la flambe, la construction de personnages romantiques torturés, la solitude, l’apparence, le pognon encore…), qu’on a l’impression d’une version rose bonbon.
Ah, si, y a le personnage d’Anaïs, le chat ronchon, qui est super. Et permet de belles scènes, à l’écriture sensible.
Jim
Connais pas.
Il a tout pour être super !
American Psycho.
Jim
Ah… J’associe mal American Psycho et la Petite Voleuse.
Héhéhéhé.
Après (j’y repensais en faisant la vaisselle), y a quelque chose d’eisnerien dans cet album : des chroniques au quotidien, des portraits, le rapport de l’homme à la ville… Mais Eisner aime ses personnages, même les méchants. Là, Cho aime Corrina, éventuellement l’épicier, mais pour le reste, on n’a aucune empathie pour les autres personnages, ils remplissent des fonctions, ils incarnent des clichés, mais c’est tout.
Jim

