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Tiens je profite qu’on parle de Thor pour dire quelques mots sur :

Suite et fin du run de Dan Jurgens sur la série et dont on a eu les débuts en librairie via les Marvel icons contenant les épisodes dessiné par Romita jr.

Pour situer grossièrement, Jurgens s’amuse toujours avec la double identité de Thor (l’ambulancier Jake Olson), fait confronter Thor à de la menace de poids, introduit le personnage de Tarenne et comment à semer des indices quand à futur vraiment pas glop concernant le monde et Thor.

Ce futur commence avec le numéro #42 (bien que perso je ferais remonter la source du tout au #41) et se conclura au #79 avec le départ de Jurgens. Soit 37 numéros pour développer le règne d’un Thor débutant avec la mort d’Odin et qui sombrera de plus en plus dans la tyrannie.

Jurgens prend le temps de développer ses idées et d’étaler au mieux l’évolution de Thor. Conséquence, le lecteur ne se rend compte que peu à peu (ou du moins accepte difficilement) que le dieu de la foudre devient un véritable tyran. C’est ce travail sur la durée qui fait toute la force du récit. Après quelques aventures, Thor estimera donc que les humains ont besoin d’être guider par les Dieux et décide de transférer Asgard au dessus de New-york. Variation sur l’idée de interventionnisme des super-héros sur l’humanité, la saga se rapproche beaucoup de Supreme Squadron dans sa manière de questionner différent aspect de la question.

Mais la différence c’est que Jurgens met au centre du jeu la question de la divinité et de la croyance. Dès lors et avec le recul cette série post 11/09 s’avère très pertinent quand aux enjeux de ce début du siècle. Il est par exemple très intéressant de voir la manière dont le culte de Thor s’installe et prend la place de modèle défaillant tout n’oubliant jamais de garder en tête le principe de libre-arbitre.

Autre aspect intéressant au sein de cette saga (avant la bascule voyant Thor regner sur la Terre) c’est cette opposition entre Thor et Iron Man. Alors que Bendis et le MCU conditionneront leur oeuvre autour d’une dualité entre Roger et Stark, jamais la question de la lutte entre science et foi ne s’est autant développé ici.

Au final, ce qui ressort de cette 2ème partie de run c’est qu’elle prend le contrepieds d’une première partie ayant pour but de redorer la puissance de Thor. Ici on assiste à une chute d’autant plus terrible qu’elle est travaillé sur la longueur et assez compréhensible pour ne pas dire, acceptable.

Point négatif, hélas, une valse de dessinateur qui n’apporte guère de stabilité à une grande saga qui aurait pu être marquante avec un seule dessinateur au commande (dire que juste avant Kubert offrait quelques magnifiques épisodes). On notera aussi une conclusion un peu trop expédié et un passage de relais (pour le célèbre Ragnarok) très abrupt.

Il n’empêche que je ne peux m’empêcher de penser qu’une telle saga, aujourd’hui, aurait été au centre d’un event avec des ties-in a foison faisant perdre la consistance à l’histoire. Ici Jurgens travaille seul sur une série (bon il y a quelques trucs annexes vite fait) et sur le long terme et la différence est là.