RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

L’avantage d’avoir une grande collection en province loin des comic shops, c’est qu’on peut lire les trucs qu’on a entassés sans avoir l’impression d’épuiser le filon.

Je suis donc en train de lire (ou relire, parfois) des trucs que j’ai chez moi et que je connais mal, ou peu, ou pas du tout.

C’est le cas de la série Blade, que j’ai achetée because Chaykin, et que je n’ai pas lue because Guggenheim. Sans détester le travail de ce dernier, je le trouve souvent décevant, prévisible et pas enlevé. Mais la lecture m’a été étonnamment agréable.

Pour rappel, la série se situe dans l’immédiat après guerre civile, vaguement au moment de la reddition de Captain America et de l’accession de Tony Stark à la direction du SHIELD. Ce qui explique la présence un peu forcée de Maria Hill, d’abord comme directrice puis comme ex-directrice.

La série aura duré douze numéros, ce qui en soit constitue un exploit même à l’époque. Le tout est compilé en deux tomes, « Undead Again » et « Sins of the Father ». De l’aveu de Guggenheim à l’occasion d’un texte de clôture, Ralph Macchio estimait que ça n’aurait duré que six numéros, et avait conseillé au scénariste de boucler son intrigue en prévision de cela. Ce dernier choisit de raconter une histoire par épisode, minimisant les cliffhangers, ce qui somme toute rend la série très accessible et assez dense. Parallèlement, il glisse des subplots couvrant la longue vie du héros vampirique. Au bout des douze numéros que durera finalement le titre, il parvient à tisser une vaste trame assez cohérente, sur le thème de la paternité maudite. Il tire un sel assez savoureux de la gestion d’une « prophétie », d’autant que celle-ci est comprise de travers par tous les protagonistes, ce qui donne beaucoup d’ironie au truc. Enfin, Guggenheim s’en sort très bien dès qu’il s’agit de caler Blade sur les éléments de continuité.

L’ensemble est plutôt lisible, assez léger en texte (ça se lit en trois minutes), avec un Chaykin plein de tics mais que je continue à apprécier. ah, et puis le dernier chapitre se conclut sur deux planches de Colan, à l’occasion d’une séquence connectée aux « origines » du héros, clin d’œil aussi bien vu qu’émouvant.

Bonne et agréable surprise.

Jim