RAI t.1-2 (Matt Kindt / Clayton Crain)

[quote]100% FUSION COMICS : RAI 1

L’univers Valiant vous présente une nouvelle série ! En l’an 4001, le Japon est devenu un écosystème en orbite autour de la Terre et un champion solitaire y fait respecter la loi : Rai. Mais lorsqu’un meurtre se produit, le premier en deux mille ans, ce mystérieux héros va découvrir la face cachée de ce monde.

Auteurs : Matt Kindt, Clayton Crain
112 pages, 12,50 EUR, en librairie seulement
(Contient les épisodes US Rai 1-4, inédits)

SORTIE LE 11 MARS
[/quote]

[size=200]LE SUJET SUR LA V.O.[/size]

Artie, tu as lu cette série ?

Les deux premiers épisodes sont bien chargés et très riches, si bien que je ne suis pas sûr qu’ils soient toujours bien équilibrés (parce que pourtant, avec le recul, ce n’est pas si compliqué que ça). Alors, si on passe cette étape, les deux autres épisodes se lisent bien et la fin donne envie d’avoir la suite ! Curieux de voir ce que ça peut donner, rien n’est vraiment tout noir ou tout blanc là-dedans !
Je ne suis pas toujours fan de Clayton Crain, mais là, il travaille assez bien son univers et les arrières-plans, le concept de la série s’y prête bien, mais encore faut-il le faire. Après, là aussi, c’est assez chargé par moment, donc est-ce que cela a joué sur mes quelques difficultés ponctuelles ?

[quote=« soyouz »]Artie, tu as lu cette série ?

…][/quote]

Non pas encore, mais elle est prévue pour bientôt. :wink:

Tiens il me semblait avoir laissé un commentaire dessus. Personnellement, j’ai trouvé ça très long mais j’ai eu cette sensation de lourde narration tout le temps. Et c’est tout le problème de cette histoire, ça parle trop. Et trop pour rien. C’est difficile de rester dans le récit lorsqu’il y a une telle densification…

Visuellement, c’est intéressant mais je ne suis pas un grand fan. Après je reste d’accord avec Soy, la fin est intrigante. Je continuerai pour voir où ça va mais bon sang c’est quand même bien en dessous d’Archer & Armstrong…

[quote]100% FUSION COMICS : RAI 2
Auteurs : Matt Kindt, Clayton Crain

Après la terrible bataille qui a eu lieu au 41ème siècle, Rai poursuit ses aventures et fait face à une vérité surprenante concernant sa mission et l’intelligence artificielle « Père ». Rai va-t-il rester le défenseur du peuple ou périr comme tant d’autres avant lui ?

112 pages, 12,50 EUR, en librairie seulement
(Contient les épisodes US Rai 5-8, inédits)

SORTIE LE 23 SEPTEMBRE[/quote]

[quote=« soyouz »]Artie, tu as lu cette série ?

…][/quote]

Je viens de commencer, et j’ai terminé le premier numéro (du recueil) ; pas mal du tout.
Il y a semble-t-il, pas mal de possibilités offertes dans ce Japon du futur.

L’une des clés lorsqu’on veut écrire de la science-fiction a dit Philip K. Dick, *c’est de poser une prémisse qui l’isole complètement de notre monde à nous, coupure qui doit être réalisée à la fois au niveau de la lecture et de l’écriture * ; et là, clairement, l’artiste Clayton Crain fait une belle coupure et gratifie le lecteur d’un délicieux frisson rétinien qu’il n’est pas près d’oublier.
Matt Kindt quant à lui s’inspire d’une ramification tardive de la S-F : le cyberpunk, et construit une société orwellienne où Rai est un méta-samouraï, bras armé de **Père ** une I.A qui règne sur le Néo-Japon.

En très peu de pages, avec beaucoup de fluidité, le duo en charge de ce titre délivre une masse d’informations suffisante pour que le lecteur se sente aussi à l’aise que s’il avait vécu toute sa vie en l’an 4001 (c’est tout au moins ce qui s’est passé dans mon cas).
**kindt ** enrichit son intrigue par quelques singularités qui étonnent malgré tout et anime des personnages déjà attachants et pleins de saveurs psychologiques ; même si peu nombreux pour l’instant, puisque je n’ai lu qu’une vingtaine de pages.

