RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Je me suis replongé dans ces deux TPB récemment (à force de causer de Gruenwald, hein…). Alors c’est sympa, mais c’est pas bien fait.

D’un côté, il y a le dessin de Dave Hoover : un style balourd, sur lequel on colle tous les tics graphiques de l’école Image de l’époque (gros seins, gros flingues, contre-lumières et hachures, mâchoires crispées, grandes cases vides…). Déjà que c’est pas terrible quand on a un bon dessinateur, avec un illustrateur des plus moyens…
De l’autre, il y a l’écriture de Gruenwald, qui aligne les bonnes idées pour lesquelles hélas il s’arrange toujours pour fournir des explications capillotractées. Zemo adoptant des orphelins, c’est bien, comme pitch, mais il cherche des justifications à la con et n’en tire pas grand-chose. Jack flag voulant infiltrer la Serpent Society, c’est fait en dépit du bon sens.

Pourtant, la saga « Fighting Chance », composée de quatre trilogies et d’un épilogue, a plein de bons côtés. Cap perd la santé, et Gruenwald met bien en scène sa frustration, sa colère, son agacement et son impuissance : il le montre perdre ses moyens et renverser les meubles quand personne ne le regarde, c’est plutôt pas mal. Bon, il le rend plus maladroit qu’avant, plus tête en l’air aussi, c’est pas toujours heureux, mais le héros est bien fragilisé.

De même, il le confronte à des doubles symboliques dans chacune des trilogies (le Super-Patriot, puis Americop, puis Zemo puis enfin Free Spirit et Jack Flag), qui chacun lui renvoient une partie de son image. C’est plutôt bien vu.

En vérifiant la numérotation, je m’aperçois que ce ne sont pas les derniers épisodes de Gruenwald (j’en suis arrivé à cette conclusion parce que je me souvenais du cross-over « Taking A.I.M. » dans lequel il arbore son armure, et qui n’est pas dans ces deux TPB).

Il reste à Gruenwald encore quelques épisodes (ornés de la même hideuse maquette que « Fighting Chance »), afin de mettre plus avant en scène la lente dégradation de la santé du héros.

D’une certaine manière, c’est dommage que « Fighting Chance » ne soit pas son réel champ du cygne. Parce que, pour maladroits que soient les épisodes (mais l’épilogue est très bien, composé de flash-backs écrits à la première personne et marquant le trouble et l’hallucination frappant le héros), ça compose une véritable conclusion.
De mon côté, j’ai un souvenir plus que mitigé du cross-over, mais il va falloir que je trouve les autres épisodes. Mais devant leur nombre, je comprends que les derniers mois du règne de Gruenwald aient donné l’impression que ça traînait.
Impression d’autant plus grande que le run de Waid démarre sur les chapeaux de roues.

Jim

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