SECRET WARS : LES GARDIENS DE LA GALAXIE #1-5

Star-Lord & Kitty Pryde : Très sympathique, cette petite mini-série. Un format court et efficace, une partie graphique pétillante, une chouette dynamique entre les deux héros…bref, un bon petit divertissement…
Korvac Saga : Un début difficile, mais la série a su bien monter en puissance tout au long de ces 4 épisodes. Du bon Dan Abnett, hélas plombé par des dessins qui piquent les yeux…
Infinity Gauntlet : J’ai beaucoup aimé suivre les aventures de cette famille de Nova…et si ce final laisse encore une fois la part belle à l’action, j’ai apprécié qu’elle se termine sur une note touchante et intimiste.
Angela 1602 : D’un monde à l’autre, la relation entre Angela et Serah demeure toujours aussi tragique. Beau et cruel à la fois…
Secret Wars Too : Fun…et un chouïa lourdingue. Le style de Rob Guillory est assez irrésistible.

Peter and Kitty : j’ai bien aimé cette petite mini-série, pourtant pas dans mes canons habituels, mais ça détonnait du reste de la production et c’ets assez bien fait ! (pétillant, ouais, c’est le terme)
Infinity : grosse bastonnade, et le ton n’est pas du tout le même qu’au début ! C’est au final plein de bonnes idées, mais j’ai eu quand même un mal de chien à m’intéresser à cette série !
Korvac : ça se finit un peu comme la saga originale ! Malgré des dessins particuliers, j’ai bien aimé cette série, même si les divergences (qui faisait le sel) du début de la série ont vite disparu quand même !
1602 : ça faudrait que je relise, parce que ça m’a l’air quand même assez fin. Y a plein de références, mais j’ai trouvé ça parois un poil confus !
SW Too : épisode autour de Galactus et du Gardien. C’est assez rigolo (mais ai-je tout compris ? :laughing: )

Korvac_Saga-01

…. **[size=150]D[/size]**ans les années 1970, il n’était pas rare qu’un scénariste du Marvel Bullpen, déplacé sur une nouvelle série, y termine les intrigues (et les sous-intrigues) amorcées dans des comic books où il officiait précédemment.
Steve Gerber en avait fait pour ainsi dire, une marque de fabrique.

Compte tenu de la fin fort peu satisfaisante, pour ne pas dire bâclée de la série Guardians 3000 (Pour en savoir +) j’avais l’espoir que le scénariste Dan Abnett imite son illustre prédécesseur ; d’autant que sa série intitulée « Korvac Saga » avait tout d’un titre programmatique.
Ceux qui ont lu les Marvel Universe 13 & 14 publiés par Panini (ou les numéros américains contenus dedans) comprendront ce que je veux dire, sans peut-être partager mes attentes pour autant.

Et ils auront eu raison.

Korvac_Saga-02

…. Dan Abnett fait partie de ces scénaristes dont le travail m’a plu à un moment ou à un autre, et ce sur plusieurs séries différentes et sur un laps de temps assez long.
Et je suis ainsi fait que si un scénariste m’a suffisamment marqué par l’excellence de son travail, je ne peux me résoudre à tirer un trait sur sa production, quand bien même elle accuserait une brutale (et durable ?) chute de qualité ensuite.

Malheureusement, après la passable histoire des Gardiens 3000, la « Saga Korvac » n’est pas beaucoup mieux.
Si le dessinateur Otto Schmidt, qui m’a fait penser à une hybridation réussie de Frank Robbins & de Carmine Infantino, progresse au fur et à mesure des 4 numéros de ladite « saga » ; et donne une ambiance très à mon goût, le scénario pédale dans la semoule et peine sortir son épingle des Guerres Secrètes made in Hickman (tout aussi peu convaincantes à vrai dire).
Et quand elles le sont, le dispositif éditorial de ces Secret Wars, étouffe dans l’œuf les bonnes idées qu’elles proposent (Weirdworld dont le rapide rebaunch est la preuve d’une incompétence – de moins en moins –rare), ou en sabote le dénouement (Squadron Sinister).
À cela s’ajoute l’importance de l’event dont on peut mesurer la portée aujourd’hui.

Gigantesque « What if … ?, un type de récit dont l’intérêt s’est amenuisé au fur et à mesure que l’éditeur intégrait dans sa continuité les scénarios divergents qui ont fait le miel des différents numéros des volumes de la série, Secret Wars n’était sur le papier, pas si mauvais que le résultat l’a montré.

Bref Korvac Saga (tout comme Secret Wars) est malheureusement fort anecdotique.

…. Un bilan fort peu glorieux pour l’éditeur qui, après que certains auteurs aient relancé avec beaucoup de talent et un souffle épique à nul autre pareil son quadrant cosmique (resté en jachère ou presque de nombreuses années), n’a de cesse depuis – dirait-on – de le plomber avec un entrain et une énergie que je serais très heureux de voir à l’œuvre dans une autre configuration que le sabotage.

