SATURN 3 (Stanley Donen)

Science-fiction
Long métrage britannique
Réalisé par Stanley Donen
Scénarisé par Martin Amis, d’après une histoire de John Barry
Avec Farrah Fawcett, Kirk Douglas, Harvey Keitel…
Année de production : 1980

Saturn 3 doit être l’un des films de science-fiction les plus étranges des années 80. Il est né de l’imagination de John Barry, qui fut un chef décorateur doué (Orange Mécanique, Phase IV, La Guerre des Etoiles, Superman…) avant de nous quitter prématurément à l’âge de 43 ans des suites d’une méningite alors qu’il travaillait sur L’Empire contre-attaque. John Barry est venu avec le concept de l’histoire et Saturn 3 devait marquer ses débuts derrière la caméra. Mais rien n’a marché comme prévu et plusieurs facteurs, dont son incapacité à diriger les acteurs, ont conduit à son départ après seulement deux semaines. Il a été remplacé par l’un des producteurs, un certain Stanley Donen (Chantons sous la pluie), qui n’avait aucune expérience dans le fantastique.

Star à la fin des années 70, Farrah Fawcett fut la première actrice engagée…et elle a souvent répété par la suite que le résultat final n’avait plus grand chose à voir avec la proposition initiale. Production troublée, Saturn 3 est passée par de nombreuses réécritures et a du également faire face aux comportements de ses têtes d’affiches masculines, entre un Kirk Douglas qui aimait bien passer son temps à poil (comme son personnage) et un Harvey Keitel qui a détesté l’expérience, ce qui se voit sans peine à sa tête à chacune de ses apparitions (il s’est de plus fait doubler par un acteur anglais dans la V.O. pour gommer son accent de Brooklyn).

Oui, il est bizarre, ce long métrage…mais le scénario propose des choses intéressantes. Le contexte…un futur où une Terre surpeuplée doit dépendre des recherches menées par des scientifiques dans des colonies éloignées en maintenant le contact grâce à des vaisseaux qui font régulièrement la navette depuis des stations spatiales. L’élément perturbateur qui alimente le suspense…Benson, un militaire mentalement instable qui prend la place du capitaine devant se rendre sur la station de recherche hydroponique d’une lune de Saturne en l’assassinant. Un monstre…sous la forme d’un robot massif à la Frankenstein que l’absence de visage rend encore plus menaçant…

Mais comme Saturn 3 passe par plusieurs changements de ton, la première moitié prend (trop) son temps et est surtout tournée vers le sexe (c’est qu’ils sont excités, ces gens là). Les deux savants de la base sont le major Adam, un homme d’une soixantaine d’années, et sa collègue et amante Alex, deux fois plus jeune qu’elle. Dès qu’il voit la superbe Alex, Benson n’a plus qu’une envie, la mettre dans son lit…car sur Terre, la monogamie n’existe plus, la femme n’étant plus qu’un « objet » que tout le monde se partage et il ne supporte pas que Alex ne couche qu’avec le vieux Adam. La jeune femme a quant à elle passé toute sa vie dans l’espace et ne connaît pas les moeurs terriennes.

Cela donne des interactions souvent gênantes (confrontations pas vraiment améliorées par les dialogues et un Harvey Keitel en grosse erreur de casting) dans ce triangle qui prend une autre dimension avec l’arrivée du robot Hector. D’après Farrah Fawcett, il y avait plus de nuances dans les rapports entre la machine et son créateur dans le script original mais ici le dernier acte se transforme en une classique histoire de robot tueur, avec tout de même un bon petit suspense et un rebondissement horrifique…mais globalement c’est sans surprises.

Drôle de film, donc…inégal dans sa structure et son atmosphère tout en réussissant à être efficace par intermittence…car cela ne marche pas toujours (voir l’embarrassante scène où Adam tente d’étrangler Benson alors qu’il est en tenue…d’Adam). Et si les décors sont soignés, ce n’est pas le cas des effets spéciaux très datés (dans ce film de 1980, les maquettes ont l’air de sortir d’une série B fauchée des années 50)…et il n’y a pas que ça qui a pris un méchant coup de vieux (ah, les costumes et les coiffures de Farrah Fawcett !)…

1 « J'aime »

J’adore ce film.
(même si, pendant longtemps, j’ai cru que le titre était Saturn 13, pour une raison que je ne m’explique pas).

Jim

Et encore on n’a pas tout vu, car il y a eu des choses coupées au montage (photo ci-dessous) :

Une combinaison qui n’est pas dans le film mais que l’on peut voir sur certaines affiches :

Sélection d’affiches :

Un peu léger comme accroche « Sur quatre personnes , il n’y en a que trois d’humaines sur SATURN 3 » x) .

Ouais, mais « humaines » est entre guillemets !

Bon, c’est sûr qu’à côté de l’accroche US (Some thing is watching… waiting… and wanting on… Saturn 3), c’est un peu ridicule.

Tori.

Farrah Fawcett par James Martin :

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