Je ne sais pas quoi en penser.
La lecture est bonne. Le style est bon, très cinématographique, très blockbuster. Et le final, la « révélation », tout ça est bien fichu, ça choque, ça change, et l’on peut deviner les motivations qui justifient que le Punisher intègre la Main.
Oui.
Mais ça reste quand même… étrange. Et dérangeant, en soi.
Bon, allons-y.
Au passé, au début même, l’on replonge dans les sons terribles qui suivent la fusillade initiale : les cris des passants, les mots techniques des secouristes, les murmures de Frank essayant de toucher sa femme, Maria, qui agonise à ses côtés.
Au présent, d’étranges businessmen, dotés de casques de guerriers grecs, connus comme les Apôtres de la Guerre, transfèrent des armes qu’ils vendent aux criminels les plus offrants. Mais ils sont attaqués… par le Punisher, qui les massacre et veut connaître leur chef. Ils emportent leur secret dans la tombe, et la terreur, alors que la Main assiste Frank.
Dans le passé, quelques semaines plus tôt, Castle est attaqué chez lui par des ninjas de la Main, qu’il dézingue brutalement. Mais une vieille femme lui annonce qu’elle veut le recruter. Elle, qui est la narratrice en voix-off, annonce que le Punisher serait « le plus grand des tueurs », de ce temps, et il sert la Bête.
Au présent, Frank revient dans la base de la Main, où il est « High Slayer ». Il exécute froidement, au katana, des tueurs, violeurs et autres criminels échappant à la Justice comme chaque jour. Il rentre alors dans ses quartiers.
Au passé, la vieille femme annonce à Frank qu’elle a « quelque chose » qui lui appartient. Au présent, Frank retourne dans son lit où il retrouve… sa femme, Maria. Ressuscitée par la Main !
Bon.
C’est bien fait, oui. C’est extrêmement visuel, très blockbuster comme je l’ai dit, avec des plans, des actions qui marquent, qui « claquent ».
Jason Aaron livre un scénario bien ficelé, très graphique, très intense, très orienté sur l’action. Ca fonctionne très bien, en fait, avec une lecture très fluide. Paul Azaceta livre des planches glauques et dures sur l’attaque initiale des Castle, alors que Jesus Saiz propose des dessins très « propres », très lisses, mais très réussis. Jolis, efficaces, troublants par ce côté « beau » mais froid.
Mais…
Mais c’est spécial, quand même. L’on sent bien que cela ne peut pas durer, que ça ne peut pas aller « aussi bien » pour Frank. Je dois aussi avouer que cela sera bien triste, quand tout sera terminé. Mais là… là, je dois admettre que Jason Aaron m’a bien cueilli avec ce final. Où je peux pleinement comprendre que Castle suive finalement la Main, qui lui offre « ça » mais lui permet aussi de massacrer à grande ampleur les criminels.
C’est donc troublant, car je sens que ça ne va pas tenir, mais c’est touchant. C’est très bien fait, mais finalement très « simple », et très « propre », pour du Punisher.
Et bon, je n’ai pas creusé l’ensemble, mais il semble aussi que Marvel change le logo du Punisher après plusieurs polémiques liées à la récupération de l’icône classique. Et ça me gêne, cet « abandon » de ce logo aux extrémistes. Par principe.
M’enfin, ça démarre bien, même si cela reste troublant, sur plein d’aspects.