En outre, sans savoir en quoi consistait exactement la part de travail de chacun dans le duo Dan Abnett/Andy Lanning (connu sous l’acronyme DnA) lorsqu’ils écrivaient ensemble, force m’est de constater que leur séparation ne réussit pas beaucoup au premier.

Surtout qu’ils ont à eux deux, revitaliser ce quadrant cosmique dont je parlais de la manière que j’expose, mais Dan Abnett semble un peu à bout de souffle ces derniers temps.
La série intitulée, Les Gardiens de l’Infini, parus dans le numéro 2 d’un hors-série du mois d’octobre de cette année chez Panini, va-t-elle me faire mentir ?

Je l’espère !

J’ai la même théorie sur le sujet. Je pense que certains auteurs se libèrent de leur binôme alors que la rivalité cordiale qui existe entre deux auteurs est bénéfique pour la créativité.

Par exemple, j’ai lu l’intégrale de Archer & Armstrong cette semaine. Sur bien des points, la série souffre de la comparaison avec Incredible Hercules (un héros fort, chevronné et indolent qui fait équipe avec un jeune stratège pour mettre à sac les conceptions mythiques et idéologiques de l’Amérique) du même Fred Van Lente et de son partenaire Greg Pak. Dans A&A, on peine à ressentir le rapprochement entre les deux personnages, la connivence si chère à Hercules et Amadeus Cho. Archer et Armstrong se rencontrent ; paf ils sont collègues ; boum ils se trahissent mais le déroulement reste mécanique malgré les bonnes idées. On n’a pas le temps de vivre leur amitié. Et même sur la forme, comme les célèbres onomatopées de Hercules, on sent que la série est moins réfléchie, moins travaillée.
Dans le même ordre d’idée, la nouvelle série The Awesome Hulk de Pak (qui voit Amadeus Cho devenir le monstre de jade) n’est pas aussi ébouriffante que les épisodes qu’il a co-écrit avec Van Lente ou même avec Jeph Loeb (l’excellent World War Hulks).

C’est peut-être cette notion de collaboration qui manque cruellement à l’heure actuelle. J’apprécie beaucoup le travail de Gerry Duggan mais force est de constater que la nouvelle série Deadpool est bien moins drôle qu’à l’époque où il travaillait avec Brian Posehn (je l’ai déjà dit plusieurs fois sur le sujet consacré, avant que la série ne soit relancée). Le rythme des gags est moins soutenu. Il n’y a rien de déshonorant, surtout pour un auteur qui écrit deux ou trois séries en même temps, mais on a parfois l’impression qu’il fait du remplissage (le dernier arc avec Dents de Sabre en est un bon exemple).
Pareil pour Dan Slott. C’est un auteur brillant. Mon favoris (She-Hulk, Great Lakes Avengers). Mais quelques uns de ses meilleurs travaux sont ceux qu’il a co-écrit avec Christos Gage, à l’époque où ce dernier s’intéressait plus à sa carrière dans les comics qu’à la télévision. Pareil pour Jimmy Palmiotti qui s’est séparé de Justin Gray lorsqu’il a commencé à collaborer avec sa femme, Amanda Conner. Pour le coup, c’est peut-être mon désintérêt pour Harley Quinn qui joue mais bon sang, Jonah Hex était une grande série !

Si on va un peu plus loin, le responsable éditorial Stephen Wacker privilégiait cette entente entre ses auteurs quand il travaillait dans les comics. La maxi-série 52 de DC Comics (Grant Morrison, Mark Waid, Geoff Johns, Greg Rucka & Keith Giffen) reste l’une des histoires les plus haletantes qu’a pondu l’éditeur en 15 ans. On pourrait dire la même chose de sa supervision sur Amazing Spider-Man, créativement parlant, malgré des auteurs bancales (je pense notamment à Mark Guggenheim). C’était aussi une époque où Slott n’était pas la populaire poule aux œufs d’idées (mal développées souvent) mais un véritable réactionnaire en goguette.

C’est là tout le problème. Au lieu d’une véritable collaboration, les auteurs agissent et réagissent aux évènements les uns contre les autres à une époque ou l’éditorial suprême a remplacé l’artiste suprême des années 90 (époque Image oblige) et au retour du scénariste suprême du début des années 2000. Je ne lis pas Civil War II mais on sent bien que Nick Spencer est le seul à avoir véritablement son mot à dire. Ses épisodes de Captain America : Steve Rogers sont les seuls à avoir un véritable intérêt lors de la lecture. Pourquoi ? Parce qu’il prépare le prochain crossover de la rentrée malheureusement. Tout n’était pas brillant au début des années 2000 mais un crossover comme Messiah Complex prouve que si tous les auteurs avaient leur mot à dire, on aurait un produit bien plus dense et surprenant. C’est dommage. Les autres subissent.