Un début très prometteur.

[quote=« soyouz »]Artie, tu as lu cette série ?

Les deux premiers épisodes sont bien chargés et très riches, si bien que je ne suis pas sûr qu’ils soient toujours bien équilibrés (parce que pourtant, avec le recul, ce n’est pas si compliqué que ça). Alors, si on passe cette étape, les deux autres épisodes se lisent bien et la fin donne envie d’avoir la suite ! Curieux de voir ce que ça peut donner, rien n’est vraiment tout noir ou tout blanc là-dedans !
Je ne suis pas toujours fan de Clayton Crain, mais là, il travaille assez bien son univers et les arrières-plans, le concept de la série s’y prête bien, mais encore faut-il le faire. Après, là aussi, c’est assez chargé par moment, donc est-ce que cela a joué sur mes quelques difficultés ponctuelles ?[/quote]

Je viens de terminer ce premier recueil, et pour ma part je n’ai pas eu de sensation de déséquilibre, au contraire j’ai trouvé que ce qui se dit est très utile, on est quand même en 4001 ; et si beaucoup d’informations passe par l’image, j’ai trouvé le texte ni chargé ni redondant.

Bon la question pour les lecteurs de langue française ne se pose plus, puisque je crois que **Panini **a jeté l’éponge en ce qui concerne **Valiant ** de ce côté-ci de l’Atlantique, mais cette série est vraiment très agréable à lire. En plus son éloignement dans le temps par rapport aux autres titres **Valiant ** peut la préserver des *events * récurrents qui semblent frapper le duopole concurrent de manière épidémique.

Cela dit pour l’instant je trouve que la gestion des crossovers et autres événements fabriqués chez **Valiant ** sont plutôt bien gérer.

Alors certes les goûts et les couleurs blablabla … mais je me demande quand même pourquoi les séries de cet éditeurs n’ont pas fonctionné chez nous. Parce que de ce que j’en ai lu c’est plutôt très bon, ainsi Bloodshot, une série que j’ai lu en me disant que ça n’allait pas casser quatre pattes à un canard (et en regrettant même de l’avoir pris) m’a très agréablement surpris.
J’ai trouvé les quatre premiers épisodes bien supérieurs et imaginatifs que certains épisodes du Punisher de Garth Ennis pour prendre un exemple de la même trempe en terme de personnage et situé dans ce que le public lit avec semble-t-il, plaisir.

D’autant que **Panini ** a quand même attendu pas mal de temps avant de baisser les bras, avec notamment une opération « prix cassé » :question: .

Ouais, c’est bien dommage d’un côté, mais ça ne va pas m’empêcher de continuer en V.O, surtout **Rai ** qui s’annonce comme une sacrément bonne série.
C’est tellement bon, que ça m’a donné envie de revoir Ghost in the Shell, ce que j’ai fais avec un plaisir que je ne soupçonnais pas. :wink:

Bon **Rai ** ne semble pas monopoliser l’attention des lecteurs, ce qui est a priori normal, entendu que **Panini ** a arrêté les ventes surement à cause d’un manque de lecteurs ; et ledit arrêt n’engage pas à acheter ce qui a paru si on n’a pas commencé de lire les titres Valiant. CQFD !

MAIS ! pour ma part je les ai commencés et je ne peux que m’en réjouir tant leurs qualités sautent aux yeux .

Bref, j’ai développé ce que je pensais de Rai sur mon blog dans un article où j’aborde le genre dit Cyberpunk, le seishin, j’y évoque aussi Tetsuwan Atom,, le sense of wonder, les Luddites, etc.
Si jamais cela vous intéresse vous êtes les bienvenus.

Bonne lecture.

