RÉÉDITIONS MARVEL : TPBs, omnibus, masterworks, Epic…

Allez, faisons une petite pause dans la carrière de la Cape et de l’Épée, et retrouvons notre ami le Vengeur Cosmique, Quasar, égérie de Mark Gruenwald, que nous avions déjà évoqué ici :

https://www.comics-sanctuary.com/news/24643/viens-dans-mon-comic-strip-quasar.html

Et ici :

Constatant que je n’avais pas fait de chronique concernant la sortie du TPB Cosmos in Collision, je me suis dit que j’allais faire un petit détour. Et puis, pourquoi ne pas évoquer le tome précédent, intitulé Classic, portant un numéro 1 mais jamais suivi d’un second.

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Donc voilà, vous êtes partis pour un diptyque que je posterai entre ce soir et demain. Na !

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Quasar Classic (tome 1, donc) reprend les neuf premiers numéros de la série régulière, ainsi que l’apparition du héros dans Avengers Annual #18, connecté à la saga « Atlantis Attacks » (à l’occasion d’un petit récit illustré par un Mark Bagley encore débutant et dans lequel Quasar est officiellement recruté par Cap America), et dans Marvel Comics Presents, où l’équipe régulière livre un court chapitre (permettant d’introduire Quagmire dans l’univers 616, ce qui aura son importance par la suite).

La couverture du recueil est retravaillée selon la mode récente, à savoir qu’on applique des couleurs informatiques sur un dessin conçu plusieurs décennies plus tôt et prévu pour des aplats. Le résultat est loin d’être hideux, mais il affiche un travers assez fréquent dans ce genre d’entreprises : la surenchère des effets pyrotechniques.

Je ne reviendrai pas sur les origines du personnages, évoquées dans la chronique dont le lien se trouve plus haut. Il suffit de dire que le personnage se greffe sur le Marvel Boy des années 1950, auquel Roy Thomas a fait un sort dans Fantastic Four puis dans Captain America. Les bracelets de ce héros sont récupérés par le SHIELD et confié à un agent qui apprend à se servir de ces capacités. Cet agent, c’est Wendell Vaughn, qui n’est visiblement pas taillé pour le métier et qui, pendant un temps, fera office de chef de la sécurité du Projet Pegasus. C’est dans les pages de Marvel Two-in-One que Gruenwald croise le personnage, duquel il s’éprend et qu’il développe dès qu’il en a l’occasion.

Le premier épisode récapitule l’état des lieux à l’aide de flash-backs qui permettent de développer la personnalité de Wendell, sorte de héros réticent toujours en décalage par rapport à sa mission. Les auteurs, Mark Gruenwald au scénario, Paul Ryan au dessin et Danny Bulanadi à l’encrage, font un bon boulot mais qui semble plus versé dans l’encyclopédie que dans la grande épopée. La rencontre entre Ryan et Bulanadi est très fructueuse : l’encreur, qui jusque-là avait déployé un style très chargé, s’épure avec les crayonnés de Ryan, sans perdre en précision. Le résultat est plutôt chouette à regarder et leur vaudra d’illustrer la période De Falco sur Fantastic Four qui, si elle est controversée, est l’occasion de grands morceaux et d’une régularité exemplaire.

Les choses sérieuses commencent dans le deuxième épisode qui, pourtant, est encore l’occasion de reporter à plus tard le coup d’envoi. En effet, l’action se déroule dans l’espace, et la première page montre Quasar avec une longue barbe, parti en vadrouille dans le vide infini. En fait, sa mission, consistant à retrouver la mission uranienne d’où provenait Marvel Boy, permet au scénariste, et donc à ses lecteurs, de faire le lien en matière de continuité. Qui plus est, c’est aussi l’occasion pour le héros de rencontrer Deathurge, un super-vilain croisé précédemment dans des Marvel Two-in-One sans qu’il ait eu l’occasion d’être développé.

Revenant sur Terre au troisième épisode, le héros peut enfin débuter ses vraies aventures. Continuant à installer son personnage dans l’univers Marvel, Gruenwald fait de Wendell Vaughn un spécialiste de la sécurité dont les locaux sont installés au Four Freedom Plaza, le quartier général des Fantastic Four. Le quatuor est l’une des références régulières de la série, l’autre étant Captain America, que Quasar prend comme modèle. D’une certaine manière, le Vengeurs Cosmique est le nouveau Hawkeye, à la différence qu’il remplace le trop-plein de confiance de l’archer par une estime de soi souvent défaillante.

