SEPT t.1-21 (Vehlmann, Chauvel, Bertho, Ayroles, Le Galli, Morvan, Gabella, Blengino, Duval, Louis, Andoryss, Mitric, Hanna… / Phillips, Lereculey, McBurnie, Critone, Manapul, Takahashi, Tandiang, Denys, Calvez, De Caneva, Semedo, Guinebaud, Canete…)

La critique de Sept T.16 (simple - Delcourt BD) par ginevra est disponible sur le site!

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Dix-septième tome de la série concept « Sept … », Sept mages fait partie de la troisième saison de la série :

Si la série à suivre… peut s’apparenter au roman, l’album ponctuel à l’histoire auto-contenue (*one-shot * dit-on parfois dans cet « anglais européen » omniprésent (pour rester poli)) est à rapprocher de la nouvelle littéraire et de ce côté-là, Serge Lehman n’a jamais été un manche (ni du côté des romans soit dit en passant).
Sept Mages est une chouette histoire, à la fois dépaysante, exotique en quelque sorte, mais aussi familière.

Les sept mages en tant que personnages, sont (de mon point de vue) des « artefacts fictionnels » ; c’est-à-dire la re-présentation d’archétypes originels, dont l’unité persiste malgré les changement d’identités, au travers d’avatars qui en reprennent les principales caractéristiques voire, les caractéristiques dites « fétichisés », et dont l’énonciation présuppose un monde de référence(s).
Dès lors le scénariste économise une méticuleuse exposition souvent longue ; ces « personnages/artefacts » parlent immédiatement aux lecteurs sans qu’il faille en faire le détail, et induisent un environnement imaginaire avec eux.
D’autant plus en bande dessinée, où l’image elle-même constitue une représentation polychargée (terme dont le sens n’échappera à personne).

Tout comme pour la nouvelle littéraire, le *one-shot * size=85[/size] en bande dessinée est un exercice de la chute, c’est elle qui donne une valeur ajoutée à l’histoire.
Et là, pas de problème, Serge Lehman maîtrise cet exercice depuis déjà longtemps ; il a ici en plus, la belle idée d’introduire la logique du *whodunit *(autrement dit du kilafé) qui met naturellement si je puis dire, en tension l’intrigue.
Sept Mages c’est aussi un récit initiatique qui passe (comme souvent lorsqu’on aborde de genre de récit) par la voie du combat, selon une logique dite polémique ; où l’on devient soi-même en intégrant l’altérité médiatisé par l’adversaire. Là aussi on est pas déçu du « voyage ».

Sept mages conjugue à la fois un divertissement captivant de qualité et une belle leçon d’écriture.
Un sans-faute finement dessiné avec tout ce qu’il faut de dynamisme et de mystère, renforcé par une très belle colorisation au fort pourvoir immersif.

Les auteurs se permettent même de briser le Quatrième mur, pour notre plus grand plaisir.

Bref, une belle réussite !

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La critique de Sept T.17 (simple - Delcourt BD) par ginevra est disponible sur le site!

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…. **[size=150]E[/size]**n plus de soixante-dix ans d’existence l’univers des super-héros a été largement cartographié par une multitude d’auteurs et d’histoires.

« L’Âge d’or », « l’Âge d’argent », « l’Âge de bronze », voire « l’Âge du chrome » et tutti quanti ; les amateurs du genre aiment ponctuer les grandes étapes de son histoire avec un sens de l’emphase certain, mais le « troisième âge » ne fait visiblement pas partie de leur vocabulaire.

Mathieu Salvia, le scénariste du nouvel album de la série-concept « Sept » a justement la très bonne idée de sortir de sa manche cette carte, qui donc sauf rares exceptions est peu utilisée : la carte vermeil.
Autre bonne idée d’un album qui n’en manque pas, il resserre sont intrigue en faisant de ses personnages principaux des exceptions, et localise son intrigue – contrepied amusant à un certain américano-centrisme du genre – dans l’Hexagone.
Si je ne pense pas qu’on puisse parler de « réalisme » dès lors qu’il s’agit de mettre en scène des gens capables de voler, de traverser des murs ou d’être invisible, on peut cependant tenter l’approche la moins farfelue possible ; un gageure aussitôt qu’il est question de produire de la BD d’évasion, mais dont le scénariste se sort avec beaucoup de brio.

