RÉÉDITIONS DC : TPBs, Hardcovers, Graphic Novels

En 1998, DC lance une vaste saga articulée autour de la série JLA, alors relancée avec le talent que l’on sait par Grant Morrison et Howard Porter : One Million. Comme souvent chez le scénariste écossais, le postulat de base s’appuie sur une idée saugrenue (ici : que se passe-t-il dans l’univers DC à une époque où Action Comics atteint son millionième numéro ?) qui sert de déclencheur à l’imagination.

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L’intrigue commence dans les deux dernières planches de JLA #23, quand les héros, qui viennent de vaincre Starro, sont confrontés à leurs héritiers venus d’un lointain futur. L’action continue dans DC One Million #1, qui démarre sur les chapeaux de roue : parallèlement à la visite de ces héros du futur, la ville de Montevideo est détruite dans une explosion cataclysmique. L’intrigue va donc diviser les forces du groupe selon deux axes : les actions du présent et les aventures dans l’avenir.

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Pour la mini-série, c’est Val Semeiks qui se charge de mettre en scène les idées tordues de Morrison. Dessinateur compétent, au trait nerveux à défaut d’être raffiné, il donne beaucoup d’élan au récit.

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Très vite, les héros découvrent que l’immortel Vandal Savage utilisent des pilotes de l’escadrille des Red Rockets comme missiles, et fait donc peser une menace inquiétante sur la planète. Dans le même temps, les héros d’aujourd’hui sont invités à rejoindre les festivités dans le 853e siècle, alors que Superman (qui est toujours vivant dans ce lointain avenir) s’apprête à sortir de son exil volontaire dans le soleil. Mais à leur « arrivée » dans le futur, les choses se passent mal, et le premier épisode se conclut sur l’alliance entre Vandal Savage et Solaris, un ordinateur stellaire aux visées maléfiques.

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Frappadingue, qu’on vous dit.
Le récit est plutôt bien emmené, Morrison se sert du décalage technologique afin de mettre en danger la Terre du présent, mais également de mettre en évidence le talent et le courage des héros d’aujourd’hui, confronté à des techniques qu’ils ne connaissent pas mais doivent pourtant arrêter. Il parvient également à donner la vedette à un grand nombre de personnages, et à animer un vaste univers DC où chacun semble à sa place. Les héros à tour de rôle se retrouvent sous le feu des projecteurs.

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DC One Million, c’est aussi un splendide hommage à l’univers DC, à sa généalogie, au thème central de l’héritage et de la transmission générationnelle (hommage qui s’étend à l’ensemble de la prestation de Morrison, mais c’est frappant ici), ainsi qu’au caractère merveilleusement suranné de certains de ses aspects (les super-animaux, par exemple).

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Le cross-over prend aussi une certaine signification au sein de sa prestation. Très vite dans la série, le scénariste s’est arrangé pour faire venir d’autres personnages dans le groupe, afin d’élargir la formation à d’autres justiciers que les plus puissants qui en constituent le noyau. Et cela lui permet ici de diviser son équipe entre ceux qui incarnent les fondations d’une tradition et ceux qui gravitent autour, les premiers allant dans le futur rencontrer leurs héritiers et les seconds luttant sur Terre afin de tenir la barre. One Million tient donc une place particulière dans cet ensemble d’épisodes.

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Le cross-over s’étale sur l’ensemble du catalogue, les différentes séries faisant un pause afin d’accueillir un numéro 1 000 000, daté de novembre 1998. Selon une tradition désormais bien implantée, la rencontre entre les héros, pourtant proposée sur des bases pacifiques, ne manque pas de susciter des bastons. Et JLA #1000000 ne déroge pas à la règle, proposant une rencontre musclée entre la Wonder Woman du futur et Big Barda.

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L’intrigue a droit à un premier TPB en 1999, qui assemble les épisodes de la mini-série et l’épisode de JLA qui y est lié.

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Plus récemment (2013, je crois), un Omnibus est sorti, reprenant l’ensemble des épisodes concernés dans un total de plus de mille pages, sous une très belle couverture inédite de Ryan Sook.

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Jim

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