J’ai cru comprendre, de bouche à oreille, que Dan Abnett s’est défait de Andy Lanning parce qu’il considérait que ce dernier ne s’impliquait pas assez. Mais on sent bien que ses derniers projets sur Les Gardiens de la Galaxie manquent cruellement d’une relecture, voire même de nouvelles idées.

Bien entendu, il y a d’autres facteurs à prendre en compte. Tous ces auteurs cités ci-dessus ont probablement eu les coudées franches sur des héros qui n’étaient pas dans les petits papiers de l’éditeur (Les Gardiens de la Galaxie, Miss Hulk, l’Initiative, la Question, l’Homme-Élastique, Jonah Hex, etc.) ; ce qui joue forcément sur l’évolution des personnages (après tout, tout le monde se fout que Hercule devienne un dieu omnipotent, non ?).

Si je devais pousser mon raisonnement un peu plus loin, au risque de faire débat, outre l’aspect mercantile qui plait aux éditeurs, tout ceci explique peut-être pourquoi les auteurs proposent de mettre des héros de « secondes zones » dans le costume des icônes (Sam Wilson, Jane Foster, la nouvelle Miss Marvel, etc.) ou de les pervertir (Superior Spider-Man, Stark, Steve Rogers, etc.), pour se libérer des contingences ou frayer avec les contraintes de l’éditorium. Peut-être.

Avec un peu de chance, la série Gardiens de l’infini, qui trône fièrement sur ma pile de lecture, répondra à ce vide.

Peut-être. Peut-être pas. Ou peut-être (pas).

C’est amusant parce que je n’avais pas trop fait le lien avec la série Incredible Hercules mais plutôt avec la série des « westerns fayots » bien connus, les Trinita avec Bud Spencer + Terence Hill.

Je viens justement de relire deux numéros (par hasard) de Harley Quinn scénarisés par Palmiotti & Conner (avec Red Tool) et j’ai trouvé ça pas mal du tout, la série Super Zero (ce que j’en ai lu du moins) est bien aussi.

Je ne m’intéresse pas suffisamment aux rouages de ce qui se fait au niveau éditorial, du moins ce qu’on peut en connaitre, mais j’ai aussi l’intuition que ce secteur n’est pas pour rien dans ce que je considère être des séries au mieux disons, passables.
Cette prédominance de l’éditorial (supposée) est d’ailleurs la conséquence de l’importance grandissante des events.

Je ne lis pas non plus Civil War II (je crois que les quelques pages que j’ai lu du premier m’ont vacciné).

Mais voir que Panini annonce (déjà) sa prochaine arrivée dans l’Hexagone m’a fait me dire que la fréquence des (soi-disant) events s’était bigrement accélérée.

De là à penser que les intermèdes entre les « Événements » ne sont que l’équivalent du « temps de cerveau disponible » cher à Patrick Le Lay, il n’y a qu’un pas que je franchis sans hésitation. :slight_smile:

C’est aussi ce que je pense.

Ça n’a pas été mon cas (Pour en savoir +) mais pas beaucoup plus.

J’ai profité d’un stock à vil prix dans une solderie pour prendre quelques-unes des mini-séries autour de la grosse fiesta orchestrée par Hickman. Le principe est celui de l’univers alternatif momentané, sur le modèle d’Age of Apocalypse et autres variations, mais ici, plutôt qu’un seul univers partagé, la rédaction Marvel choisit finalement de profiter de l’aspect mosaïque du monde recréé par Doctor Doom pour entasser des tas de versions whatifesques de leur catalogue (ce qui permet de croiser, par exemple, plusieurs versions de Drax ou de Steve Rogers).

Bien entendu, y a à boire et à manger. Mais n’ayant pas lu grand-chose de cette production et ayant profité d’un prix plus que raisonnable, je suis plus conciliant.

Pour cette série, j’avais lu Korvac Saga, qui est un peu le chant du cygne d’Abnett sur l’univers des Gardiens. C’est très anecdotique, un peu tassé (on sent que les auteurs auraient eu plus de choses à raconter) et Otto Schmidt est encore un peu vert.

En revanche, je découvre les Guardians of Knowhere de Bendis. Et bon, c’est sympa, mais c’est toujours un peu le même truc : un gros méchant visiblement invincible, pas tout à fait détestable, qui finit par se faire rétamer après beaucoup de parlotte. Un peu creux.

Plus intéressant, la série de Duggan et Weaver, Infinity Gauntlet, propose trois épisodes bien plaisants au début, avec un monde intriguant, des ruptures temporelles mystérieuses, des développements intéressants. Le quatrième épisode est super mal raconté, et le cinquième trop rapide. Dommage, parce que ça vient gâcher une mini qui était bien sympathique, notamment parce qu’elle jouait à fond le décalage avec les versions « normales ».

Jim

1 « J'aime »