Je l’ai revu hier soir, et c’est clairement ça : c’est du Zola dans l’Amérique des seventies, une sorte de narration naturaliste qui ne fait l’économie ni de pauvreté, ni de la saleté ni du désespoir.
C’est marrant, parce que cet été, j’ai écouté une émission où les intervenants expliquaient que le film, le premier Rocky, s’était pris des critiques voyant un propos fasciste (le gentil blanc contre le méchant noir). Or, c’est tout le contraire. C’est un film de prolos. C’est un film de prolétaires, au sens marxiste du terme, le portrait d’un homme qui n’a rien sauf son honneur et ses poings. Creed n’est pas corrompu parce qu’il est Noir, il est corrompu parce qu’il est riche. Et Balboa n’est pas le héros parce qu’il est Blanc, il est le héros parce qu’il défend son honneur. Parmi les blockbusters de la culture pop, c’est un sommet de communisme, une lutte des classes où l’homme n’est pas seul, il a tout un quartier derrière lui.
Bon, au-delà de ça, j’ai redécouvert des plans incroyables, des cadrages d’une subtilité forte. Et cette caméra pudique qui s’éloigne dès que les personnages rentrent dans l’intime (la réconciliation entre Rocky et Mickey, au coin de la rue). Et les deux manières de filmer les escaliers…
Et cette musique, bon sang.
Jim
Toi t’a écouté Affaires sensibles ^^
(excellente émission)
Ah c’était Affaires sensibles ?
J’aurais cherché chez Sigrist, tu vois.
Merci pour l’indice, j’aurais jamais retrouvé sans ça.
Jim
J’ai écouté l’émission très récemment du coup j’avais bien en tête le propos que tu décris sur l’incompréhension d’une partie de la critique.
J’aime bien l’émission et son découpage en deux parties. Je suis plus fan de la première (le récit) que de la deuxième (l’entretien) mais ca reste toujours captivant et très varié.