Sur une prémisse certes relativement convenue, Mathieu Salvia brode une histoire qui l’est beaucoup moins, grâce à des péripéties et à des personnages dont l’agencement et les interactions accouchent d’une entropie singulière.
L’inévitabilité de la chute si je puis dire, n’enlève rien au plaisir de la lecture ; tant un récit réussi semble toujours aller de soi.

Le super-héros est essentiellement le producteur d’un certain type de récit, et pour ce faire il a besoin d’un adjuvant indispensable (dont il est presque toujours le créateur) : le « super-vilain ».
L’album Sept héros n’échappe pas à la loi du genre mais il la subvertit avec ingénuité. Et ingéniosité.

…. C’est Philippe Briones qui se charge des dessins - un artiste habitué aux super-héros costumés américains mais aussi à la bande dessinée « franco-belge » - dans un style qui n’appartient qu’à lui : élégant, dynamique et efficace. Romain Huet quant à lui se charge de la colorisation, et ne dépareille pas dans ce talentueux trio.

…. Sept héros est un album tout à fait divertissant, qui se sort de la contrainte de la série-concept dans laquelle il paraît avec beaucoup d’espièglerie et d’aisance.
Il donne en outre le plaisir de lire un jeune scénariste plein de promesses, qui ne devrait pas en rester là.

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La critique de Sept T.19 (simple - Delcourt BD) par ginevra est disponible sur le site!

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Je suis un peu du même avis que toi. Je m’attendais, vu le titre à quelques chose de disons viscéral, mais sûrement pas à ce que j’analyse aussi comme de la complaisance avec cette étalage de violence crue.

J’aimerais bien connaitre l’idée qui a motivé le scénariste en le poussant à vouloir être aussi « jusqu’au-boutiste ».

Bon mon ressenti tient aussi (forcément) au fait que je ne suis pas du tout client de ce genre de fiction, où la violence est montrée aussi explicitement (et aussi souvent).
Bref ce ne sera pas mon album de l’année. :wink:

Une relecture très sympa et plutôt amusante (par moments) du conte des frères Grimm ou de l’une de ses adaptations. Wilfrid Lupano a plusieurs excellentes idées pour détourner certains des motifs les plus connus du conte. celui du miroir est amusant ; surtout qu’il l’utilise aussi comme un running gag.
À noter que les planches ont été « storyboardées » par Jérôme Lereculey et dessinées par Roberto Ali. Lou, dont le travail me semble de plus en plus familier, s’occupe de la couleur.
Bref un album très sympathique, d’autant que l’exercice n’est pas des plus facile.


*Une blague plutôt joliment troussée d’ailleurs

Plein de tomes que je n’ai pas encore lus.

jim

7 Macchabées
Date de parution : 30/08/2017 / ISBN : 978-2-7560-6655-4
Scénariste : MEUNIER Henri
Illustrateur : LE ROUX Étienne
Coloriste : LEPRÉVOST Thierry
Série : 7 MACCHABES
Collection : CONQUISTADOR
Résumé
Les empires germanique et britannique sont en compétition pour atteindre le pôle Sud. Sur la route de cette folle conquête, les échecs et les cadavres s’accumulent… Quand les Anglais ont une idée aussi folle que géniale…
Londres, 1909 . Dans le plus grand secret, les autorités britanniques réactivent une technique de réanimation des morts héritée de Victor Frankenstein pour tenter de conquérir l’Antarctique au nez et à la barbe de l’empereur Guillaume II. Ils réunissent avec soin une équipe de sept explorateurs polaires, récemment décédés. Mais la première vie du trépassé ne simplifie pas nécessairement la seconde… Et certains n’ont pas demandé à revenir…

C’est de la troisième saison, ou c’est le début d’une 4ème ?

