PIRANHA 3DD (John Gulager)

Ce film a de gros atouts :

Ah ah ah ! je ne sais pas ce qui est le plus drôle entre les deux photos . En fait si , c’ est la seconde . C’ est ma préféré des deux !! :laughing: :mrgreen:

On met les bonnets dans les titres de film maintenant ?

Ils sont forts les gars du marketing ! :laughing:

:open_mouth: il doit y avoir un piranha dans chacun de ses seins prêt à surgir, c’est la seule explication :unamused:

Je l’ avais oublié celui-là . Non Doc , avec ce genre de vidéos , tu vas me donner envie de le voir ( peut-être pas au ciné , non plus ) . Sacré David ( le meilleur Nick Fury au monde :laughing: ) !!

Hehehe…sur moi, ça a toujours l’effet inverse par contre… :wink:

Je suis fou ! :mrgreen: Ou alors , en mode nanar à fond .

Bon , vu que jen’ ai pas aimé le premier , il y a quand même peu de chance que j’ aille voir le second opus au ciné . Même pas en appliquant la méthode de Mr Jim . :laughing:

C’est quoi, la méthode de Mr Jim ?

Jim

La méthode « séance du dimanche matin à prix réduit » peut-être ?

Oui , voilà , c’ est ça la "méthode de Mr Jim " ( bon , c’ est pas vraiment une méthode , hein ) . Même à " petit prix " , je ne suis pas assez motivé pour aller voir le film au ciné . :smiley:

Tiens, je suis en train de regarder le premier Piranha, celui de Joe Dante de 1978.

http://horrorshow.toile-libre.org/wp-content/uploads/2010/11/piranha-poster-722835-710525.jpg

Je n’avais que des souvenirs épars (le camp de vacances, mais surtout la scène du radeau, avec les poissons qui bouffent les cordages, ça je m’en souvenais bien…).
Mais y a plein de développements que je redécouvre : les poissons issus des recherches, la présence de l’armée près du barrage, le barrage lui-même d’ailleurs, le décalque de la saison touristique directement tirée des Dents de la Mer
Deux autres trucs dont je ne me souvenais pas (j’ai dû le voir super jeune, à un âge où l’on retient surtout que dans l’eau, c’est dangereux…), c’est d’une part le grand nombre de références pop culturelles émaillées sur l’ensemble du film (le jeu vidéo Jaws, référence à la fois au film de Spielberg et à l’émergence d’un nouveau support ludique, un cartoon noir et blanc, un vieux film d’horreur des années 1950 - j’ai son titre sur le bout de la langue, mais ça m’échappe - sans compter l’affiche elle-même, qui place le film dans la veine des pastiches ou des commentaires…), ce qui étale un regard critique et un recul évident par rapport au sujet ; et d’autre part les bruitages associés aux poissons carnassiers, qui associent un bruit de moteur d’ustensile de cuisine, genre mixer (mais ça fait un peu aussi, bruit de ruche… sales bêtes, décidément), et des sons de mastication forcé qui sont assez amusants. Tout ceci coucourt à donner une dimension parodique au film, qui annonce le glissement vers de l’horreur rigolote et bon enfant, celle des années 1980, où l’heure n’est pas à l’inquiétude sur la société ni à la contestation, mais plutôt à la dédramatisation par le rire.
Cependant, la surenchère des attaques, qui culmine sur une vision d’une plage recouverte de cadavres et de victimes mutilées, et surtout des enfants (vous vous rendez compte, à l’époque, des enfants mouraient dans les films d’horreur / de monstres…), rentre en conflit avec ce glissement, et laisse le film dans les années 1970, c’est-à-dire dans une horreur teintée de critique du divertissement et du consumérisme, présentés comme des pièges. Critique aussi du conformisme (comme dans Les Dents de la Mer, d’ailleurs) et de l’acceptation d’un bonheur obligatoire et uniforme.

N’empêche, je suis un peu déçu. Voilà l’exemple type du film que j’aurais dû revoir plus souvent, pour « vieillir avec lui ». Là, je le trouve mou, lent, alambiqué, encombré de scènes inutiles (les deux scènes de voiture sont complètement inutiles au récit, c’est un quota d’action facile à filmer…), avec un constant déséquilibre dans l’exposition des personnages (parfois trop exposés, parfois pas assez…). Sans compter que dans mon souvenir, c’était plus saignant que ça, mais là, c’est parce que je suis victime du phénomène de sublimation des souvenirs : en revanche, la montée en puissance des attaques est pas mal ficelée.
Mais si je suis un peu déçu par le film, je suis quand même ravi d’avoir remis le nez dedans. Ça ravive des émotions de môme, et puis, j’aime bien replonger dans le passé en revoyant un film, qui souvent dit plein de choses sur son époque.

Jim

Bon, je viens de voir ce f… pardon, cet objet cinématographique, et j’en suis encore tout consterné.

Alors voilà, j’avais expliqué plus haut que j’avais bien aimé le premier parce qu’il était assez drôle, tout en étant pas mal rythmé, et en balançant entre le modèle conservateur et le modèle progressiste, entre la défense de l’ordre moral et la dénonciation d’un modèle social rigide. J’avais trouvé l’ensemble méchamment ironique, et qui plus est, avec de bons moments de suspense et une caméra astucieuse. Bref, pas génial, mais très sympa.

