ROCK 'n' ROLL NIGHTMARE (John Fasano)

REALISATEUR

John Fasano

SCENARISTE

Jon Mikl Thor

DISTRIBUTION

Jon Mikl Thor, Jillian Peri, Frank Dietz, Jim Cirile…

INFOS

Long métrage canadien
Genre : horreur/musique
Année de production : 1987

What’s the sound moving through the ages?
What’s the sound burning on the pages?

Rock!
Talking 'bout rock!

Dans une ferme du fin fond du Canada, une famille disparaît mystérieusement après avoir été attaquée par une présence maléfique surgie du frigo de la ménagère (rien de tel qu’une poutine pour ouvrir une porte vers l’enfer).
Quelque temps plus tard, un van se rend vers cette même maison, dont la grange a été aménagée en studio d’enregistrement. Et il est long ce voyage…il est très, très, très long. Imaginez un générique interminable avec un van filmé pendant 5 ou 6 minutes sous toutes les coutures (une idée du réalisateur John Fasano, qui s’est rendu compte que son film était un peu trop court…fallait pas te donner cette peine, John).

Après 10 minutes de métrage, le spectateur fait enfin connaissance avec les Tritonz, un groupe de heavy metal (tendance hair metal), qui veut profiter de cette retraite à la campagne pour peaufiner leur dernier album. Le leader des Tritonz est incarné par Jon Mikl Thor, bodybuilder, chanteur, compositeur, « Légendaire Guerrier du Rock » !
En 1986, Jon Mikl a délaissé les tournées et les performances avec son groupe THOR (genre tordre des barres de fer avec ses dents et se faire éclater des blocs de ciments sur la poitrine avec une masse entre deux chansons) pour tenter de percer au cinéma.

Il n’aura au final tourné qu’une petite poignée de films, dont deux séries Z, Zombie Nigthmare avec Adam « Batman » West (THOR y joue le Zombie du titre) et ce Rock’n’roll Nightmare, qu’il a écrit, produit et interprété. Cette production fauchée (à peine 50.000 dollars) a été tournée en 7 jours par John Fasano, futur scénariste de 48 heures de plus de Walter Hill et Universal Soldier : Le Combat absolu avec Jean-Claude Van Damme.

Les autres membres de l’équipe sont Randy, la meuf de Jon (et son prénom résume bien son caractère…en anglais, randy = excitée…bref, elle ne pense qu’à se taper son rockeur musclé et elle aura ce qu’elle veut dans une scène de douche au potentiel érotique limité où on se rend compte que ce n’est pas elle qui a les plus gros seins du couple…ni les plus grosses fesses, d’ailleurs); le batteur Stig (et son horrible accent australien) et sa copine Lou Anne, la pétasse de la bande; Max et Dee Dee, le bassiste et la claviériste (eux aussi finiront au pieu); le guitariste Roger et sa femme Mary, des nunuches qui viennent tout juste de marier; et leur manager Phil, un geek qui se promène avec un blouson à l’effigie du fan-club d’Archie Comics (un metalleux pur et dur, quoi !).

Naturellement, ils tomberont tous un par un face au mal qui hante toujours ces lieux. Ca reste quand même assez sage, car à part les apparitions des petits démons (qui ont tous une forme de bite) et de leur maître suprême, quasiment tout est suggéré et on ne voit personne mourir à l’écran (en même temps, c’est moins cher). La réalisation est catastrophique (les tentatives d’imitations de Sam Raimi sont ridicules et les faux raccords ne manquent pas), le scénario est sans queue ni tête (des personnages apparaissent et disparaissent à loisir), les dialogues sont nullissimes et les membres de la distribution (des potes du réalisateur et de sa star) rivalisent de médiocrité (même les démons-bites sont plus expressifs).

Au son des chansons écrites par Jon Mikl Thor (dont les tenues de scène justifient à elles seules la classification du long métrage dans le genre horreur), Rock’n’Roll Nightmare déroule un rythme pépère et vite ennuyeux…jusqu’à un dernier quart d’heure qui pulvérise le quotient nanar de la chose.

À la fin, il ne peut en rester qu’un. Lorsque le démon en chef, Belzebuth en personne, se matérialise, THOR révèle sa vraie nature : il est l’Intercessor, un archange en slip clouté qui a trop abusé de la laque et de l’eyeliner (même Shyamalan n’aurait pas osé un twist pareil). Dans le combat qui s’ensuit, THOR réduit en bouillie des monstres caoutchouteux en forme d’étoile et catche avec conviction contre un Belzebuth raide comme un balai sur l’air de « We accept the Challenge »…un combat d’envergure cosmique dans une grange miteuse !

Du metal, des plans nichons, du placement produit pour Coca Cola, des monstres en mousses, des acteurs en bois ! Rock’n’Roll !

WE ACCEPT THE CHALLENGE
I’LL FIGHT AND NEVER LOOSE
WE ACCEPT THE CHALLENGE
AGAINST ALL FORCES THEY CHOOSE TO USE