RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Vendredi, j’ai fait ma petite razzia trimestrielle chez Pulps. Je me suis précipité notamment sur cet Essential Captain Marvel tome 2, qui contient la période Starlin (un total must have de toute l’histoire de Marvel, j’ai pas d’autres mots), mais également l’immédiate reprise de la série par deux potes de Starlin, Steve Englehart et Al Milgrom.

Je considère la série Captain Marvel, à partir de Starlin, comme une très excellente série qui ne démérite plus jusqu’à la fin, les épisodes allant du bon (les Scott Edelman, avec le Docteur Minerva…) à l’excellent (les Doug Moench / Pat Broderick, avec ISaac l’ordinateur fou…). Et j’ai conservé des épisodes d’Englehart / Milgrom un excellent souvenir dans leur VF dans Strange.

Notamment la saga du « procès du Gardien ». Ce sont ces trois épisodes que j’ai relus samedi soir, et c’est un grand plaisir : Captain Marvel affronte la fameuse « Légion Lunatique » qui vient de lui envoyer Nitro ou Nimrod sur le râble, et découvre un groupuscule de puritains krees racistes et suprémacistes qui cherchent querelle (et vengeance) aux sang-mêlés comme Mar-Vell.

Et il se trouve qu’Uatu le Gardien s’est allié à eux, alliance qu’il regrette. Il se retourne contre ses tristes associés et, trahissant son vœu de non-intervention, décide de passer devant le jugement de ses pairs. Bon, tout ça, la parabole sur le racisme et le portrait d’une machine judiciaire sans frein dans les pentes, je m’en souvenais vaguement. Ce que j’avais oublié, c’est que Rick Jones, dans les mêmes épisodes, après un coup de fatigue, prend de la « vitamine C » que lui a donné une copine du milieu du spectacle.

La capsule contient cependant des produits aux effets plus notables. Et il se retrouve en plein trip. Mais comme Rick et Mar-Vell partagent à l’époque la symbiose qui leur permet d’intervertir leurs corps, le trip hallucinatoire de Rick, Mar-Vell le vit (et le voit) aussi. Et ça, je ne m’en rappelais pas du tout (faudrait que je retrouve mes vieux Strange, pour voir s’ils avaient davantage édulcoré le récit qu’Englehart avait déjà bien déguisé). Toujours est-il que c’est sous le coup de cette « Vitamine C » que les deux héros parviennent à court-circuiter la fusion de leur corps et à apparaître tous les deux en même temps dans le même univers. Il est même précisé que la « conscience cosmique » (joli trip, ça, déjà…) et les autres pouvoirs de Mar-Vell sont décuplés.
Étonnant.

J’ai même du mal à savoir si Englehart a écrit cela dans la lignée des épisodes de Starlin, à savoir comme une illustration souriante et presque admirative des paradis artificiels, ou bien comme une gentille moquerie des orientations narratives de son prédécesseur et collègue, dont il décortique les limites et qu’il utilise pour sortir d’une situation répétitive (« choquons nos néga-bracelets l’un contre l’autre pour nous sortir de ce pétrin et retomber dans un autre », en gros…).

Mais toujours est-il que je trouve ces épisodes proprement hallucinants, et ce à plusieurs niveaux.

Je vais entamer la suite (qui n’est pas piquée des hannetons non plus) dans pas longtemps : redécouverte formidable.

Jim