Discutez de Pineapple Army
Un jour, va falloir que je me trouve le seul tome français de Pineapple Army.
C’est quand même une série des débuts d’Urasawa (je crois sa première série longue, avant Yawara), j’avais parcouru quelques pages dans une édition américaine il y a bien longtemps, et la lecture du bouquin d’Orsini consacré à l’auteur m’a redonné envie de le chercher.
Jim
Ma première rencontre avec Urasawa… Et, vraiment, j’attendais la suite, moi !
Ils n’ont pas eu beaucoup plus que nous : dix numéros (je ne sais pas combien de chapitres il y a dans le tome français), puis un recueil les regroupant.
Tori.
Oui, je pense que j’ai feuilleté un ou deux fascicules, mais ça remonte à loin…
Jim
Tiens, Amazon parle d’une réédition à partir de septembre prochain.
Quelqu’un en sait plus ?
Jim
Ah, je crois que j’ai un début de réponse (mais c’est pas super simple, le site de Kana).
Donc :
ANNONCE : PINEAPPLE ARMY
C’est avec un immense plaisir que nous vous annonçons l’arrivée prochaine de « Pineapple Army » dans notre collection Sensei !
Il ne vous aura pas échappé que chez Kana, nous aimons énormément le travail de Naoki Urasawa. On pense à Monster bien entendu, mais sans oublier les Histoires courtes, L’Anthologie, Pluto, Master Keaton, Asadora! et Yawara. À noter qu’ici Naoki Urasawa est au dessin, tandis que le scénario est signé Kudo Kazuya.
Les vétérans se souviendront que Pineapple Amry avait déjà pointé le bout de son nez en France, en 1998 chez Glénat. Hélas il était sans doute trop tôt pour proposer cet ouvrage et seul le tome 1 avait été édité, avant que la série passe en arrêt de commercialisation de nombreuses années plus tard. Cette édition va donc non seulement permettre à la série d’être à nouveau disponible, mai surtout au titre d’être publié dans son intégralité.
Cette nouvelle édition vous sera proposée dans le même format que les autres titres de l’auteur, vous pourrez ainsi les ranger ensemble sans souci esthétique. Enfin, la série proposera le récit d’origine (6 tomes) en 3 volumes, qui feront ± 500 pages chacun.
Synopsis :
Jed Goshi est un ancien mercenaire. Il met à profit son expérience dans son nouveau travail : apprendre aux personnes qui font appel à ses services à se défendre.
Ses missions vont l’emmener sur tous les continents et sur tout type de conflits. Bien qu’il mette tout son professionnalisme à leur service, ses clients sont bien souvent imprévisibles et cela ne se termine pas sans casse…
Sortie du tome 1 en septembre 2024
Et le deuxième tome apparemment en décembre 2024.
Miam.
Jim
Ah, je croyais en avoir parlé… Bon, j’avais dû en discuter avec quelqu’un hors forum.
Tori.
Tu…
Tu…
Tu discutes… avec des gens… hors forum ?
On peut faire ça ?
J’en vacille sous le choc.
Jim
En l’occurrence, ce devait être avec un client.
Tori.
Terrifiant !
Jim
Hop, précommandé les deux premiers tomes chez ma libraire.
Zou.
Jim
Pineapple Army - Tome 1
Jed Gôshi, ancien mercenaire reconverti, est devenu instructeur pour la CMA, une organisation privée de conseils militaires. Son rôle est d’enseigner à ses élèves des techniques de combat afin qu’ils puissent se défendre par eux-mêmes. Malgré sa règle de ne pas s’impliquer personnellement, Gôshi n’aura de cesse de participer activement à la protection de ses élèves. Entre New York, Paris, Francfort et même la Belgique, son programme d’entrainement est bien chargé et ses missions ne seront pas de tout repos.
