RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

J’ai récemment mis la main sur le TPB Dominic Fortune, qui reprend la mini-série réalisée par Chaykin à la fin des années 2000. Je l’avais raté en librairie, et ça m’ennuyait beaucoup, car je suis grand fan du bonhomme et de son travail, même s’il est aujourd’hui un bon cran en-dessous de ce qu’il livrait dans les années 1980.

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Peu avant de le recevoir, je lisais un avis sur Amazon (français), et l’auteur semblait être un fan absolu de Chaykin, mais du Chaykin d’à partir des années 1980, le Chaykin d’American Flagg!, du Shadow, de Blackhawk. Le récit principal s’inscrivant dans cette veine (récit pas contemporain, complot, héros solitaire, du sexe et de la violence…), il est totalement séduit.

Je le suis aussi (j’aime l’ironie des dialogues, les scènes de banquet dans des décors luxueux…), mais au contraire de ce lecteur, je suis également super fan des rééditions qui complètent le sommaire. Le bouquin comprend en effet une histoire en noir & blanc issue de Marvel Preview #2, où Chaykin déploie tout son talent pour les techniques d’encrage (avec une reproduction assez propre mais qui perd un peu en détail, fatalement), et du Marvel Premiere #56, où Chaykin partage la vedette avec Len Wein (intrigue), David Michelinie (dialogues) et Terry Austin (encrage). Autant dire que le sujet lui échappe un peu, mais c’est une excellente histoire, où l’aventurier croise Dum Dum Dugan jeune.

L’une des choses les plus intéressantes du TPB pour les amateurs de continuité (j’aime bien dire des gros mots, parfois), c’est le serial de Dean Motter et Greg Scott. Continuant le récit dans la lignée du Marvel Premiere, les auteurs inscrivent Dominic Fortune, personnage d’ordinaire périphérique, dans l’univers Marvel de 1937, où l’on visite la Latvérie de l’époque, où l’on croise le Prince T’Chaka du Wakanda ou Howard Stark.

Le gros morceau reste quand même la mini-série en quatre épisodes, où Fortune accepte une mission de garde-du-corps et se trouve opposé à un complot antisémite remontant jusqu’à la Maison-Blanche. C’est plutôt bien troussé, tapissé d’humour noir et d’allusions sexuelles (label MAX oblige), mais aussi de références pointues (Fortune va jusqu’à citer une réplique de Chantons sous la pluie, par exemple). Le premier numéro est d’ailleurs nettement plus branché cul, comme si Marvel, malgré le label, s’était mis à flipper un peu en voyant le premier épisode arriver.
Bref, l’ensemble se tient bien, c’est agréable à lire, et les deux rééditions en fin de volume satisfont le goût pour les vieilleries un peu rares. Il reste encore à compiler les épisodes en peinture réalisés par Chaykin dans Rampaging Hulk, et qui constitue l’un des plus beaux boulots de l’auteur durant sa carrière.

Jim