S’il faut reconnaître à Mark Gruenwald d’avoir enrichi l’univers de Captain America, il faut bien avouer aussi que la fin de son run traînait la patte : des idées intéressantes, mais un traitement poussif et caricatural, et des dessinateurs pas inspirés.
L’arrivée de Waid et Garney est un électrochoc : c’est beau, c’est puissant, c’est rapide, c’est absolument brillant en termes d’idées, et ça secoue carrément le cocotier (retour d’un vieux personnage qu’on croyait mort, alliance contre-nature avec un ennemi haïssable…). Le personnage se retrouve d’un coup sur la première place du podium et dans la liste des « must read ».
Ce recueil contient deux arcs, « Operation: Rebirth » et « Man Without A Country », qui oppose le héros à un ennemi inattendu. Deux lectures formidables, qu’il convient de redécouvrir en VO (parce que la VF de Panini n’est ni faite ni à faire, et pourtant, elle est signée de quelqu’un qu’en général j’aime bien). Accompagnées d’un cross-over réparti sur les titres Avengers (et là, on voit bien que c’est la meilleure série du lot, sans problème), mais également de tout un fatras éditorial assez passionnant, mais qui peut désarçonner : reproduction d’articles, d’interviews, de parodies, ce complément pourra en décevoir plus d’un, parce que ce n’est pas de la BD, blablabla. Mais ça vaut le coup (les pages consacrées à Joe Simon m’ont bien plu).
Ces épisodes constituent un sommet de la série (dans mon panthéon personnel, avec les Englehart, les Stern / Byrne et les DeMatteis). Une franche réussite dans l’univers des Vengeurs alors en plein marasme. Mais une réussite qui sera fauchée par l’assaut « Heroes Reborn », l’une des pires lectures qui soient dans les années 1990. On passe du meilleur au pire.
Lisez ce recueil, pour savourer le meilleur.
Jim