PLUS NOIR QUE NOIR - Stephen King (Albin Michel)


*couverture à venir

Plus noir que noir

‘Vous l’aimez plus sombre? Bien, moi aussi’, écrit Stephen King dans l’épilogue de cette sublime nouvelle collection de 12 histoires qui plongent dans l’aspect sombre de la vie, à la fois métaphoriquement comme littéralement. King a, depuis plus d’un siècle, été le maitre du genre, et ces histoires, sur le destin, la mortalité, la chance, et les contours de la réalité où tout peut arriver, sont aussi riches et captivantes que ses romans, à la fois lourd en thèmes et un énorme plaisir à lire. King écrit ressentir ‘l’euphorie de quitter le quotidien ordinaire’ et dans ‘You like it darker’, les lecteurs ressentiront aussi cette euphorie, encore et encore.

– ‘Two Talented Bastids” (littéralement “Deux talentueux petits batards ») explore le secret caché depuis longtemps des deux gentlements éponymes et comment ils ont obtenu leurs talents
– “Danny Coughlin’s Bad Dream” (littéralement : “Le mauvais rêve de Danny Coughlin”) présente un flash psychique bref et inattendu qui bouleverse la vie de dizaines de personnes, celle de Danny de manière catastrophique
“Rattlesnakes” (lit : “Serpents à sonnettes), une suite à ‘Cujo’, dans laquelle un veuf en deuil voyage en Floride pour trouver du répit et reçoit à la place un héritage inattendu, avec d’importants liens associés
“The Dreamers” (lit : “Les rêveurs”), dans laquelle un vétéran taciturne de la guerre du Vietnam répond à une offre d’emploi et apprend qu’il y a des coins de l’univers qu’il serait mieux de ne pas explorer
– “The Answer Man” (lit : “L’homme réponse”) pose la question de savoir si la connaissance de l’avenir est une bonne ou mauvaise chose, et nous rappelle qu’une vie marquée de tragédie insupportable peut rester importante

La capacité de King de nous surprendre, nous étonner et nous apporter à la fois de la terreur et du réconfort demeure inégalée. Chacune de ces histoires contiennent ses propres voyages émotionnels, ses joies et mystères, chacune semble iconique. Vous l’aimez plus sombre? Le voici.

Cette présentation présente donc plusieurs nouvelles inédites, à savoir : Two Talented Bastids / Rattlesnakes / The Dreamers / The Answer Man / Danny Coughlin’s Bad Dream

  • Éditeur ‏ : ‎ Albin Michel (26 février 2025)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • ISBN-10 ‏ : ‎ 2226493107
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2226493101

King a, depuis plus d’un siècle, été le maitre du genre

wtf ?

Oui, celui qui a écrit ça ne s’est pas relu…^^

Avec « demi- » devant le mot siècle, ce serait déjà plus juste (même si, dans ce cas, il faudrait enlever le « plus d’un »).

Tori.

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Deux crapules pleines de talent : Un récit sur l’amitié, sur la relation père-fils et aussi sur le mystère qui entoure, comme le souligne le titre, ces « deux crapules pleines de talent ». Un talent inné ou qui a bénéficié d’un coup de pouce du destin ? King décrit avec précision les relations qui lient les différents protagonistes avant de les basculer dans le fantastique dans le dernier acte. Sympathique nouvelle à l’atmosphère soignée.
La Cinquième Etape : Une des nouvelles les plus courtes de ce recueil. Juste ce qu’il faut pour intriguer avant une chute que je n’avais pas vue venir…
Willie Le Tordu : Très, trop classique. King se répète un peu trop dans cette nouvelle qui m’a rappelé Mémé (le recueil Brume) en beaucoup moins bien. Oubliable.
Le Mauvais rêve de Danny Coughlin : Mes nouvelles préférées de ce recueil sont les plus longues. Avec ses presque 180 pages, on peut même parler d’une novella. Stephen King reprend le thème de la vision pour cette intrigue sur un homme qui voit son honnêteté se retourner contre lui. J’ai notamment apprécié le fait qu’il déconstruit la figure d’autorité pour en faire une véritable menace. La caractérisation est excellente, les protagonistes sont intéressants à suivre et le suspense est bien ficelé et de plus en plus palpitant dans les dernières pages.
Finn : L’histoire du gars le plus malchanceux du monde. L’énumération de ses emmerdes est même assez savoureuse à suivre. La suite est plus convenue mais l’interrogation finale est plutôt bien vue.
Slide Inn Road : Une sortie familiale qui vire au cauchemar et qui aurait pu tourner très mal sans la présence d’esprit d’un papy dur à cuire. Les personnages qui ont pris un raccourci qu’ils n’auraient jamais du emprunter, il y en a déjà eu pas mal dans les nouvelles de King mais la dynamique familiale est ici différente. La situation fait ressortir des rancoeurs qui auront du mal à guérir..et rappelle que mettre cinq membres de la même famille dans la même bagnole pourrie pour un long trajet n’est pas vraiment synonyme d’entente cordiale. Et perso, je suis du côté du pépé badass
Ecran Rouge : Bof, bof. L’idée n’est pas mauvaise et aurait pu développer un bon climat paranoïaque mais ça n’a pas fonctionné. King s’est planté sur ce coup-là, ça tombe à plat…
Le Spécialiste des Turbulences : Autre courte nouvelle décevante. L’idée est assez absurde mais elle aurait pu fonctionner sur plus de place. Là encore, ça manque de développement…
Laurie : Très belle histoire d’un homme et de son chien. Déprimé après la mort de sa femme, le veuf revient littéralement à la vie grâce à cette présence canine (et cela ne m’étonnerait pas que l’inspiration de King vienne de sa propre chienne Molly). Il y a bien un petit rebondissement (il était donc là le gros croco) mais l’important vient de cette évocation et du bien que peut procurer la présence d’un animal.
Serpents à Sonnettes : Mon autre nouvelle préféré du recueil. Je ne m’attendais à revoir l’un des personnages principaux de Cujo, King nous révélant ce qui s’est passé après ce roman puissant et marquant avant d’embrayer sur une histoire de fantômes touchante et très réussie, à l’ambiance accrocheuse. Les habitués de l’écrivain reconnaîtront aussi les références à Duma Key.
Les Rêveurs : King se fait ici plus lovecraftien dans la description des expériences d’un scientifique qui cherche à voir au-delà des perceptions de la réalité. Plutôt efficace même si le déroulement est sans surprises (ce qui arrive au savant est même assez prévisible).
L’Homme aux Réponses : Le recueil se referme sur un beau texte qui parle du destin, des choix que l’on prend et des choses difficiles sur lesquelles l’homme n’a aucune emprise, même en rencontrant une personne étrange qui prétend avoir toutes les réponses. Il y a des petites variations fantastiques dans cette histoire mais surtout de l’émotion qui emporte et touche en plein coeur.

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