PUNISHER #1-12 (Jason Aaron / Jesus Saiz, Paul Azaceta)

Ca se lire sûrement mieux en un bloc.
Oh, la lecture « sérielle » n’est pas désagréable mais, clairement, Jason Aaron lance ici un scénario sur temps long, avec une « redéfinition » du Punisher, par petites touches, en lien avec une description solide de la Main.
On voit ainsi, au présent, Frank qui retrouve sa femme Maria, troublée mais vivante, même si elle « demande » les enfants. Castle est monolythique, et va rejoindre ensuite l’Archiprêtresse, qui l’accompagne. Frank veut absolument se former au katana, même s’il galère. L’Archiprêtresse lui indique qu’elle veut faire de lui le Poing de la Main, un titre honorifique qui n’est plus porté depuis 144 ans. Elle a dû tuer des concurrents qui refusaient qu’un Américain devient le super-tueur de la Main, mais elle a raison car, lors d’une rencontre avec un Apôtre de la Guerre, le Punisher bénéficie des « Yeux de la Bête », un pouvoir maléfique de la Bête qui lui permet de « voir » les crimes de sa cible. L’Archiprêtresse l’amène alors devant une idole de la Main, et Frank se sent « glisser » dans cette foi étrange. Les flashbacks montrent que l’Archiprêtresse suit Frank depuis l’enfance et, surtout, l’on découvre que les Apôtres de la Guerre sont menés par Arès, lui-même !
C’est bien, oui. Mais le rythme est lent, posé. Jason Aaron construit doucement sa saga, sa redéfinition, en écrivant autant par et pour le Punisher. J’ai l’impression que le scénariste essaye de glisser le lecteur soit dans les yeux de Frank (pour découvrir la Main, la foi, l’organisation elle-même), soit aux côtés de lui, pour voir ce qu’il fait, comment il réagit.
Tout ça se lit bien, la révélation finale est sympathique, mais ça reste quand même très lent, très posé ; très, très lent. Ca ne rend pas la lecture désagréable, mais il n’y a pas de souffle, d’entrain total.
Bon, Paul Azaceta est très bon dans les flashbacks, et Jesus Saiz est royal au présent, avec des dessins certes lisses mais extrêmement beaux.

Clairement, cette redéfinition surprend, notamment avec un Frank « passif », qui subit les événements et l’accepte. Ca m’intrigue, c’est solide, et c’est déjà bien. Mais oui, ça se lira mieux en recueil.

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