REALISATEUR
Anthony Hickox
SCENARISTES
Michael Frost Beckner, Anthony Hickox et Carsten Lorenz, d’après le comic-strip de Harold « Hal » Foster
DISTRIBUTION
Stephen Moyer, Katherine Heigl, Thomas Kretschmann, Edward Fox, Udo Kier,
Ron Perlman, Warwick Davis, Joanna Lumley, Zach Galligan, Anthony Hickox…INFOS
Long métrage allemand/irlandais/britannique
Genre : aventures
Titre original : Prince Valiant
Année de production : 1997
Fils du réalisateur Douglas Hickox (Théâtre de sang, Brannigan…), le britannique Anthony Hickox a débuté derrière la caméra à la fin des années 80 par une bonne série B horrifique qui a donné le ton de sa première partie de carrière, Waxwork (1988). Ce sympathique cocktail référentiel d’horreur et d’humour a été suivi par Sundown, la guerre des vampires en 1989, Waxwork 2 et Hellraiser 3 en 1992, et Warlock 2 en 1993. Soit quelques uns de mes chouchous de cette période, du petit budget très divertissant…
C’est après que ça se gâte…
Entre thrillers basiques, téléfilms sans intérêt et passages obligés par les cases Dolph Lundgren (Storm Catcher) et Steven Seagal (Piège en eaux profondes…qui s’est transformé en une expérience cauchemardesque vu le comportement exécrable du bouffi Seagal), Anthony Hickox n’a pas su transformer l’essai. Son plus grand regret concerne Prince Vaillant, deuxième adaptation cinématographique du somptueux comic-strip de Harold « Hal » Foster après celle de Henry Hathaway datant de 1954.
D’après Anthony Hickox, le scénario pouvait être décrit comme « Princess Bride rencontre Monty Python sacré Graal ». Les allemands de Constantin Films (qui tentaient vainement au même moment de monter une adaptation des 4 Fantastiques) voulaient l’équivalent d’un Braveheart…à la hauteur des moyens très modestes de la production bien entendu. « Si votre film part dans une direction totalement différente de la volonté des financiers, vous êtes partis pour un vrai cauchemar ». Et c’est ce qui s’est passé : les différents créatifs ont émaillé le tournage et Anthony Hickox s’est fait virer avant de pouvoir superviser le montage.
Prince Vaillant navigue donc constamment entre le sérieux et le parodique, le film chevaleresque et la série B délirante sans trouver une véritable identité…et curieusement, c’est ce qui fait aussi (pour moi) l’intérêt du divertissement proposé. Le film n’a pas les qualités et le faste de la superproduction de 1954…les décors sont cheap, les costumes des vikings ont l’air de sortir tout droit d’un *bis *italien des années 70/80 (Udo Kier est croquignolet en roi viking à jupette)…mais la version de Anthony Hickox, aussi mal fagotée soit-elle, est tout de même plus énergique que celle d’Henry Hathaway (qui souffre de quelques lenteurs).
Les péripéties sont nombreuses (on reste dans le classique : Valiant se fait passer pour Gauvain, il tombe amoureux de la princesse qu’il doit sauver par la suite, il découvre la vérité sur sa lignée, il affronte l’usurpateur du trône de Thulé…) et le rythme ne faiblit pas jusqu’au final mouvementé…et aussi savoureusement débile (oui, il y a des crocodiles cuirassés pendant l’habituel dernier morceau de bravoure qu’est l’assaut du château)…
Le Prince Vaillant et la Princesse Ilène sont incarnés par deux comédiens alors inconnus, Stephen Moyer (c’était avant True Blood) et Katherine Heigl (c’était après Mon père, ce héros et avant Grey’s Anatomy). Deux têtes d’affiche tout de même un peu fades comparés au reste de la distribution (dommage que certains personnages secondaires intéressant soient sous-utilisés) : Edward Fox (Le Chacal) en Roi Arthur, Udo Kier (Blade), Thomas Kretschmann (Blade 2), Joanna Lumley (Absolutely Fabulous) en Morgan Le Fey, Ron Perlman (Hellboy), Warwick Davis (Willow) et Walter Gotell (le général Gogol de la saga James Bond) dans son dernier rôle au cinéma.
Le long métrage de Anthony Hickox rappelle aussi ses origines papier par l’emploi de cases de bande dessinée pendant le générique et l’utilisation de transitions animées entre chaque acte. L’animation est assez sommaire, mais c’est tout de même un hommage bienvenu au strip de presse de Hal Foster et son format particulier (qui préfère les récitatifs aux bulles)…tout autant qu’un moyen astucieux de réduire encore plus les frais !