RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Récemment, j’ai complété ma série de TPB regroupant les Incredible Hulk de Bruce Jones.
Tout a commencé par mon agacement à suivre la parution chez Panini, qui commence par un magazine kiosque pour ensuite passer, de mémoire, par des albums et des big books. Le tout avec un papier bouffant qui prend énormément de place.

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Donc, il y a quelques années, j’ai acheté les TPB que j’ai trouvés, et j’ai commencé à faire des cadeaux autour de moi. Résultat, une collection unie et un gain de place. Sauf qu’il m’en manquait deux, le premier (« Return of the Monster ») et le septième (« Dead Like Me »), sur huit au total. Voilà qui est fait. Ça ma coûté des ronds, mais la satisfaction de pouvoir lire tout cela dans la langue d’origine et dans un format cohérent m’emplit de joie.
Bref.

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Donc, pour résumer, Bruce Jones déboule sur la série après que celle-ci a été massacrée par John Byrne (qui tenait à tout crin à renouer avec le côté « hit the road again » de la série télé) et remise sur les rails par Paul Jenkins (qui donne au Leader de bons moments). Jenkins paie aussi son tribut à la période Peter David, et notamment au légendaire Hulk #377, la séance de psychanalyse.
Personnellement, j’aime beaucoup Bruce Jones. Je suis fan de ses histoires courtes dans les années 1970-1980, et je rêve d’une réédition de ses Ka-Zar, qui contiennent des morceaux d’anthologie.

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Jones arrive ici et reprend un peu le postulat de Byrne. Mais en quelques pages, on comprend qu’on a affaire à quelque chose d’infiniment meilleur.
Grosso modo : Bruce Banner traverse l’Amérique à pied. Tous les soirs, à l’hôtel, il se connecte et discute sous pseudo avec quelqu’un (« Mister Green », « Mister Blue », autant d’éléments qui seront repris dans le film de Louis Leterrier). Rapidement, bien entendu, les ennuis le rattrapent.

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S’ensuit une déferlante d’emmerdements, mixant une intrigue conspirationniste, des tueurs, des monstres, des clones qui résistent aux balles, des personnages qu’on croyait morts, un méchant grande classe avec une motivation un peu complexe, des séquences horrifiques, bref, une tonalité qui tranche et des mystères qui ont un goût de revenez-y.

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Question dessin, Bruce Jones est plutôt gâté. Un Romita Jr tout en sobriété (il se charge notamment d’un épisode « Nuff Said » entièrement muet et très agréable), un Immonen qui revient à un style plus réaliste et sombre, un Weeks en pleine forme, un Deodato assez convainquant (j’associe son passage sur la série à son retour en grâce, pour ma part), un Tom Palmer suprême…

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L’ensemble se tient bien, malgré quelques anicroches à la continuité (Emil Blonsky a encore une autre épouse ?…) et un petit ventre mou durant l’arc avec Tony Stark. L’autre défaut est que la fin est un peu rapide. Appelé par les sirènes de DC, Jones livre une dernière prestation qui boucle les intrigues, mais il est tellement bien parvenu à maintenir le suspense qu’on aurait aimé que ça soit plus développé.

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Le seul vrai défaut de cette période ne lui incombe pas directement, mais plutôt à l’encadrement éditorial. En effet, Peter David revient sur le titre et signe un arc et quelques épisodes solo (tous très sympas). Mais l’arc lui-même, dessiné par Lee Weeks, l’oppose à Nightmare. Et il est vaguement sous-entendu, au détour d’un dialogue ou deux, que ce qu’il a vécu récemment n’est qu’un cauchemar. Dommage, parce que les pistes ouvertes par Jones auraient pu nourrir la série pendant des années. Greg Pak, avec certains apports au personnages (des retours de personnages, notamment), parviendra en même temps à couper l’herbe sous le pied de Jones tout en utilisant ses ficelles. Le résultat, c’est que la période Jones est un peu oubliée, et c’est dommage. La tonalité presque Vertigo de sa prestation mérite le détour.

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Plus récemment, Marvel a entrepris une réédition de cette période dans des hardcover assez chers. Je ne sais pas où ils en sont, je crois qu’ils ont couvert trois ou quatre tomes. Et pour info, le TPB (softcover) « Dead Like Me » contient également la mini-série Hulk Smash, par Ennis et McCrea.

Jim