Là, la suite perd tout ce sel. Pour un film d’action, c’est d’une grande mollesse, et au final il ne se passe pas grand-chose. Pour un teen movie, avec la galerie de portraits habituels et les blagues de cul, ça tombe à plat. Pour un film humoristique ou parodique, c’est encore trop hésitant : la réalisation et le scénario auraient pu lorgner vers un rythme et une esthétique proche des frères Zucker, où le plastique et le latex sont assumés (ça pourrait être presque le cas dans la scène du poisson mort au bord du lac, ou encore dans la scène du lâche qui revient après la bagarre…), et pourtant, ça n’assume pas le côté délirant du truc.
De là, on obtient un film le cul entre plusieurs chaises, qui n’ose faire de choix net. La fuite du promoteur est un moment assez drôle, qui est au bord du grand-guignol, mais ça tombe un peu à plat au milieu de gags un peu foireux. La présence de David Hasselhof, qui permet de se moquer à la fois de l’acteur et de l’imagerie de maître-nageur qu’il véhicule, est au final plus lourde et inutile qu’autre chose, d’autant que le personnage n’évolue pas, et n’est donc utilisé ni en tant que héros, ni en tant qu’objet de moquerie. Là encore, l’effet est stérile.
Politiquement, au final, le film se place dans une vague tradition de l’horreur conservatrice : dénonciation du loisir comme divertissement qui nous détourne des vraies valeurs, stigmatisation du sexe comme péché, lourd discours sur l’intégration du handicapé dans la société… Il ne me semble pas innocent que le surgissement du monstre (au sens biologique et concret du terme « surgissement ») conduise à une castration. De même, dans ce film, ce que le poisson recrache, c’est une clé de métal, donc indigeste, et non pas un sexe comme dans le précédent. Tout est dit : on montre du doigt le sexe comme néfaste, mais on ne le montre qu’en suggestion ou dans des plans très courts et filmé de loin. Là où Aja jouait la provoc en imposant au premier plan l’objet du délit, ici, on laisse ledit objet dans une flaque de sang sur le carrelage de la cuisine, car le sexe est sale et doit être nettoyé.
Les notes d’humour macabre (surtout la scène finale) ne changent d’ailleurs pas grand-chose à cela : l’enfant victime, c’est l’agression de l’ordre social par l’extérieur hostile, donc on reste dans la même logique conservatrice. D’ailleurs, ici, l’action ne se passe pas dans un lac mais dans un parc de loisir. Ce n’est pas la civilisation qui arrive dans le monde extérieur en élément perturbateur, c’est la nature qui envahit l’édifice artificiel, c’est la nature qui est perturbatrice.

Donc, au final, voilà un film pas rapide, pas drôle, pas angoissant, pas joli, pas bien rythmé, pas bien joué, et éminemment conservateur. Le bilan est quand même assez lourd, et ça gâche copieusement tout le travail sur l’esthétique du mauvais goût qui est à l’origine du projet. Là encore, dommage.

Jim

Je ne sais pas pourquoi j’ ai regardé ça . L’ histoire est débile au possible , c’ est du grand nawak et les acteurs ne sont pas vraiment bons .

Pourtant , j’ ai bien aimé ( alors que j’ avais détesté le premier opus ) , mais je ne sais pas pourquoi . D’ ailleurs , j’ ai limite honte de dire que j’ ai apprécié ce film . C’ est peut-être de voir David Hasselhoff ( dans son propre rôle ) qui s’ auto-parodie . Il y a aussi un clin d’ oeil sympa au très bon " Horribilis " ( Slither en VF ) de James Gunn . Rappelez-vous , la scène de la baignoire . :wink:

Par contre , il faut dire aux demoiselles d’ éviter de se baigner nue . Elle pourrait se retrouver enceinte d’ un piranha !! La palme de la débilité !!! :mrgreen:

Récemment, j’ai découvert de 1995, remakePiranha (passé au pluriel dans le titre VF), avec Alexandra Paul. Bon, moi, j’ai toujours bien aimé Alexandra Paul, qui est grande, athlétique et relativement expressive, malgré une carrière télé qui ne l’a jamais réellement mise en valeur. Donc bon, Alexandra Paul et des piranhas, ça ne pouvait qu’exciter ma curiosité.

Globalement, c’est un remake, dans l’expression la plus plate de l’exercice : un décalque. Jusqu’à des idioties comme la fâcherie avec la scientifique, l’accident de voiture, tous ces éléments qui ne font que rajouter du suspense à trois balles, de l’action gratuite qui n’apporte rien à l’intrigue. Là où ils auraient pu épurer un peu les péripéties rocambolesques.
Ils auraient pu également travailler davantage les personnages, surtout du côté des héros, des « gentils ». Au contraire, ils préfèrent développer les différents « méchants », à savoir un vague complexe d’investissement et les autorités municipales. Cela conduit à deux choses, d’une part lancer une sous intrigue sur la fille du magnat, disparue au début du film, et dont au final le film ne fait pas grand-chose, et d’autre part opérer un glissement thématique.
Et là, ça devient assez intéressant, parce que le film se situe dans l’après Chute du Mur, et s’inscrit dans l’interrogation sur les autorités et les gouvernements qui a suivi. Les expériences sur les poisson s’intègrent dans l’après Guerre Froide, avec un discours sur les conséquences des actes néfastes. Autre chose rigolote, l’émergence d’une conscience écologique, qui est somme toute traitée de manière très caricaturale, présentant les gens en question sous le jour d’ermites fuyant la ville. Le discours sur la pollution, à la fin du film, laisse également une tonalité étrange.
Tout cela fait que, malgré les similitudes de scénario, ce remake s’éloigne du discours du vieux film, qui était proche de celui des Dents de la Mer, à savoir une critique des autorités locales et, en filigrane, de la société du divertissement (à travers le prisme des vacances).
Malgré la date, ce remake n’est pas particulièrement novateur en termes d’image. Si bien que, avec des effets spéciaux équivalents et un filmage fidèle à l’original, cette version parvient à recopier la première, mais en se datant davantage dans son époque de tournage. Paradoxal, d’une certaine manière.

Jim