RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…


AVENGERS: QUICKSILVER TPB
Written by TOM PEYER, JOE EDKIN & JOHN OSTRANDER
Penciled by CASEY JONES, ROB HAYNES, DEREC AUCOIN, IVAN REIS, PASQUAL FERRY & CHRIS RENAUD
Cover by GEORGE PÉREZ
In the wake of Onslaught, the Avenger called Quicksilver forges a new path! When Wundagore Mountain falls to Exodus and his fanatical Acolytes, the High Evolutionary puts the mercurial mutant in charge of the evolved beasts known as the Knights of Wundagore. Now, the newly honored “Sir Pietro” leads these animals-turned-New Men out into an unfamiliar world, and straight into an encounter with Thundra and Arkon! But when the heroes return — and Quicksilver is reunited with his sister, the Scarlet Witch; his ex-wife, Crystal; and the other Avengers and Inhumans — it all races to a chaotic climax and a Siege of Wundagore. Pietro joins the Heroes for Hire in final battle with Exodus, his Acolyte, and the resurgent High Evolutionary! Collecting QUICKSILVER #1-13, HEROES FOR HIRE (1997) #15-16 and HEROES FOR HIRE/QUICKSILVER ANNUAL ’98.
440 PGS./Rated T …$34.99
ISBN: 978-0-7851-9293-0

Nous sommes en 1997, Marvel, avec son opération Onslaught / Heroes Reborn, a changé de visages, ses « vieux » personnages étant provisoirement éloignés dans un univers de poche (confiés aux sales pattes des Image Boys). La Maison des Idées profite donc de l’appel d’air pour lancer différentes séries afin de mettre en avant d’autres licences potentielles. Ça donnera des résultats contrastés : pour une série Thunderbolts marquant un tournant dans l’écriture des séries de groupe, il y a eu beaucoup de tentatives ratées de redynamiser tel ou tel personnage, qui ne résisteront pas au départ des auteurs du lancement (je pense au Ka-Zar de Waid et Kubert, série formidablement dynamique qui ne survivra pas au départ du tandem). Dans le lot, on peut également compter Heroes for Hire de John Ostrander et Pascual Ferry, ou encore Quicksilver, de Tom Peyer et Rob Haynes. Deux séries assez chouettes avec plein d’idées et une caractérisation réussie. Mais passées sous le radar, hélas.

La série Quicksilver avait tout pour me plaire (et autant le dire tout de suite, elle n’a pas démérité). Tom Peyer est un scénariste que j’apprécie énormément (je suis bigrement fan de son Hourman de 1999-2001) et que je trouve sous-exploité. Rob Haynes a un style limpide assez agréable. Qui plus est, il est rapidement remplacé par Derec Aucoin, qui a un dessin sexy et presque ligne claire. Super beau à regarder, et intégrant des déformations rares mais toujours efficaces. Et j’ai toujours bien aimé le personnage de Pietro, qui a été ballotté pendant des décennies entre la figure du héros frustré et jaloux et la posture de l’enfoiré manipulateur.

La série de 1997 décide de replacer le personnage dans la position du héros. Peyer fait le portrait d’un homme qui ne s’est jamais senti à sa place, et c’est assez astucieux parce que ça explique assez bien ses sautes d’humeur et ses changements de fidélité (de Magneto aux Vengeurs aux Inhumains, etc etc). À la fin du premier épisode, cette quête d’une place dans l’univers aborde un tournant, puisque Pietro semble enfin avoir trouvé son rôle, son appartenance. C’est plutôt bien vu, puisque le voilà désormais en mesure de choisir une cause et de s’y investir.

La série parle d’héritage, de lignée, de filiation, de péchés des pères, ce genre de choses. Quicksilver est poursuivi par l’image du père (c’était l’époque où il était encore admis que le bolide était le fils du maître du magnétisme). Il s’associe aux nouveaux hommes du High Evolutionary (là aussi une figure de père négative) et affronte Exodus, le mutant qui se prétendait à l’époque l’héritier de Magneto.

Au-delà même de ce thème récurrent, Peyer utilise l’idée de l’héritage génétique (et la capacité de Cortez à booster les pouvoirs mutants) pour signifier que les pouvoirs de vitesse de Pietro sont en fait une variation sur les pouvoirs de Magneto (en gros, Quicksilver court vite en se déplaçant sur les champs magnétiques). C’est rusé comme tout, et ça permet quelques variations intéressantes (et ça nourrit des enjeux, aussi : win win game !).

Le récit n’est pas seulement une succession de bonnes idées. On voit passer plein de personnages (dont les Inhumans), on a des scènes vraiment marrantes (un repas où Pietro mange trop vite), et la série connaît même un cross-over, « Siege of Wundagore », avec Heroes for Hire. C’est l’époque où Quicksilver est écrit par John Ostrander et Joe Edkin. Ça fonctionne très très bien, c’est agréable à lire et c’est pas tape-à-l’œil, donc bien entendu, ça n’a pas marché. Quicksilver s’est arrêté après treize numéros. Décidément, Ostrander a toujours eu moins de chance chez Marvel que chez DC. Et Peyer, pareil.

Ce recueil reprend la série, ainsi que le cross-over « Siege of Wundagore », ce qui permettra de lire quelques épisodes de Heroes for Hire. Et de redécouvrir une de ces petites séries méconnues mais pleines de vie, un de ces « chemins de traverse » comme dit Nikolavitch, qui font le charme des catalogues des gros éditeurs.

Jim