Discutez de Sentaï School
Prépubliée dans les pages du magazine Coyote, Sentaï School propose les aventures d’un groupe d’élèves appartenant à une école visant à former les héros de demain. Sur ce principe de base, qui renvoie dès son énoncé à des choses aussi diverses que les X-Men, Harry Potter et une floppée de fictions adolescentes, la série parodie à un rythme soutenu tout ce que la culture pop peut contenir de super-pouvoirs.
C’est ainsi que l’on reconnaîtra, sinon des personnages, du moins des genres venus de tous les horizons, de la magical girl au bretteur masqué, du robot géant au super-héros nocturne.
Les auteurs, Florence Torta au scénario et Philippe Cardona au dessin, font feu de tout bois. Les amateurs de super-héros qui ne connaissent pas toutes les ramifications de l’animation japonaise y trouveront leur compte, et l’inverse me semble vrai aussi.
La parodie s’inscrit parfois non dans les images mais dans les textes, de manière parfois subtile et, pour peu qu’on ne soit pas au fait, peut-être déconcertante. Par exemple, leur pseudo-Batman s’exprime dans un étrange sabir qui constitue une moquerie des traductions littérales d’expression japonaises. Faut le savoir. Mais dans l’ensemble, l’humour est accessible, et la profusion des péripéties aide, emportant le lecteur dans un tourbillon.
Graphiquement, Cardona offre un style manga très affirmé, avec des traits de mouvements omniprésents, des visages aux expressions exagérées, et tout un arsenal narratif propre à la BD nipponne. Ainsi il passe allègrement du réalisme au cartoony en fonction de l’intention du récit, insérant aisément des trames ou des silhouettes « super-déformées ». Il multiplie ces tics narratifs, obtenant ainsi un effet humoristique par la répétition et l’accumulation.
La série connaîtra deux premiers tomes chez Semic, l’éditeur de Coyote, ce qui semble logique. Dès le troisième tome, les auteurs changent de structure éditoriale. La série aura droit à sept tomes au total, ainsi qu’à un hors-série.
Jim
Dans une approche plus classiquement franco-belge, Torta et Cardona ont également signé les albums de Serge, le hamster de l’enfer, série qui vaut le détour :
Jim
36 lectures avant de comprendre que l’un des personnages était Actarusse…
Con de moi.