[quote=« artemus dada »]

Je viens de terminer ce premier recueil, et pour ma part je n’ai pas eu de sensation de déséquilibre, au contraire j’ai trouvé que ce qui se dit est très utile, on est quand même en 4001 ; et si beaucoup d’informations passe par l’image, j’ai trouvé le texte ni chargé ni redondant. [/quote]

… disais-je précédemment.

…. **[size=150]E[/size]**n lisant le premier tome de la série Rai (#1 à 4), je ne m’étais pas rendu compte d’une utilisation si importante de récitatifs (et puisque je ne l’ai plus sous la main difficile de confirmer ou d’infirmer).

Je me souviens lorsque, quelques années après les avoir découvert, j’ai relu les premiers albums de Blake & Mortimer d’Edgar P. Jacobs, que les gros pavés de texte rendaient alors difficile ou plutôt laborieux, la lecture de leurs aventures.
Jacobs souvent, expliquait par le texte ce que sa mise en récit séquentielle faisait déjà très bien.

En ce qui concerne Rai, du moins les épisodes 5 à 8 (rassemblés sous le titre de La Chute) ce n’est pas tout à fait ça, même si au final l’ennui pointe aussi son vilain museau.
En effet, dans le cas de la série cyberpunk de l’éditeur Valiant c’est plus la pénurie de cases qui oblige – du moins c’est comme ça que je l’analyse – à expliquer par le texte (récitatifs) ce que les images ne montrent pas ; et pour causes il n’y en a pas assez.

Au demeurant, j’ai eu, en lisant ce deuxième tome, l’impression très tenace qu’on me racontait une histoire (ce qui est le cas par ailleurs), plutôt que de la vivre au travers des différents personnages (ce que je préfère, et de loin).
Si certaines parties d’un récit demandent parfois de passer par ce type de narration, j’ai trouvé pour le coup que l’utilisation, quasi systématique, d’une voix off si je puis dire, était assez pesante.

D’autant que tous les personnages (ou presque disons) se racontent leur vie aux uns et aux autres. C’est bien entendu un effet de texte en vue de les présenter aux lecteurs, mais la redondance de l’effet donne plus l’impression de lire des fiches personnages, qu’une bande dessinée.
Et pourtant il y a de l’idée derrière ces personnages.

Là où d’autres scénaristes utilisent les dialogues et l’action pour construire leurs protagonistes, Matt Kindt semble n’avoir que des récitatifs.

Et quand les personnages se mettent (enfin) à parler, j’ai eu la nette impression qu’ils le faisaient pour ne rien dire.

…. Du reste, alors qu’ils ne mollissent pas d’un poil, et que l’action occupe un bonne part du récit, ce que je retiens de ces 4 épisodes, c’est qu’il ne s’y passe paradoxalement, pas grand-chose. (Un comble !)

Autre point d’achoppement, Kindt & Crain inventent un antagoniste très très puissant, et surtout omniscient pour leur scénario, mais laissent pourtant la possibilité aux protagonistes de fomenter un coup d’éclat, sur des bases (bien trop simples) qui doivent plus au manque d’imagination des auteurs plutôt qu’aux Q.I. des héros. Et j’ai trouvé ça un peu trop flagrant.

…. **[size=150]B[/size]**ref, en définitive une lecture en demi-teinte et plutôt laborieuse, alors que cette série qui se déroule dans l’avenir, pourrait exploiter avec un peu plus de dynamisme et de courage le « méga-texte » S-F qui s’offre à elle, et en extrapoler de nouvelles combinaisons d’idées plutôt que de se reposer sur ce qui a déjà été fait ultérieurement.
Potentiellement cette série reste intéressante, mais Matt Kindt devra se secouer un peu plus (du moins pour que je continue).

Et si Clayton Crain invente une belle atmosphère à la série grâce à son travail sur la couleur (dont je suis très client), j’aimerais bien qu’il utilise aussi un peu le gaufrier de 9 cases.
Ce qui permettrait peut-être, à son scénariste, de réduire le nombre de ses récitatifs par planche, et ainsi donner un peu de dynamisme au scénario.

(À suivre … mais en V.O)