PLANÈTES PAS NETTES (Mike Baron / Rand Holmes)

Discutez de Planètes pas nettes

Tiens, j’ai ça dans mes cartons … c’est vraiment issu d’une autre époque … eh eh eh

Je crois que je n’ai pas. Je n’ai jamais été client de Rand Holmes. Mais faudrait que je les prenne, ses albums, parce qu’il y a un certain grain de folie qui pourrait me plaire, aujourd’hui.

Jim

Pas facile à trouver, quand même !

Je crois bien : avant, je les voyais tout le temps, mais désormais…
Là, c’est plutôt Mike Baron qui m’intéresse.

Jim

Pendant longtemps, je n’étais pas réceptif au style de Rand Holmes. J’y voyais une sorte de croisement entre Wally Wood pour les décors et la mise en scène, et Richard Corben pour les anatomies plantureuses et les scènes gore. Bon, à l’époque, je pense aussi que je connaissais mal les uns et les autres, et les budgets serrés ont fait que je n’ai jamais acheté Planète pas nettes, même si j’étais assez client de ce que proposait Glénat à l’époque, via son label « Comics USA ».

Fidèle à une tradition entamée avec les tomes consacrés à Ray Bradbury chez Albin Michel (Monsieur Sourire et Planète Rouge…) et perpétuée avec les anthologies consacrées aux histoires courtes de Bruce Jones, Glénat a publié quelques recueils d’histoires courtes extraites des anthologies américaines de la première moitié des années 1980. Planètes pas nettes fait partie de ce genre de publication. L’album rassemble différentes histoires que Rand Holmes a illustrées pour le titre Death Rattle, publié par Kitchen Sink en 1985.

En fait, l’éditeur a sorti trois volées de cette anthologie horrifique, en 1972, en 1985 (c’est celle qui nous intéresse et qui, accessoirement, est aussi la revue qui voit apparaître la série Xenozoic Tales de Mark Schulz) et 1995. À chaque fois, les sommaires accueillent des auteurs typiques de l’époque (par exemple, Corben ou un Vosburg débutant dans la première itération, Charles Burns dans la deuxième, Tony Millionaire dans la troisième…). Rand Holmes signe des récits dans les numéros 1, 2, 4, 5, 6 (pas repris ici, mais je l’ai lu ailleurs), 9 ou 10. Il en écrit certains mais parfois s’associe au scénariste Mike Baron, connu pour avoir créé Nexus et Badger avant de reprendre, au milieu des années 1980, Punisher ou Flash. Ce qui explique la présence de Baron en couverture, puisqu’il signe la moitié du sommaire.

Ledit sommaire s’ouvre avec « Carnivoracement vôtre », le récit de deux évadés d’une prison située sur un astéroïde, qui font une mauvaise rencontre dans la base isolée où ils se réfugient. Le récit, seconde collaboration entre Baron et Holmes, provient de Death Rattle #5, dont il emprunte la couverture (recolorisée pour l’occasion : je préfère la version américaine). Le récit pose les bases : histoire à chute, titre situé en haut de la première page, décors futuristes un brin cliché, petite morale à la fin avec un retournement légèrement cynique et cruel, l’hommage aux EC Comics est ici patent.

Ensuite, l’album propose « Le pouvoir de la prière », première collaboration avec Mike Baron extraite de Death Rattle #4, qui fait aussi la couverture américaine, toujours dessinée par Holmes. Cette fois, un couple adultère s’enfuit après avoir piqué les diamants au mari qu’ils ont assassiné. Mais l’avion s’écrase en forêt tropicale où, comme de coutume, une terrible rencontre va précipiter leur destin… en retournant les attentes des protagonistes de manière ironique.

L’illustration de couverture du comic book est utilisée en guise de page d’introduction de l’album français, légèrement retouchée par rapport à l’originale.

« Vingt ans montre en main » est issu de Death Rattle #10, datant donc de la période où le comic book, par souci d’économie, est passé au noir & blanc (ce qui est du meilleur effet pour une histoire comme « Roadkills » de Veitch et Bissette…). Dans l’album français, le récit est mis en couleurs, assez joliment d’ailleurs, mais je ne trouve pas d’information sur la personne ayant livré cette prestation.

L’histoire est classique : un homme reconnaît, dans une créature exposée dans un cirque, le cadavre de celui qu’il a tué vingt ans plus tôt. La vengeance d’outre-tombe ne va pas tarder à frapper. L’histoire est sans doute celle qui s’approche le plus de la formule des EC Comics.

Ensuite, l’album propose « La Planète meurtrière », réalisé par Rand Holmes seul et en provenance de Death Rattle #1. L’équipage d’un vaisseau échoué tente de survivre sur une planète entièrement peuplée de prédateurs. Mais il semblerait que leur accident n’en soit pas un, mais soit le fruit d’un sabotage. La fin est un brin cynique, même si l’histoire n’est pas la meilleure de toute (un peu bavarde).

En guise de conclusion, Planètes pas nettes propose « Et voici… l’artiste ! », autoportrait décalé et ultraviolent de Rand Holmes par Rand Holmes. L’histoire est tirée de Death Rattle #2. Elle est dessinée dans un style où Holmes canalise ses influences plus classiques (Eisner) et plus underground (Crumb). C’est délirant et outrancier. Et il me semble l’avoir lue ailleurs, peut-être dans un Écho des Savanes Spécial USA ou dans un USA Magazine.

L’ensemble compose une anthologie amusante, pleine d’histoires sympas. Ce n’est pas inoubliable, mais ça plaira aux amateurs d’une glorieuse tradition d’histoires courtes.

Jim

T’en parles mieux que moi.
As-tu la Coke du Furher ?

Non.
Pareil, je n’ai pas cherché. Enfin, pas dans les années voisines de la sortie. Du coup, quand j’ai commencé à chercher, je ne le voyais plus passer.

Jim

C’est rigolo. J’avais fait une chronique pour FC.

En effet.

Jim

J’aime bien Rand Holmes et son côté sale môme désabusé. Il me manque juste « La Coke du Führer » que je dois absolument trouver (même si je possède les USA Mag)

C’était prépublié dedans ?
Je vais regarder si j’en ai quelques chapitres.

Jim

Dans Spécial USA / USA magazine dans les n° 18 au 24 (au moins).

Je regarderai, merci !!!

Jim

Tu as quoi d’autre sur lui ?

« Chères fraîches », les « Bruce Jones présente… », « Planète pas nette », les "Echo Sp USA et les « Spécial USA / USA Mag ».
Il me manque l’introuvable « Harold H Marijuana à Tijuana » et son remake « La coke du Fürhrer ».

Je vais regarder ce que j’ai à la maison quand je rentrerai.

Ah ouais, aux éditions du Triton, 1979. Autant dire que ce n’est pas si facile à dénicher…

Une collection que j’aime bien.


(Gladiateurs mécaniques, le seul qui me manque d’après ma liste de recherche)

Celui-là aussi, ça doit pas être simple à trouver. 1974.


Jim

Ah mais je l’ai celui-ci

Marijuana à Tijuana ?

Jim