Ce manque de confiance est peut-être aussi celui de Gruenwald, et de Howard Mackie son editor. En effet, leur apprenti héros s’associe à d’autres héros (Johnny Storm dans le #3, Aquarian dans le #4, Spider-Man dans le #7), et affronte des vilains bien connu comme l’Absorbing Man dans le #5, ou Venom et le Living Laser dans le #6. La série fournit son lot d’aventures, avec une caractérisation intéressante et une construction efficace de la galerie de personnages secondaires (pour la plupart les employés de l’agence de Wendell), mais elle ne connaît pas encore d’envolée. Cependant, l’épisode #6 marque la rencontre avec le Watcher, et peut-être le premier pas du héros vers sa mission cosmique.

Pour la petite histoire, la couverture de l’épisode #6 montre, en médaillon, le visage avenant et goguenard de Venom. En réalité, ce dessin a été réalisé pour la couverture du numéro précédent. Mais souvent, déjà à l’époque, les couvertures étaient réalisées en amont, alors que le script n’était pas fini. Et l’apparition de Venom a été décalée au chapitre suivant par rapport aux prévisions, son médaillon passant d’une couverture à l’autre. Mais je laisse Mark Gruenwald expliquer l’affaire :

I really liked the series Quasar. It had a very cool Marvel cosmic setting and I always thought Wendell Vaughn’s Quasar was a great character and a lot of fun to read. I especially liked the early Paul Ryan issues. This particular comic was an Acts of Vengeance tie-in plus it had one of my very favorite villains Absorbing Man - here on the cover absorbing the Quantum Bands! What is a huge coincidence is that this story takes place chronologically after the events of Hulk #348 where Hulk fights Absorbing Man. This is his very next appearance after that fight and I have that cover. How the heck did I manage that?

What makes this cover extra special is that there is a wonderfully drawn - HISTORIC - Venom inset as Venom was supposed to appear in this issue but he doesn’t really appear until issue #6 in a brief cameo. I asked Tom DeFalco why this was and he could not remember. Nobody seems to know and I can only imagine the original story or script had Venom in #5 but after Paul Ryan drew the cover plans were changed and he was bumped to just that first 1-2 pages in issue #6. Why this is special is that this drawn image of Venom - which would be used exactly on the cover of 6 - represents just the 3rd cover appearance of Venom ever. It is only about a year after Venom first appeared and he would grace the cover of Amazing Spider-Man #315, #316 and next show up on the cover of Quasar #6 with this image! Not only would it be just the 3rd time we see Venom on a cover but it is the VERY FIRST time Venom appeared outside of Amazing Spider-Man. It is Venom’s first guest appearance anywhere else!

So whatever the mystery about why Venom showed up here (and in such an awesomely drawn image) only adds to this fanastic Paul Ryan Marvel battle cover that crossed over into one of my favorite Marvel events, Acts Of Vengeance!

Quasar #5
December, 1989

"The Absorption Principle!
Writer: Mark Gruenwald

L’épisode 6 marque le départ de Paul Ryan. Il est remplacé par Mike Manley, un excellent dessinateur assez mésestimé, qui livre une prestation très vivante, toujours soutenu par l’encrage précis de Bulanadi.

Quasar, de son côté, continue à assurer la protection de la Terre face à Terminus (#7), un monstre hantant les couloirs abandonnés du Projet Pegasus (ce qui permet de faire le lien avec ses précédentes fonctions, #8) ou Modam (#9). La série n’a pas encore connu la grande envolée qui la fera connaître et reconnaître, se contentant de positionner le personnage dans l’univers Marvel.

Quasar est cependant devenant le nouveau protecteur de l’univers, disposant de la Conscience Cosmique, comme son prédécesseur le Capitaine Mar-Vell. Il a fait la rencontre d’Eon, dont il cache une manifestation dans un placard (en réalité une sorte de portail dimensionnel ouvrant sur le cosmos). Gruenwald donne d’ailleurs une dimension amusante à ce jeu de cache-cache, dans une sorte de variation vaudevillesque de la protection de l’identité secrète : Wendell cherche à éviter que les autres ouvrent la porte et tombent sur le ciel étoilé où se trouve Eon suspendu, dans une évocation des portes qui claquent propres au théâtre de boulevard. C’est d’autant plus amusant que cette fatidique ouverture de porte, qui surviendra plus tard, sera le moteur de nombreuses intrigues.

Mais ces intrigues, et la fameuse envolée, sont encore à venir. Elles occuperont le sommaire du TPB suivant, Cosmos in Collision, qui n’est pas le tome 2 tant attendu, mais qui reprend là où ce volume s’est arrêté. Rendez-vous est donc donné pour la suite de cette chronique.

JIm