En fait, c’est sorti l’année dernière . J’ai eu un faux départ, j’ai mal lu la date de sortie…:wink:

Eh eh eh … trop de puissance d’un seul coup !

Je crois qu’il n’y a eu que trois saisons. Vingt-et-un albums en tout (sept fois trois, quoi…).

Jim

21 albums, cela suffit car la 3e saison commençait à décliner à mon avis.

ginevra

Je n’ai lu que la première, me semble-t-il.
Qui était déjà inégale.

Jim

Je jette toujours un œil sur les albums de la collection « Sept ». J’ai la première saison en entier, assez inégale, et du coup je picore, au hasard de mes rencontres, sur les deux autres, souvent guidé par le nom d’un scénariste, par exemple.

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Cette fois-ci, j’ai lu Sept Héros à cause du thème (les super-héros) et du dessinateur, Philippe Briones, que j’aime bien en général et que je ne vois pas souvent en franco-belge (pas assez à mon goût, en tout cas).

Je ne reviendrai pas sur les qualités du récit, évoquées par d’éminents commentateurs un peu plus haut. Effectivement, le scénariste, Mathieu Salvia, dont je ne connais pas d’autres travaux, a l’intelligence rusée de présenter un groupe de personnages âgés. Dans le feuilleton à glissement temporel que sont les grands univers de super-héros américains, la vieillesse est constamment repoussée à plus tard, les cas de vétéran se limitant peu ou prou aux membres de la Justice Society. Ici, les auteurs nous montrent des gens possédant des pouvoirs mais dont la jeunesse et l’énergie ont disparu. Première jolie entorse aux codes.

Ensuite, par le biais du personnage de Gerardo, Salvia tient un discours un peu « méta » sur la nature de la mission des héros costumés. Ceci se mêle aux souvenirs douloureux de Hector, qui a renoncé à son don, pour composer une vision assez nouvelle du genre. Un peu à l’image d’Idoles et des travaux de Serge Lehman, c’est encore une preuve que la bande dessinée franco-belge a des choses à dire sur les super-héros, appliquant un regard différent (toute proportion gardée, un peu à l’image de la vague anglaise des années 1980-1990) sur le genre.

Chose intéressante, le dessin est confié à Philippe Briones, un dessinateur français qui s’est illustré sur de nombreuses séries chez Marvel ou DC (sa prestation récente sur Aquaman témoignait d’un enthousiasme évident). Et pour le coup, cela renforce l’effet de contraste. En effet, il apporte un style marqué par la bande dessinée d’outre-Atlantique, là où Emem ou Gess accolait leur sensibilité franco-belge au genre. Résultat, Sept Héros a l’apparence d’un comic book, les codes des super-héros, et le décalage induit par l’âge et la situation des protagonistes apparaît avec encore plus d’évidence.

Rajoutons à cela que Briones signe ici des planches vraiment splendides, accordant beaucoup d’attention aux expressions faciales et aux sentiments de ses vieux héros. Les couleurs de Romain Huet sont également d’une grande sensibilité, tout en étant particulièrement narratives (les effets pyrotechniques de la séquence de fin sont particulièrement réussies).

On pourra peut-être reprocher au scénario d’abandonner en cours de route des personnages périphériques intéressants (le directeur ou d’autres), de ne pas donner d’explications détaillées sur l’absence d’autres héros (pourquoi cette génération et pas les suivantes ?), et de ne pas renforcer le sentiment d’urgence induit par les dialogues, mais ce sont des détails face à la réussite de l’ensemble.

Enfin, petit appeau à Blacki : il y a un chaton rouquin tout mignon.

Jim

Je crois bien qu’il s’agit du seul album de la série que j’aie lu…
Et c’est vrai que j’en ai trouvé la lecture plutôt agréable.

Tori.

J’avais moyennement aimé à l’époque : mon avis
Mais je vais le relire au vu de vos commentaires.

Tori, la série est inégale. Personnellement, j’avais aimé : sept missionnaires et sept nains
et j’vais vraiment détesté sept cannibales (super bien noté par un autre membre, ce qui montre la difficulté à occulter ses filtres personnels quand on note un album).

ginevra