Discutez de Rubrique-à-brac
Marcel Gotlib se fait remarquer dans le monde de la bande dessinée en illustrant Les Dingodossiers de René Goscinny, dans le journal Pilote. Mais cette série de gags parodiques s’arrête en 1967, le scénariste n’ayant plus le temps de s’en occuper. Cependant, il encourage son complice à continuer tout seul.
Gotlib choisit donc de changer le titre de sa création, qui devient Rubrique-à-brac, la légende voulant que ce soit par respect envers son co-auteur. On peut aussi y voir la volonté de s’imposer avec un titre directement associé à son nom. Ma génération a copieusement consommé la Rubrique-à-brac sous forme d’album, et c’est sans doute avec cette série que les jeunes lecteurs que nous étions ont identifié Gotlib, signe que la manœuvre avait porté ses fruits.
La formule reste la même : de la parodie échevelée, qui s’attaque à tout, des genres de la fiction aux personnages historiques en passant par la médecine. L’ensemble se présente sous forme d’histoires courtes.
L’une des nouveautés qu’apporte Gotlib dans cette nouvelle formule, ce sont les personnages récurrents, qui seront pour beaucoup dans l’identification de son travail. On pense bien entendu à la coccinelle, à Isaac Newton ou encore aux deux policiers Bougret et Charolles. Leur présence régulière dans ces pages crée une sorte de pseudo-feuilleton qui ne fait qu’entretenir le côté « méta » de la parodie.
Cette dimension « méta », consistant à afficher la conscience qu’a la bande d’être une parodie, se manifeste également par la présence de Gotlib lui-même au générique. Ce n’est pas la première fois, puisqu’il apparaissait aux côtés de Goscinny dans Les Dingodossiers, y compris en couverture. Mais cette fois-ci, il se met à toutes les sauces, au même titre que les autres personnages.
Cinq albums seront publiés jusqu’en 1974, complétés par un tardif « Gallery » en 1997 puis par un album hommage au maître.
Une intégrale de la série, lancée en 2002, connaîtra quant à elle plusieurs éditions.
Jim