- Éditeur : KANA; Illustrated édition (27 septembre 2024)
- Langue : Français
- Broché : 608 pages
- ISBN-10 : 2505119252
- ISBN-13 : 978-2505119258
- Poids de l’article : 505 g
Naoki URASAWA est né en 1960 à Kyoto. Diplômé en économie, il partage son temps, depuis le lycée, entre le dessin et la musique. En 1982, il reçoit le prix du meilleur jeune mangaka décerné par l’éditeur Shôgakukan. Sa première oeuvre « Beta » - un récit de science-fiction ? publiée, il enchaîne les séries à succès et les distinctions : 35e prix Shôgakukan pour « Yawara » ! (une série sportive sur le judo) en 1990. Un hit incontestable passé du manga au petit et grand écran. L’énorme succès de Master Keaton le mène tout droit en '99 au prix Tezuka décerné à sa nouvelle création : « Monster ». Témoin de son époque, Urasawa met son dessin soigné, réaliste et classique au service d’un récit haletant et détonant proche du roman policier noir.
Ah, chopé mon exemplaire (je suis passé chez ma libraire, elle l’avait reçu avec ses commandes et je l’ai donc récupéré un jour avant la sortie, en mode « chut, hein, on n’a rien vu »).
Je n’ai fait que le feuilleter, mais j’apprécie beaucoup le trait encore un peu vert d’Urasawa, très otomesque. Il va falloir que je compare avec ses œuvres plus récentes, mais je trouve qu’il y a un usage des trames plus fréquents et généreux que sur des travaux ultérieurs, et j’y vois là aussi une influence d’Otomo (et peut-être qu’à l’époque, c’était davantage à la mode, ou usuel dans les habitudes des mangakas).
Il y a déjà son sens du portrait, qui rend très vivants ses protagonistes : à la limite de la caricature, sans jamais y tomber réellement. Jed Gôshi, son héros, a déjà ce regard aux paupières lourdes qu’Urasawa confère à certains de ses protagonistes (pas toujours des personnages centraux, d’ailleurs), l’homme blasé qui traverse les événements en conservant une certaine distance.
Ce talent de portraitiste, le premier feuilletage me donne l’impression qu’il s’applique surtout aux personnages masculins. Sur les personnages féminins, je les trouve plus soignés, plus appliqués, un peu comme si Urasawa n’avait pas encore trouvé son registre, et qu’il singeait les tics visuels d’autres auteurs (sauf que je ne vois pas lesquels).
D’un point de vue graphique, je trouve ça passionnant de voir un auteur à la recherche de lui-même.
Jim
Pas reçu le mien… Nos cartons se sont perdus.
Tu n’avais pas l’unique tome sorti chez Glénat ?
C’est une entière découverte, pour toi, ce titre ?
Tori.
Ils sont en Normandie.
A St Lô
Pas tout à fait : j’avais découvert son existence dans le Scarce spécial Japon, puis j’avais feuilleté des numéros de l’édition américaine (c’était qui ? Dark Horse ? Viz ?) et comme je le disais plus haut, la lecture du bouquin d’Orsini m’a remis la série en tête, il y a quelques années (et je comprends que le nom d’Urasawa me disait quelque chose quand on m’a fait découvrir 20th Century Boys il y a une vingtaine d’années).
Mais au-delà de quelques souvenirs vagues et diverses mentions dans des revues, non, je ne connais pas bien. Je n’ai pas la vieille édition Glénat, et cette ressortie est l’occasion qui fait le larron.
Jim
Viz.
Ah, tant mieux : c’est une découverte, alors. Je me demande ce que ça fait de le découvrir en connaissant déjà le futur parcours de l’auteur…
En ce qui me concerne, c’est le premier Urasawa que j’ai eu entre les mains, c’est donc un peu différent (mais j’aime bien ce titre, qui a, je trouve, plus de spontanéité qu’un Monster, un 20th century boys ou un Billy Bat).
Tori.
En quelque sorte.
Tardive : un peu comme lire le courrier des lecteurs de Strange qui parle de la mort de Gwen Stacy des années avant de la lire en vrai.
Dans l’édition Glénat ?
Je n’ai pas lu non plus Master Keaton, mais j’ai l’impression que ça procède d’une logique voisine : un spécialiste qui prête ses services avec des intrigues qui se succèdent.
Jim